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France/Présidentielle: Pour Emmanuel Macron, une nouvelle bataille commence |
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· 2017-04-25 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: France; Présidentielle |
Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle du mouvement En Marche ! prononce un discours lors d'un rassemblement à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, le 23 avril 2017 à Paris, en France. Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle du 7 mai.
Le fondateur du mouvement En Marche! Emmanuel Macron a d'ores et déjà réussi son pari en arrivant en tête à l'issue du premier tour de scrutin de l'élection présidentielle, dimanche. Donné largement favori face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron semble en passe de devenir le prochain chef de l'Etat français le 7 mai. Il devra cependant relever un autre défi de taille: rassembler très largement en vue des législatives de juin s'il veut être en mesure de gouverner un pays traversé par de multiples fractures.
Le 23 avril 2017 restera une date clé dans l'histoire de la cinquième République. L'élimination des candidats des deux grands partis de gouvernement, l'irruption en tête de l'OVNI politique Emmanuel Macron, la percée considérable de La France insoumise et de son candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, la claque historique du Parti socialiste, représentent indéniablement un bouleversement sans précédent depuis 1958. Tel est le premier enseignement que l'on peut tirer au lendemain du premier tour de cette élection présidentielle inédite.
Selon les chiffres du ministère français de l'Intérieur (pas encore tout à fait définitifs), Emmanuel Macron devance, avec 23,86% des suffrages exprimés la présidente du Front national Marine Le Pen (21,43%). Un score décevant pour la leader d'extrême droite, qui, pendant les meilleurs moments de sa campagne, avait été créditée de près de 30% des voix.
La présence de Marine Le Pen au second tour n'est donc en rien une surprise mais, comme elle l'a concédé lundi, elle est passée du statut de favorite à celui de challenger. Elle établit tout de même un record pour son parti avec 7,6 millions d'électeurs, soit 2,8 millions de plus que son père Jean-Marie Le Pen en 2002.
D'après les premières estimations réalisées après le premier tour, Marine Le Pen serait largement battue le 7 mai et ne recueillerait que 38% des suffrages face au fondateur du mouvement En Marche! (EM!).
La droite, quant à elle, sort humiliée de cette élection. Jamais, sous la cinquième République, elle n'avait été éliminée dès le premier tour. Son candidat François Fillon (Les Républicains/LR) n'obtient que 19,94% des voix et perd un scrutin qui semblait acquis avant l'éclatement du scandale des emplois fictifs présumés de son épouse Penelope. Nul doute que les règlements de compte seront sanglants dans les rangs de LR. Le comité politique du parti s'est d'ailleurs réuni dès lundi.
Le Parti socialiste (PS) est lui aussi en plein désarroi après la déroute de son candidat Benoît Hamon, relégué à la cinquième place avec seulement 6,35% des suffrages. La recomposition de cette famille politique s'annonce d'autant plus compliquée que le PS a déjà enregistré, pendant la campagne, de nombreuses défections en faveur d'Emmanuel Macron.
Jean-Luc Mélenchon, avec 19,62% des voix, réalise une belle performance mais ne cachait pas sa déception dimanche soir. Il a par ailleurs refusé d'appeler au front républicain, s'en remettant au choix des militants de La France insoumise.
Dans cette nouvelle configuration, Emmanuel Macron, quasi inconnu du grand public il y a trois ans, semble promis, à 39 ans, à franchir la dernière marche du perron de l'Elysée le 7 mai. Il deviendrait ainsi le plus jeune président de la République de l'histoire de France devant Louis-Napoléon Bonaparte.
Avec son positionnement "ni de droite ni de gauche", cet énarque et ancien banquier a réussi un véritable tour de force: celui d'incarner l'homme du renouveau qui a dynamité le "système" alors qu'il fut ministre du président Hollande jusqu'au 30 août 2016, après avoir été son conseiller puis son secrétaire général adjoint à l'Élysée.
"En une année, nous avons changé le visage de la vie politique française. Le sentiment profond, organique, millénaire qui a toujours porté notre peuple, l'engagement pour la patrie, l'énergie pour l'intérêt collectif au delà des divisions l'ont emporté ce soir", s'est-il enthousiasmé, dimanche soir.
"Les Français ont exprimé leur désir de renouvellement. Notre logique est désormais celle du rassemblement que nous poursuivrons jusqu'aux élections législatives", a-t-il tout de suite ajouté. Car Emmanuel Macron l'a bien compris: le véritable second tour de la présidentielle aura lieu lors des législatives des 11 et 18 juin.
Jusqu'ici, seule une quinzaine de candidats En Marche! ont été investis sur les 577 circonscriptions que compte l'Hexagone. Emmanuel Macron table sur une dynamique enclenchée par sa victoire à la présidentielle. Mais, sans majorité parlementaire, il lui sera bien difficile de diriger un pays où l'électorat apparaît fragmenté socialement, géographiquement comme démographiquement.
Dans le contexte de crise endémique qui sévit dans l'Hexagone, il y a fort à parier qu'Emmanuel Macron sera confronté à des mouvements de protestation sociale dans la rue.
Par ailleurs, le large appel au front républicain, lancé dès dimanche soir pour faire barrage à Marine Le Pen, ne doit pas faire oublier que de nombreux électeurs français voteront pour Emmanuel Macron par défaut, et non par adhésion, le 7 mai. Sa légitimité électorale sera de fait assez faible.
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