« Je suis Wuhanais ; Wuhan, je reste à tes côtés ! » Tels sont les propos qu’Olivier Guyonvarch, consul général de France à Wuhan, a tenus dans la soirée du 3 février 2020 sur la plateforme de messagerie en ligne chinoise WeChat.

Les agents du consulat général de France à Wuhan pleinement mobilisés. (Photo gracieusement fournie)

« Nous sommes le consulat général qui est resté ouvert » a remarqué M. Guyonvarch dans une interview exclusive accordée à Beijing Information. « Nous sommes ici pour continuer à assister nos compatriotes restés à Wuhan et pour manifester la solidarité de la France avec Wuhan et le Hubei. Nous ne laissons pas tomber nos amis. C’est dans les périodes difficiles que l’on reconnaît ses vrais amis, ceux qui restent à vos côtés pour vous aider et vous encourager. »

M. Guyonvarch (g.) avec Liu Lihui (d.), responsable de l’embarquement des passagers à l’aéroport Tianhe de Wuhan. (Photo gracieusement fournie)

M. Guyonvarch s’est dit « peiné » de voir cette métropole du centre de la Chine qui est aussi l’épicentre de l’épidémie déserte et frappée de plein fouet, un grand nombre de ses habitants étant en effet victimes du nouveau coronavirus.

« J’aime Wuhan, une ville qui aura beaucoup compté dans ma vie », souligne M. Guyonvarch, qui ne se prive pas d’exprimer son affection pour Wuhan. Il avait participé à l’ouverture du consulat général de France en 1998 comme vice-consul, son premier poste à l’étranger pour le ministère des Affaires étrangères et est revenu en 2017 comme consul général. Ce « connaisseur de la Chine » amoureux de la culture locale aime aussi bien les Reganmian (une spécialité de nouilles) que les ballades le long du fleuve Yangtsé. « Mes filles ont grandi à Wuhan, et elles y ont appris le chinois », note ce sinophone qui utilise parfois le dialecte de Wuhan.

Wuhan est l’une des villes chinoises qui compte le plus d’apprenants de Français, et c’est là que les entreprises de l’hexagone ont le plus investi dans le domaine de l’industrie automobile. Selon M. Guyonvarch, plus de 200 Français et conjoints de Français, dont de nombreuses familles avec enfants, ont choisi de quitter Wuhan. Mais certains sont restés par choix, soit parce qu’ils y ont des conjoints et de la famille, soit pour se tenir auprès de leurs employés.

Du matériel à usage médical offert par la France. (Photo gracieusement fournie)

Depuis le début de l’épidémie, beaucoup de pays ont apporté leur aide à la Chine. La France a fait don de matériel à usage médical au CHU de Zhongnan, rappelle M. Guyonvarch. Cet hôpital entretient depuis plus de 20 ans des liens très forts avec la France. Il accueille l’une des quatre filières médicales francophones de Chine, en coopération avec l’Université de Nancy, des enseignants français venant régulièrement donner des cours à Zhongnan, et des étudiants de Zhongnan allant faire des stages à Nancy. Plusieurs d’entre eux poursuivent des études doctorales en France. Zhongnan accueille aussi des médecins stagiaires français, précise M. Guyonvarch dont l’une des filles a participé à ces échanges. Chaque année un concours franco-chinois de diagnostic médical destiné aux étudiants y est organisé et la coopération est de plus très fructueuse dans le domaine de l’oncologie, souligne-t-il. « L’hôpital Zhongnan est aussi l’établissement de référence pour traiter les Français qui sont malades à Wuhan, et nous y sommes toujours très bien accueillis », tient à noter M. Guyonvarch. Il espère maintenant que le matériel offert par la France pourra venir en aide aux médecins et aux malades chinois, voyant dans cette initiative l’expression de « la solidarité de la France avec le peuple de Wuhan ».