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La France et l'UE : l'art de la persuasion |
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Cui Hongjian · 2018-05-16 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: France; UE; Emmanuel Macron |
Emmanuel Macron, le président français, s’est récemment retrouvé sous le feu des projecteurs. Il a choisi de se ranger aux côtés des Etats-Unis et du Royaume-Uni pour une action militaire en Syrie en avril, une décision probablement due à son désir de s’accrocher aux Etats-Unis et de poursuivre son rêve de faire de la France une grande puissance. Il s’est également rendu à Washington en tant qu’émissaire de l’Europe dans l’espoir de persuader les Etats-Unis de ne pas renoncer à l’accord nucléaire iranien et de proroger l’exemption des droits de douane sur l’acier et l’aluminium octroyée à l’Europe. Ce qui préoccupe le plus M. Macron actuellement, c’est le rétablissement du rôle central de la France et de l’Allemagne en Europe, pour poursuivre la réforme de la zone euro et revitaliser l’Union européenne (UE).
Des lignes difficiles à faire bouger
Ce sont des questions cruciales pour la sécurité durable de l’UE ainsi que pour la stabilité et la prospérité futures de la France. M. Macron est donc occupé à faire la navette entre Berlin, Bruxelles et Strasbourg, essayant de persuader l’Allemagne et le Parlement européen de soutenir son projet de réforme européenne.
Son expérience professionnelle dans les banques d’investissement a doté M. Macron d’un éventail de techniques de marketing efficaces. Le contenu essentiel de sa version française de la réforme de l’UE reste essentiellement le même que celui qu’il a proposé dans un discours prononcé à l’illustre Sorbonne en septembre dernier : la création d’un système européen de garantie des dépôts, d’un Mécanisme européen de stabilité élargi pour faire face aux crises de la dette, d’un Fonds monétaire européen permanent et d’un département du Budget et des Finances de la zone euro.
Par le passé, M. Macron n’avait que le Brexit à portée de main pour convaincre ses homologues européens de la nécessité de sa vision. Maintenant, les partis d’extrême droite ont pris pied dans la politique italienne et le très controversé Viktor Orbán a été réélu premier ministre hongrois avec une large majorité, menaçant les concepts tant vantés de liberté, de démocratie et d’intégration dans l’UE. Pour M. Macron, la réforme de la zone euro est désormais une question de vie ou de mort pour le projet européen. Cependant, contrairement à M. Macron, une Allemagne prudente avec Angela Merkel à la barre ne partage pas la passion et la ferveur de M. Macron pour la restructuration.
La réponse actuelle de Mme Merkel à M. Macron reste presque identique à ce qu’elle était il y a six mois. Malgré son désir de parvenir à un consensus avec la France, Mme Merkel a déclaré que la coopération franco-allemande reste basée sur un point de départ différent et que le « compromis mutuel » est crucial. Ses collègues de la CSU l’ont exprimé plus directement : malgré les appels de M. Macron aux intérêts européens, il se concentre en réalité sur la « France d’abord ».
Dans leurs approches pour se bâtir un statut international à l’extérieur et vaincre les populistes chez eux, il existe des différences significatives entre la France et l’Allemagne, bien que certains intérêts communs subsistent. Comme le prétend M. Macron, le nationalisme tentaculaire et l’euroscepticisme dilueront les avantages que le marché unique peut apporter aux deux pays et, sans le soutien de l’UE, la France et l’Allemagne seront insignifiants sur la scène internationale en comparaison des autres économies mondiales.
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