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Dans l'ombre de la Guerre froide

Clifford A. Kiracofe  ·  2016-11-04  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: relations; Etats-Unis; Russie

Qui pourrait relancer les relations Etats-Unis - Russie ?

Après huit ans au pouvoir, l'administration Obama n'a pas réussi à rétablir les relations américano-russes. Au contraire, les relations s'apparentent désormais à un scénario de Guerre froide, provocateur et précaire, accentuant les tensions mondiales. La fragilité actuelle de Barack Obama et la prochaine élection présidentielle américaine exacerbent les préoccupations internationales sur les futures orientations de Washington. La campagne électorale américaine a pris une tournure étrange, les Démocrates accusant Donald Trump, le candidat républicain, d'être pro-Russe. Cela a ravivé l'inquiétude du pays de voir Vladimir Poutine, le président Russe, aux côtés de la scène politique américaine. Que se cache-t-il vraiment derrière cette folie et cette mentalité de Guerre froide ?

Malgré les changements radicaux dans le système international depuis la chute de l'URSS en 1991, Washington n'a pas été capable de modifier sa propre vision des choses et de s'adapter à l'émergence d'un monde multipolaire. La pensée bipolaire de « nous contre eux », bien qu'obsolète, demeure encore au sein de la politique étrangère américaine, tout comme la stratégie géopolitique désuète d'endiguement du continent eurasien. Alors que Washington adapte sa rhétorique, les fondamentaux de la géopolitique demeurent inchangés. L'« endiguement » d'aujourd'hui, bien qu'on lui donne des noms différents tels que l'« enclos », le « rééquilibrage » ou encore le « pivot », s'apparente à l'ancienne politique de la Guerre froide sur le plan militaire, diplomatique, économique, politique et psychologique.

La nostalgie de Washington quant au Grand jeu du XIXe siècle, qui opposa l'Empire britannique et l'Empire russe en Eurasie, ne semble connaître aucune limite. Depuis la Seconde Guerre mondiale, l'élite de la politique étrangère américaine se met dans la peau de l'ancien impérialisme britannique afin de diriger le monde en tant que soi-disant « nation indispensable ».

La confrontation idéologique de Washington continue sous de nouvelles formes. La Russie n'exporte plus le marxisme-léninisme, mais l'administration Obama a agressivement exporté un « agenda de valeurs », qui comprend la promotion de la démocratie et des droits de l'homme, selon la définition de Washington. Cela a conduit au chaos dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les éléments politiques et psychologiques de l'ancienne politique américaine ont simplement été réadaptés pour Barack Obama. Les États-Unis ont continué de promouvoir un affrontement à somme nulle sous le couvert de « démocraties contre non-démocraties ».

Depuis 1991, Washington tente d'influencer et de modifier la situation interne de la Russie par divers moyens politiques et psychologiques. Moscou considère bien sûr ces activités détériorant la souveraineté de l'État comme une tentative de promotion d'une nouvelle « Révolution de couleur », en Russie cette fois.

Le Grand jeu, nouvelle version

Durant la présidence d'Obama, les prises de position de Washington allant à l'encontre de la Russie ont été influencées par d'anciens combattants de la Guerre froide, des néoconservateurs et des défenseurs des droits de l'Homme. Tous ces groupes politiques encouragent la confrontation avec la Russie, chacun d'eux évoquant des raisons qui leurs sont propres. On l'oublie souvent aujourd'hui, mais lors de la présidence de Bill Clinton, Washington s'est engagé dans des politiques très fermes avec la Russie. La géopolitique a joué un rôle dans la guerre contre la Russie sur les foyers pétroliers et gaziers, et joue encore un rôle important. Washington a élaboré Grand jeu nouvelle version en Asie centrale, dirigé contre la Russie.

Moscou s'est montré préoccupé par les manœuvres diplomatiques et l'utilisation des forces américaines pour pondérer la Russie. De nombreux analystes russes considèrent l'augmentation des États membres de l'OTAN, ainsi que l'expansion mondiale de sa mission, comme une continuité de la politique de la Guerre froide. Cette vision s'est renforcée avec la réclamation des politiciens américains d'inclure la Géorgie et l'Ukraine dans l'OTAN. Puis, l'administration Obama, avec la complicité de certains alliés européens, a organisé le Coup d'Etat en Ukraine. Les provocations de Washington avaient atteint un niveau critique. Moscou décide donc de reprendre la Crimée et de prendre des mesures défensives fermes le long de ses frontières occidentales.

La stratégie d'Obama en Europe centrale et orientale ainsi qu'en Russie a été fortement influencée par les réseaux des politiques néoconservateurs bellicistes. Bien que le néoconservatisme, un courant américain promouvant mondialement la démocratie et les intérêts nationaux américain, et ce par la force s'il le faut, ait été constitutionnalisé dans le parti démocrate depuis les années Truman, le courant a également pris l'ascendant sur les courants de pensées du parti Républicain ces dernières décennies.

La tentative des Etats-Unis de redéclencher une Guerre froide en Europe n'est une surprise pour aucun des observateurs connaissant la politique étrangère néoconservatrice. Bien que le positionnement antirusse soit ordinaire dans ce courant, l'incitation à l'ingérence dans les affaires intérieures des pays d'Europe centrale et orientale s'est accentuée sous l'administration Obama. Le contexte politique, bien sûr, encourageait l'affrontement avec la Russie dans des domaines d'intérêt fondamental, et ce en Europe centrale et orientale. Dans le cas de l'Ukraine, les Etats-Unis n'ont aucunement caché le fait d'avoir dépensé plus de 5 milliards de dollars ces deux dernières décennies pour promouvoir le changement de régime et la « Révolution de couleur ». La secrétaire d'Etat assistant d'Hillary Clinton pour l'Europe et l'Eurasie, Victoria Nuland, l'a évoqué publiquement dans un discours prononcé en décembre 2013. Son mari, Robert Kagan, est un leader du courant politique néoconservateur.

L'administration Obama s'est servie de la coercition sous diverses formes, ciblant tour à tour la Hongrie puis la République Tchèque. L'attention des Etats-Unis s'est portée sur la Hongrie lors de l'élection du président Viktor Orban, du parti Fidesz. Washington s'est opposé à sa politique étrangère indépendante et au développement de ses relations économiques et diplomatiques considérées trop proches de la Russie et de la Chine. Une des erreurs du président Viktor Orban a été de soutenir le projet du gazoduc multinational South Stream, dont l'objectif est l'acheminement de gaz naturel entre la Russie et l'Europe centrale.

Washington poussant fortement la création de nouveaux systèmes de défense antimissile balistique en Europe et en Asie, cela conforte Moscou dans son idée que les Etats-Unis et les forces de l'OTAN agissent principalement selon des principes d'endiguement. L'agression du Moyen-Orient par les Etats-Unis constitue un autre élément déclencheur de la confrontation russe. La situation en Syrie, conséquence de la déstabilisation du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord par les Etats-Unis, représente un exemple concret. L'objectif américain en Syrie est de provoquer un changement de régime. Pour y parvenir, Washington a directement et indirectement soutenu des organisations de terroristes islamistes radicaux dont l'objectif est de faire tomber le gouvernement Assad. Cette politique se poursuit toujours durant les derniers mois de l'administration Obama.

Toutefois, cette politique imprudente peut avoir des conséquences alarmantes. Ces dernières semaines, des hauts responsables de l'armée américaine ont publiquement averti le Congrès qu'une multiplication des forces déployées en Syrie pour faire tomber le gouvernement Assad pourrait mener à un conflit direct entre les Etats-Unis et la Russie. Bien que l'on espère que l'administration Obama s'effacera avec le temps, l'hystérie et la déception qui règnent sur Washington en ce moment laisse planer le doute.

Où en sommes-nous ?

De toute évidence, les Etats-Unis et la Russie ont grand intérêt à travailler ensemble sur un éventail d'enjeux d'envergure internationale. Même si les relations mutuelles ont connu des hauts et des bas, les deux parties ont en règles générales trouvé des moyens de coopérer. Même lors des moments les plus intenses de la Guerre froide, un vaste dialogue diplomatique a permis d'éviter le pire. Une coopération entre les plus grandes puissances est essentielle pour promouvoir la stabilité et le développement, dans l'époque actuelle témoignant de changements considérables et rapides. Des sujets urgents tels que le terrorisme, les crimes organisés et la prolifération nucléaire nécessitent une attention particulière. De nos jours, la volonté de la communauté internationale est d'encourager la paix et le développement.

Les tensions dans les relations américano-russes ne vont pas s'améliorer de sitôt si la politique de M. Obama est poursuivie par une administration dirigée par Mme Clinton. En revanche, n'en déplaise aux élites de la politique étrangère américaine, Donald Trump a déclaré qu'il améliorerait les relations avec Moscou. Malgré la froideur des relations américano-russes aujourd'hui, les deux parties doivent s'efforcer de coopérer de manière efficace. Washington doit oublier la Guerre froide et affronter l'avenir. L'urgence pour le prochain président américain est de relancer au mieux les relations entre les deux puissances.

(L'auteur est un éducateur et ancien cadre de la Commission des Relations étrangères au Sénat américain.)

 

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