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Un coffre au trésor vert

  ·  2019-12-13  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: Lee White; Gabon; environnement


Lee White, le ministre des Forêts, des Océans, de l’Environnement et du Changement climatique du Gabon. (HU FAN)

Pour le Gabon, l’un des pays les plus boisés du monde, l’industrie forestière a toujours été un secteur clé de l’économie. La forêt tropicale humide africaine couvre 88 % du territoire gabonais, dont 21 % sont des aires protégées terrestres. Il ne fait aucun doute que les forêts du Gabon, ainsi que le reste du bassin du Congo, sont des atouts essentiels dans la lutte contre les changements climatiques. Dans ce processus, le Gabon montre l’exemple en éradiquant l’abattage illégal de la forêt tropicale humide sur son territoire. Le magazine CHINAFRIQUE s’est entretenu avec Lee White, ministre gabonais des Forêts, des Océans, de l’Environnement et du Changement climatique, à propos de l’expérience de son pays en matière de gestion durable des ressources forestières. Des extraits choisis de l’entrevue suivent.

CHINAFRIQUE : Le Gabon est un leader mondial dans la préservation des forêts tropicales humides. Quelles mesures votre pays a-t-il prises pour protéger ses forêts ? 

Lee White : Depuis 1992, le Gabon a pris une série de mesures pour élaborer un nouveau modèle de développement qui vise à préserver le capital naturel tout en nous permettant de développer notre pays. Le premier grand pas en la matière a été l’adoption par le Parlement gabonais en 2001 d’une loi forestière moderne qui rend obligatoire la gestion durable des forêts. En 2002, le Président Omar Bongo Ondimba a annoncé la création de 13 parcs nationaux, couvrant 11 % des écosystèmes terrestres du Gabon. 

Cependant, lorsque le Président Ali Bongo Ondimba a été élu en 2009, seulement 15 % du bois gabonais était transformé sur notre territoire, alors que la loi forestière exigeait un minimum de 60 % en la matière. Le Gabon était encore prisonnier du modèle économique africain traditionnel, qui exporte des matières premières naturelles sous-évaluées et non transformées pour alimenter le développement en dehors du continent. 

Le Président a alors pris une mesure décisive, interdisant l’exportation de bois non transformé et créant une zone économique spéciale en dehors de Libreville, offrant des incitations fiscales attractives pour les investissements dans la transformation du bois. Il a également adopté un plan national pour le climat, un plan de développement durable et un plan national d’aménagement du territoire pour faire en sorte que les forêts gabonaises continuent à jouer leur rôle crucial de réservoir et de puits de carbone, un rôle essentiel dans la lutte planétaire contre le changement climatique, tout en apportant une contribution proportionnelle à notre économie. 

Suite à ces décisions, nous avons maintenu une couverture forestière à 88 %, un taux de déforestation en dessous de 0,01 % et nous avons réservé 21 % de notre territoire dans des aires protégées terrestres. 

Qu’a fait le Gabon pour éviter l’exploitation illégale des forêts ? 

En 2009, nous avons interdit l’exportation de grumes. Ainsi, toutes les entreprises gabonaises impliquées dans la sylviculture doivent également transformer le bois. Il y a donc de plus en plus d’entreprises chinoises qui fabriquent de très beaux meubles au Gabon et qui les exportent, pour l’instant, principalement vers la Chine, mais nous nous tournons aussi vers les marchés américain et européen. Ainsi, le Gabon abrite de plus en plus de scieries et de sociétés de transformation du bois haut de gamme. Lorsque nous avons interdit l’exportation de grumes, nous avons également créé une zone économique spéciale non loin de Libreville, la capitale, qui offre des conditions très favorables pour les investissements dans le secteur forestier. 

Comment le Gabon compte-t-il développer une politique de développement durable pour trouver un équilibre entre préservation et exportation ? 

Le Gabon est un pays qui croit en la création d’un nouveau modèle de développement pour l’Afrique. Traditionnellement, toutes nos ressources naturelles étaient exportées et utilisées à l’extérieur du continent. Aujourd’hui, nous essayons de développer une politique de développement durable au Gabon et nous essayons de trouver un équilibre entre préservation et exportation. 

Nous avons donc créé un mélange d’aires protégées dans les parties les plus belles et les plus riches de la forêt, puis nous avons établi des concessions de gestion durable organisées principalement autour des aires protégées, ce qui contribue également à l’exportation et à la préservation de la faune.   

Quelle a été la contribution du secteur forestier à la promotion de l’économie gabonaise ? 

Par le passé, l’industrie forestière n’apportait pas une très grande contribution à l’économie. C’était un employeur important, mais qui ne générait pas beaucoup d’argent, car la plus grande partie de notre bois était exportée sans aucune forme de transformation. Au cours des dix dernières années, nous avons essayé de changer cette situation. Nous incitons donc tous les investisseurs forestiers à transformer le bois en produits de plus grande valeur, ce qui signifie que nous pouvons créer plus d’argent et plus d’emplois avec moins de bois. Cela est plus durable et plus intéressant d’un point de vue économique. 

La contribution de l’industrie forestière à l’économie est passée de 5 % à 13 %. Et, au cours des cinq ou six prochaines années, nous nous attendons à ce que cette part augmente considérablement pour atteindre environ 30 % de l’économie. Malheureusement, partout sur la planète, de plus en plus de pays coupent leurs forêts. Je m’attends donc à ce que nos précieux bois durs deviennent de plus en plus précieux au fil de temps, si nous les gérons correctement.   

Le Gabon a-t-il des projets de coopération avec la Chine dans le secteur forestier ? 

Les investissements chinois au Gabon se concentrent surtout dans les infrastructures et l’industrie forestière. Ce que nous essayons de faire avec les entreprises chinoises, c’est de nous assurer que leurs activités forestières au Gabon contribuent à préserver la forêt tropicale. 

En ce qui concerne l’industrie forestière, l’aide chinoise nous a permis de construire une école de formation technologique pour l’utilisation du bois. La Chine dispose d’une très bonne technologie pour la transformation du bois et la fabrication de meubles. Des entreprises chinoises ont investi au Gabon et forment des ouvriers gabonais à la fabrication de magnifiques meubles sur place. Et nous travaillons maintenant ensemble pour créer un centre de formation où des formateurs chinois aideront à développer les compétences de nos travailleurs au Gabon. 

L’investissement chinois au Gabon, si nous le gérons bien, contribuera à préserver les forêts, et donc à préserver le bassin du Congo, et permettra de maintenir tous les services écologiques que les forêts nous offrent, y compris l’approvisionnement en eau et la biodiversité.   

Quels sont les principaux défis pour le secteur forestier au Gabon ? 

Le peuple gabonais ne cause pas beaucoup de dégâts environnementaux. Le Gabon est menacé par les changements climatiques. Lorsque je marche le long des plages du Gabon, je vois bien que nous avons des plages vierges, ce que j’appellerais les plages les plus sauvages de la planète. Il y a des gorilles et des éléphants qui habitent le long des plages. 

Mais ces plages sont couvertes de plastique : des bouteilles en plastique, des tongs, etc. Le fait est que nous avons transformé nos océans en poubelle et que nous polluons l’atmosphère avec du dioxyde de carbone, ce qui a des effets potentiellement catastrophiques. Ainsi, à mon avis, les grands problèmes environnementaux auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui sont les problèmes mondiaux tels que le changement climatique et la pollution marine. 

Le Gabon à lui seul ne peut pas résoudre ces problèmes. Nous devons créer des alliances. Et je suis très heureux de voir qu’au cours des dix dernières années, la Chine a commencé à faire preuve d’un véritable leadership dans ces grands dossiers internationaux. 

  

Pour vos commentaires : xyy@chinafrica.cn 

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