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Matibabu contre la malaria

Gitonga Njeru  ·  2018-09-29  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: Matibabu; malaria; Ouganda; monde

Après avoir fait l’expérience de plusieurs crises de malaria qui ont failli lui coûter ses études universitaires, Brian Gita, 26 ans, a pris la décision d’utiliser la technologie pour s’aider lui-même et aider les autres, en développant une application sur smartphone qui peut diagnostiquer la malaria sans nécessiter de prélèvement sanguin. 

Diplômé en sciences informatiques de l’Université Makerere à Kampala en Ouganda, Brian Gita est l’un des quatre ingénieurs informatiques à avoir créé cette application baptisée « Matibabu », qui veut dire « traitement » en swahili. 

Selon lui, l’application s’est jusqu’à présent révélée être efficace à 80 % dans le diagnostic de la malaria. Elle est simple d’utilisation et produit un résultat diagnostic en une à deux minutes. 

Récemment, l’application a même remporté un prix prestigieux d’innovation d’ingénierie avec une récompense de 32 000 dollars, décerné par l’Académie royale d’ingénierie lors d’un évènement qui s’est déroulé à Nairobi.   

L’assistance chinoise 

Cette année, un fonds additionnel de 65 000 dollars a également été accordé par le ministère chinois de la Science et de la technologie à Brian Gita et son équipe pour développer plus encore l’application et lui faire réaliser son plein potentiel. 

« Nous espérons que lorsque les essais pilotes auront été achevés, l’application pourra atteindre un taux d’efficacité de 99 %. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un taux d’au moins 85 % », explique-t-il. À l’heure actuelle, son équipe travaille avec quatorze hôpitaux en Ouganda et quelques-uns au Kenya. L’application a permis de diagnostiquer plus de 300 personnes. 

« Les fonds chinois vont nous être d’une grande aide [dans nos recherches]. Si nous pouvons atteindre la cible de 2 millions de personnes, alors nous pourrons remporter la guerre contre la malaria. Nous pensons en être capable », note Brian Gita. 

Selon l’ambassadrice de Chine au Kenya Sun Baohong, une partie des financements chinois, qui seront accordés en Afrique, impliqueront les sciences et technologies : « La Chine finance définitivement les bonnes idées de la recherche à l’extérieur de ses frontières. Nous sommes le donateur et le partenaire commercial le plus important de l’Afrique », explique l’ambassadrice, qui a pris ses fonctions au mois de juin dernier.  

« La science est vitale au développement de l’Afrique. Je ne peux pas réellement vous dire le montant, mais je suis sure qu’il atteindra des centaines de millions de dollars en subventions non remboursables », souligne-t-elle, ajoutant que la science et la technologie sont une part importante de l’initiative des nouvelles Routes de la soie.   

Une fonction unique 

L’application utilise un dispositif sur mesure appelé « matiscope », qui consiste en une diode émettant une lumière rouge et un capteur photosensible capable de transpercer la peau pour atteindre les globules rouges du sang. Lorsqu’une personne place son doigt dans le matiscope, les résultats du diagnostic apparaissent en moins de deux minutes sur un smartphone connecté à cet appareil. 

Les tests en laboratoire nécessitent généralement près de trois heures en moyenne. « Il n’y a pas besoin de prélever du sang et c’est sans douleur », explique Brian Gita, qui ajoute que l’application est actuellement à la pointe de son genre au niveau mondial. 

« Nous sommes dans la phase finale d’essai du kit et envisageons les façons d’améliorer les niveaux de précision [en collaboration] avec l’hôpital national de référence de Mulago en Ouganda. Nous allons bientôt commercialiser notre kit au cours d’un déploiement prévu, explique Morris Artwine, l’un des cofondateurs de l’application. Matibabu permet également de gagner du temps, car les coupures de courant récurrentes [dans le pays] affectent la précision des résultats des diagnostics. » 

Alors que les coûts spécifiques doivent encore être déterminés, Brian Gita explique que l’application et l’appareil devraient avoir un prix de vente inférieur à 10 dollars, lorsqu’il entrera sur le marché grand public.   

La menace de la malaria 

Le dernier rapport de l’OMS sur la malaria montre qu’il y aurait près de 216 millions de cas de malaria dans 91 pays et régions à travers le monde en 2016, contre 211 millions de cas l’année précédente. Le nombre total de morts par la malaria dans le monde a été estimé à 445 000 en 2016, contre 446 000 l’année précédente. 

Alors que le taux de nouveaux cas de malaria a diminué dans l’ensemble, la tendance s’est stabilisée et s’est même renversée dans certaines régions depuis 2014. Le taux de mortalité de la malaria suit une tendance similaire. Le rapport indique que près de 90 % de tous les cas et de toutes les morts par la malaria à travers le monde continuent d’émaner du continent africain, et quinze pays dans le monde — dont quatorze en Afrique subsaharienne — portent 80 % du fardeau mondial de la malaria. 

Les enquêtes au niveau national en Afrique montrent que près de 34 % des enfants ayant une fièvre sont amenés vers des fournisseurs de services médicaux dans le secteur de la santé publique. 

Commentant les découvertes du rapport, Pedro Alonso, le directeur du Programme mondial de lutte antipaludique de l’OMS, a déclaré : « Nous espérons que ce rapport servira de signal d’alarme pour la communauté internationale de la santé. Répondre aux objectifs mondiaux de lutte contre la malaria ne sera possible que par le biais d’un investissement plus important et le développement de la couverture d’outils fondamentaux pour prévenir, diagnostiquer et traiter la malaria. Des financements robustes pour la recherche et le développement de nouveaux outils sont également cruciaux. » 

La Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme de l’OMS appelle à réduire de 40 % au moins les cas de malaria et son taux de mortalité d’ici 2020. 

La secrétaire du Cabinet de la santé du Kenya, Cecily Kariuki, a accueilli cette innovation dans le secteur de la santé : « Les techniques actuelles utilisées dans le diagnostic de la malaria continuent d’être un brin obsolètes et chronophages. Au cours de ce processus, de nombreuses personnes perdent leur vie avant de pouvoir recevoir un diagnostic. Certaines erreurs de diagnostic sont également une inquiétude, explique-t-elle. Nous accueillons cette application [Matibabu] et son utilisation à partir de l’année prochaine, lorsqu’elle sera pleinement opérationnelle. » Mme Kariuki ajoute que l’Afrique de l’Est a été fortement touchée par la malaria et qu’il est vital de forger des partenariats pour faire face à cette maladie, notamment avec la Chine. « Aucun pays ne peut faire cela tout seul », souligne-t-elle. 

Selon Morris Artwine, l’application devrait également apparaître dans les deux prochaines années en Asie du Sud-Est, où la malaria reste un problème grave. 

(En reportage depuis l’Ouganda) 

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