La COP15 a pour mission de trouver des solutions à la crise mondiale de la biodiversité.

Performance d’artistes folkloriques lors de la cérémonie d’ouverture de la COP15 à Kunming, au Yunnan, le 11 octobre. (ZHANG WEI)

La première partie de la 15e réunion de la Conférence des parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) s’est achevée le 15 octobre à Kunming, chef-lieu du Yunnan, ouvrant la voie à l’adoption d’un cadre mondial efficace pour la biodiversité après 2020 pour la deuxième partie prévue en 2022.

Actions en cours

L’une des principales réalisations de la première partie de la COP15 est la déclaration de Kunming. Rétablir la biodiversité est l’un des défis cruciaux de cette décennie, qui nécessite un élan politique fort et la mise en œuvre d’un cadre mondial ambitieux et transformateur pour la biodiversité après 2020. La déclaration exprime également la détermination des signataires à résoudre le problème de la perte de biodiversité et propose une liste de 17 engagements.

« La déclaration de Kunming détaille certains des éléments clés nécessaires à la réussite : l’intégration, la réorientation des subventions, l’État de droit et la participation pleine et effective des populations autochtones et des communautés locales », indique Elizabeth Maruma Merema, secrétaire exécutive de la CDB.

Dans son discours par liaison vidéo lors de la COP15 le 12 octobre, le Président chinois Xi Jinping a annoncé l’initiative de la Chine concernant la création d’un Fonds pour la biodiversité à Kunming en investissant 1,5 milliard de yuans (233 millions de dollars) pour soutenir la protection de la biodiversité dans les pays en développement.

Notant que la crise sanitaire a jeté une ombre sur le développement mondial et a aggravé les défis de l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable, M. Xi a ajouté que les pays en développement étaient confrontés à la double tâche de la reprise économique et de la protection de l’environnement, et qu’ils avaient « d’autant plus besoin d’aide et de soutien ».

« Les mesures annoncées par M. Xi apporteront une contribution importante à la résolution de la double crise mondiale de la perte de biodiversité et du changement climatique », a précisé Manish Bapna, président et directeur général du Natural Resources Defense Council, à l’agence de presse Xinhua.

Réalisations de la Chine

M. Xi a profité de l’événement pour annoncer que la Chine accélérait la mise en place d’un système d’aires protégées, dont les parcs nationaux constituent le pilier, et qu’elle en avait déjà désigné officiellement le premier groupe.

La superficie des terres protégées est de 230 000 km², et les parcs couvrent près de 30 % des principales espèces sauvages terrestres présentes en Chine.

En outre, des plans de mise en œuvre pour le pic des émissions de CO2 dans les zones clés seront formulés afin d’atteindre les objectifs du pays en matière de pic et de neutralité carbone. Le gouvernement continuera de réajuster sa structure industrielle et son bouquet énergétique, et s’efforcera de développer ses capacités en matière d’énergies renouvelables.

Le 8 octobre, la Chine a publié un livre blanc intitulé Conservation de la biodiversité en Chine, qui détaille les mesures prises, notamment la coordination du développement vert, la création du système de parcs nationaux, le renforcement complet des méthodes de conservation et la gestion renforcée de la biosécurité.

« Des progrès ont également été réalisés dans le système juridique », commente Zhou Jinfeng, secrétaire général de la Fondation chinoise pour la conservation de la biodiversité et le développement vert. Le gouvernement a révisé la loi sur la protection de l’environnement et a modifié à deux reprises la loi sur la protection de la vie sauvage. Il a également mis à jour la liste des espèces menacées, qui n’avait pas été révisée depuis des décennies.

L’évolution la plus fondamentale est l’engagement de la population du pays dans la protection de la biodiversité, a ajouté M. Zhou.

La coopération internationale a été lancée pour la conservation et la gouvernance de la biodiversité. Grâce à des dispositifs de coopération multilatérale tels que l’ICR et la coopération Sud-Sud, la Chine a apporté son soutien à la conservation de la biodiversité dans d’autres pays en développement et s’efforce de « construire un avenir partagé pour toutes les vies sur Terre ».

Défi mondial

Au cours des 50 dernières années, les activités humaines ont considérablement réduit la biodiversité mondiale. L’augmentation de la population, l’urbanisation accélérée et la pollution ont provoqué de graves problèmes écologiques. Aujourd’hui, la perte de biodiversité, le changement climatique et la pollution environnementale font partie des trois grandes crises mondiales qui menacent la planète.

Un exemple frappant est le taux sans précédent d’extinction des espèces dans la forêt amazonienne, l’un des écosystèmes les plus diversifiés de la planète. Abritant auparavant 3 millions d’espèces au total, cette forêt a déjà connu la perte d’un million d’espèces, selon l’ONU. D’août 2018 à juillet 2019, la région a subi la perte d’environ 9 000 km2 de forêt, et cette année-là, le taux de déforestation a atteint son plus haut niveau depuis 10 ans.

En 2021, l’Union internationale pour la conservation de la nature a publié la Liste rouge des espèces menacées, couvrant l’environnement, la population, l’habitat et d’autres informations de plus de 130 000 espèces. Elle indique que 38 000 espèces sont menacées d’extinction à des degrés divers, 902 espèces étant déclarées éteintes et quelque 80 espèces ayant déjà disparu à l’état sauvage.

« Il est de la plus haute importance de modifier les modes de vie et de production des populations », explique M. Zhou. « Ce n’est qu’en favorisant le progrès écologique que l’humanité pourra résoudre les crises liées à la dégradation de la biodiversité. »

Responsabilités partagées

« Nous devons également regarder au-delà des suspects habituels. Les populations autochtones et les communautés locales, les entreprises et le secteur financier jouent tous un rôle clé dans la transformation vers un avenir positif pour la nature », a déclaré Mme Merema.

« J’espère que la COP15 permettra à la population de faire plus attention à l’éducation en faveur de l’environnement, surtout dans les régions centrales et occidentales de la Chine et dans les réserves naturelles », plaide Qian Lei, directrice générale de Roots & Shoots Beijing, organisation axée sur la protection de l’environnement et de la biodiversité. « Les conflits homme-nature y sont nombreux car la protection de la biodiversité et l’amélioration des moyens de subsistance de la population sont au même niveau d’urgence. » Mme Qian espère également que davantage de réalisations à cet égard pourront être communiquées au public car une prise de conscience des comportements individuels peut faire la différence.

Guo Peiyuan, directeur de SynTao Co. Ltd, société de conseil en Chine qui promeut le développement durable, a déclaré que les entreprises devaient mieux comprendre la relation entre leurs actions et la biodiversité. « Les entreprises devraient trouver des méthodes pour protéger la biodiversité dans le cadre de leurs activités commerciales et, parallèlement, transmettre ce concept aux consommateurs », souligne M. Guo, ajoutant que cela fait partie de leur responsabilité sociale.

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