L'ancien ministre français de l'Economie Emmanuel Macron a officialisé mercredi sa candidature à l'élection présidentielle de 2017 lors d'une conférence de presse à Bobigny (Seine-Saint-Denis).

"Un président n'est pas simplement investi d'une action. Il porte aussi, de manière moins visible, les valeurs de notre pays, la vigueur et la dignité d'une vie publique. Je sais cela, j'y suis prêt. C'est pourquoi je suis candidat à la présidence de la République", a-t-il déclaré, appelant à une "révolution démocratique" en France.

"Je suis convaincu que notre pays a la force, le ressort, l'envie d'avancer parce qu'il a l'histoire et le peuple pour cela, parce que la France a toujours été moteur du progrès, du progrès politique et démocratique (...) Notre pays se redressera par sa jeunesse", a lancé M. Macron depuis le Campus des métiers et de l'entreprise à Bobigny

"L'enjeu n'est pas de rassembler la gauche ni la droite, c'est de rassembler les Français car cette transformation de notre pays n'est pas un combat contre quelqu'un, c'est un combat pour nous tous, pour nos enfants", a dit l'ancien ministre.

Il a insisté sur l'importance "du progrès pour chacun, parce que la France, c'est par dessus tout l'émancipation de la religion, des conditions d'origines; c'est un pays où, en partant de rien, l'effort doit pouvoir mener à tout", a expliqué M. Macron.

L'ex-locataire de Bercy a estimé que la France était sortie du chemin du progrès depuis 40 ans. "Nous n'avons pas réussi à régler le problème du chômage de masse (...) La France est bloquée par les corporatismes de tous ordres et, au fond, n'est plus à la hauteur de sa promesse", a-t-il souligné.

Selon Emmanuel Macron, la mondialisation, le numérique, les conflits géopolitiques, le terrorisme, la crise démocratique au sein de nos sociétés sont "les symptômes d'un grand bouleversement". "Nous ne pouvons y répondre avec les mêmes hommes et les mêmes idées. Face à ces défis, notre système politique est bloqué (...) J'ai vu de l'intérieur la vacuité de notre système politique", a-t-il affirmé.

Il a évoqué son parcours, se posant comme un candidat hors du système : "J'ai fait le chemin de la province à Paris, du monde de l'entreprise à la vie publique puis à la vie politique. Toutes ces vies m'ont amené jusqu'à aujourd'hui".

"Je ne peux me résoudre à voir une France qui a peur, une France outrancière qui insulte et qui exclut; je veux une France libre, libre et fière de ce qu'elle est", a également déclaré M. Macron.

Il s'est déclaré en faveur de l'Union européenne, y voyant "la chance" de la France dans la mondialisation et a également indiqué qu'un investissement pour former, accompagner la transformation climatique et énergétique était nécessaire.

"Nous devons garantir la santé, la retraite pour les plus âgés car nous ne construisons rien de solide en laissant des milliers des Français sur le bord du chemin. Je veux protéger les plus faibles", a-t-il fait savoir.