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France/Présidentielle : duel à distance entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron |
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· 2017-05-03 · Source: Xinhua | |
Mots-clés: Marine Le Pen; Emmanuel Macron |
Les deux candidats finalistes de la présidentielle française 2017 ont livré leur première "vraie bataille" du second tour par meetings interposés à l'occasion de la Fête du travail, célébrée lundi en France.
Aux attaques de Marine Le Pen, qui l'a qualifié de "candidat du monde de la finance et adversaire du peuple", Emmanuel Macron a riposté en traitant le projet du Front national (FN) d'"isolationnisme et de nationalisme, qui conduit à la guerre économique et à la misère".
En meeting au Parc des expositions à Villepinte (Seine-Saint-Denis), la candidate du FN, Marine Le Pen, s'en est pris à Emmanuel Macron, l'accusant d'être le représentant du monde de la finance : "Hollande disait en 2012 : mon véritable adversaire n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti. Il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera jamais élu et pourtant il gouverne. Cet adversaire c'est le monde de la finance." Aujourd'hui, poursuit Mme Le Pen, l'adversaire du peuple français c'est toujours le monde de la finance. Seulement, "cette fois il a un nom, un visage, un parti, présente sa candidature et tous rêvent de le voir élu : il s'appelle Emmanuel Macron", a-t-elle déclaré.
Selon la candidate du FN, jamais la finance n'a si bien déployé ses tentacules que sous le quinquennat Macron/Hollande. "Avec moi, le monde de la finance non seulement ne s'emparera pas de l'Elysée, mais cessera de gouverner", a promis Mme Le Pen tout en appelant ses militants à faire barrage "à la finance, à l'arrogance, à l'argent roi", le 7 mai prochain.
Pour Mme Le Pen, M. Macron n'est rien d'autre que la volonté d'accélérer la politique du pire déjà mise en œuvre sous François Hollande avec, notamment, la loi El Khomri, "synonyme de précarisation généralisée des salariés et d'appauvrissement des plus fragiles". M. Macron prétend incarner le renouveau alors qu'il était l'homme clé du quinquennat Hollande, en tant que conseiller et père de la loi El Khomri, a insisté Marine Le Pen.
La candidate du FN estime que son adversaire tourne le dos à la fraternité française, et qu'il ne peut y avoir d'égalité pour les Français dans le projet de M. Macron puisque sa philosophie c'est "En marche ou crève". Elle appelle ainsi les Français à ne pas prolonger le quinquennat du président Hollande en élisant M. Macron. Ou encore à ne pas prolonger les souffrances du peuple "qui n'en peut plus du règne de gens qui veulent le pouvoir que pour en jouir, se partager les prébendes sur la misère du peuple, s'enrichir sur le travail des autres".
"M. Macron, c'est une France où l'insécurité sera générale, le laxisme et la culture de l'excuse, et donc la criminalité et la délinquance, continueront de pourrir la vie des honnêtes gens. Une France où le terrorisme sera un fléau auquel les Français seront priés de s'habituer", a-t-elle affirmé. La candidate du FN a rappelé ses propositions phares que sont, entre autres, la lutte contre le terrorisme, l'insécurité et l'immigration. "Notre projet de lutte contre le terrorisme est clair, articulé, réfléchi, cohérent, solide et efficace. L'insécurité au quotidien sera également fermement combattue", a-t-elle expliqué.
La finaliste de l'élection présidentielle veut aussi protéger le mode de vie des Français, en ramenant à 10.000 le solde migratoire, pour ainsi mettre fin à une immigration "devenue massive et incontrôlable. Mais aussi pour que cesse de progresser dans notre pays le communautarisme et les atteintes à la laïcité", a indiqué Mme Le Pen.
La réponse d'Emmanuel Macron n'a pas tardé. Pour l'ancien ministre de l'Economie, qui a tenu son meeting quelques heures plus tard à la Villette, le 7 mai les Français choisiront entre, d'une part, "une France patriotique, exigeante, réformatrice, efficace et juste, qui porte le changement et le renouvellement politique pour que chacun trouve sa place dans la société, pour une France forte dans une Europe qui protège". Et de l'autre, "une France réactionnaire, nationaliste, qui joue des colères du peuple pour apporter comme seule réponse le repli, la fermeture, la haine, la sortie de la France de l'Europe et de l'histoire".
Selon M. Macron, la candidate du FN propose un projet de protectionnisme, d'isolationnisme, de nationalisme, qui conduit à la guerre économique et à la misère. Et le candidat d'En marche! d'énumérer les conséquences d'un tel projet.
"A la minute où nous aurons quitté l'Union européenne (UE), quitté l'euro, dévalué la monnaie, fermé les frontières, abandonné les alliances, ruiné le crédit du pays, nous n'en sortirons pas indemnes. Le FN c'est le parti de l'anti-France, car ce que défend ce parti et ce qu'il propose, c'est l'effondrement inéluctable de ce qui a fait la France", a insisté M. Macron.
D'après le candidat, cette décision conduirait sans aucun doute à l'appauvrissement de tous les Français qui ont une épargne, de tous les salariés et retraités. Et les taxes sur les importations envisagées par Mme Le Pen entraîneraient l'augmentation du coût de tous les biens que la France produit et importe.
"Imagine-t-on que ces taxes que nous allons mettre sur les autres, ils se priveront de les mettre sur nous ? Que nous pouvons continuer à produire et à importer comme nous le faisons aujourd'hui, (...) que nos agriculteurs dont une large partie de la production s'exporte pourrons continuer à le faire ?", a-t-il ajouté.
Le candidat d'En marche! a ainsi qualifié l'extrême droite de parti des agents du désastre, utilisant la colère et propageant le mensonge pour attiser la haine et fomenter les divisions. Le projet de l'extrême droite c'est, poursuit M. Macron, la lutte contre la liberté de la presse, la lutte contre la liberté des femmes, l'IVG remise en cause, c'est la violence extrême contre les opposants politiques, la négation des différences.
Le candidat d'En marche! dit vouloir bâtir pour la France une République nouvelle qui est celle du renouvellement démocratique profond, seule réponse à la colère des Français. Ce renouvellement se fera par la moralisation de la vie politique, qui passera par l'investiture d'au moins la moitié de candidats nouveaux, sans casier judiciaire. Mais aussi par l'ouverture de la démocratie, en instaurant une part de proportionnelle dans les élections. La République nouvelle sera également celle de la liberté, qui permet "d'inventer et d'innover, à la fois dans le domaine économique, social et dans les énergies", a promis l'adversaire de Mme Le Pen.
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