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Les divisions politiques ravagent l'Irak |
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Wang Lei · 2016-07-15 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: divisions politiques; Irak; monde |
Des manifestants occupent le bâtiment du parlement à Bagdad le 30 Avril, exprimant leur mécontentement vis–à–vis du gouvernement
Les divisions politiques, sectaires et ethniques, ainsi que les coups de boutoir de l’Etat islamique, retardent le processus de reconstruction en Irak. Plus de 13 ans après l’invasion américaine, le pays reste plongé dans la violence et l’instabilité et semble incapable de se relever et de subsister sans l’aide étrangère. Une situation dont l’issue reste totalement incertaine.
Fin juin, les forces irakiennes ont repris la ville de Falloujah des mains de l'Etat islamique (EI). Il s’agit d’une victoire significative dans la guerre contre l'extrémisme. Alors que le pays cherche à remporter la guerre contre les militants radicaux, il doit en même temps être en mesure de résoudre l'impasse politique dans laquelle il est plongé.
Le mouvement de protestation contre les dirigeants irakiens s’est intensifié au cours de ces derniers mois, les manifestants demandant au gouvernement de tenir ses promesses de réformer et de lutter contre la corruption en infligeant des sanctions sévères.
Depuis le mois de février, le premier ministre irakien Haider Jawaad Al-Abadi propose un remaniement ministériel afin d'augmenter la proportion de technocrates indépendants et de mettre fin au système politique provisoire qui alloue des sièges parlementaires sur la base de l'identité ethnique et des factions religieuses, système qui a été mis en place après l'invasion américaine de 2003.
Fin mars, M. Abadi a proposé un nouveau cabinet au parlement, mais seul un remaniement ministériel partiel a été approuvé. En raison des querelles partisanes, les réformes de M. Abadi ne peuvent pas être pleinement mises en œuvre. Mécontente, la population perd patience et manifeste dans les rues.
Le 30 avril, des milliers de personnes sont entrées dans la zone verte de Bagdad, connue sous le nom de « Zone internationale ». Certains ont même occupé le bâtiment du parlement, paralysant l'organe législatif et obligeant le gouvernement à déclarer l'état d'urgence. Le contrôle de l'instabilité politique en Irak depuis le renversement de Saddam Hussein par les Etats-Unis en 2003 se révèle donc risqué.
Dans les faits, M. Abadi a fait des progrès qu’il a remplacé son prédécesseur Nouri Al-Maliki en septembre 2014. Le séparatisme kurde et la rébellion sunnite ont été contenus, et dans le même temps, des avancées ont été réalisées dans la lutte contre l'EI. Ces succès montrent que le cabinet de M. Abadi est sur la bonne voie, mais le coup d’arrêt donné à la réforme politique et les manifestations en ont déçu beaucoup. Comment les réformes proposées ont–elles abouti à une telle crise? Les raisons sont complexes.
Problèmes socio-économiques
Le mécontentement du public est dû à divers facteurs, notamment l’absence d’amélioration des conditions de vie de la population. Le cabinet de M. Abadi a donné la priorité à la garantie de la sécurité de l'État en raison de la menace que représente l'EI. Au cours de ces deux dernières années, le gouvernement a consacré la majeure partie de ses efforts au renforcement militaire afin de contrer le groupe terroriste. Il est compréhensible que dans un tel contexte, le développement économique et la prospérité du pays soient considérés comme des objectifs secondaires.
Quand la menace de l'EI sera écartée – si cela est possible – les Irakiens attendent du gouvernement l'amélioration des services publics dans les meilleurs délais. Plusieurs grandes manifestations ont été déclenchées l'année dernière car le gouvernement n'a pas réussi à remédier à la pénurie d'énergie et à accélérer le processus de reconstruction. Beaucoup en ont conclu que le gouvernement reste inefficace et incapable de résoudre les problèmes majeurs de l'Irak, mis à part l’accroissement du potentiel militaire.
L’effondrement du prix mondial du pétrole a porté un coup dur aux finances du gouvernement, étant donné que près de 90 %des recettes budgétaires du pays dépendent des exportations de pétrole. Pour l'exercice 2015, le déficit budgétaire du gouvernement irakien a dépassé la barre des 20 milliards de dollars, alors que le déficit pour 2016 devrait atteindre un montant record. Le fait de jongler simultanément avec plusieurs tâches difficiles – la lutte contre l’EI, l'amélioration des moyens de subsistance et le fonctionnement du gouvernement – constitue déjà un défi sans précédent que la chute du prix mondial du pétrole a rendu encore plus épineux.
En raison de sa position de faiblesse, le gouvernement a du mal à faire face à l’énorme déficit. Le cabinet de M. Abadi a envisagé d'emprunter en émettant des obligations nationales et internationales et en demandant une aide financière au Fonds monétaire international (FMI). Toutefois, les investisseurs ne sont pas prêts à faire un tel pari en raison de l'instabilité actuelle dans le pays, et les conditions de prêt du FMI sont trop strictes et donc inacceptables pour le gouvernement irakien. Par conséquent, M. Abadi manque de fonds suffisants pour trouver une solution à la multitude de problèmes qui s’abattent sur son pays.
M. Abadi a dû suspendre sa réforme gouvernementale en raison de la forte opposition qui a embarrassé le gouvernement. Tout comme l'échec de la mise en œuvre de la réforme économique, la mise en place de la réforme politique se révèle également être un obstacle de taille.
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