Une discussion opportune

Aux Etats–Unis, les critiques de l'administration de M. Trump se sont plaints, disant que le choix de la Floride n'était pas approprié. Ils ont la mémoire courte, vu le choix de M. Obama lors de la rencontre informelle précédente.

Un format informel permet aux dirigeants de se détendre et de développer une relation personnelle, selon les officiels. « Nous voulons qu'ils établissent une bonne relation de travail, pour qu'ils puissent en temps d'opportunité comme de crise se contacter et avoir de bons rapports », a fait savoir Mme Thornton.

A la différence de la réunion de 2013, à laquelle Michelle Obama n'avait pas participé, l'événement de Mar–a–Lago voit la présence des deux premières dames, créant un rapport positif et des bases communes de manière naturelle.

Les critiques du gouvernement de M. Trump ont aussi souligné le mauvais timing pour la réunion, disant qu'elle se déroulait trop tôt. Mais le président américain a déjà rencontré un certain nombre de dirigeants mondiaux, notamment les dirigeants du Japon et du Royaume–Uni, sans parler des dirigeants régionaux de premier plan comme le président d'Egypte et le roi de Jordanie.

Il est logique que M. Trump, qui pense en termes de grande puissance, veuille rencontrer rapidement le dirigeant chinois. Cela devrait aussi s'appliquer au président russe, mais le contexte politique américain ne le permet pas, comme on le sait. L'importance d'une rencontre qui se déroule tôt ne doit pas être sous–estimée, selon les officiels. Elle est conçue pour « entamer une bonne relation au début de son administration », a expliqué Mme Thornton.

Les critiques ont fait savoir que le gouvernement de M. Trump n'a pas de politique chinoise bien établie, et que la réunion aurait dû être reportée. De telles critiques ignorent le fait qu'il y a des professionnels très capables au département d'Etat et dans l'équipe de l'ambassade des Etats–Unis à Beijing pour conseiller la nouvelle administration. Les professionnels expérimentés du renseignement et des départements clés du gouvernement comme ceux du Commerce et du Trésor fournissent aussi une expertise additionnelle disponible.

Même si certains « faucons » de la campagne de M. Trump se sont immiscés dans le bon déroulement des relations avec la Chine au début de son mandat, ce problème a été surmonté. De tels conseillers, de concert avec le lobby influent de Taiwan, ont tenté de pourrir l'atmosphère entre Beijing et Washington.

La diplomatie chinoise – avec l'aide opportune et en coulisse qu'aurait apportée le beau–fils de M. Trump, Jared Kushner – a réparé les dégâts et a ouvert la voie à la rencontre informelle et rapide à Mar-a-Lago, la « Maison Blanche du Sud » de M. Trump.

(L'auteur est un ancien membre senior du Comité des affaires étrangères du Sénat des Etats-Unis et contributeur à Beijing Information.)