Les autorités chinoises ont réitéré la détermination du pays à continuer de travailler sur le changement climatique malgré la victoire de Donald Trump, un climato-sceptique, aux présidentielles américaines.
Le président élu américain a remis en cause le changement climatique et s'est engagé à se retirer de l'Accord de Paris, suscitant des incertitudes quant à l'ordre du jour à venir des Etats-Unis et du monde en général. Les Etats–Unis et la Chine sont les forces motrices dans ce processus global, et la réaction de la Chine a été étroitement suivie au cours de la conférence des Nations unies sur le changement climatique qui se déroule à Marrakech, au Maroc.
Gou Haibo, responsable adjoint de la délégation chinoise à cette conférence, a déclaré le 9 novembre que la Chine allait poursuivre ses efforts dans la lutte contre le changement climatique malgré le résultat des présidentielles américaines. Deux jours plus tard, deux négociateurs chinois aguerris ont réitéré la détermination de la Chine à lutter contre le changement climatique. « Nous devons attendre de voir si le gouvernement américain va se retirer de l'Accord de Paris, mais peu importe ce qui se passera au sein du nouveau gouvernement américain, je pense que la Chine va continuer ses actions et continuera de participer au processus multilatéral global ». C'est ce qu'a déclaré Chen Zhihua, du département du changement climatique de la Commission nationale de la réforme et du développement de Chine devant des journalistes chinois et étrangers le 11 novembre. Il a ajouté que même si les Etats–Unis se retiraient de l'Accord de Paris, « la communication et la coopération avec le gouvernement des Etats–Unis continueront ».
Gu Zihua, du département des Traités et des lois sous l'égide du ministère des Affaires étrangères, a souligné que l'Accord de Paris était déjà entré en vigueur et qu'il faudra quatre années avant que les Etats-Unis ne puissent se retirer. Selon lui, il serait « politiquement problématique » si les Etats–Unis décidaient de se retirer de la Convention–cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC), qui est le cadre reconnu internationalement pour le changement climatique. Il a aussi insisté sur le fait que des disparités existent entre les « mesures de campagne » et les « mesures réelles » aux Etats–Unis, suggérant qu'il fallait « attendre pour voir la suite ».
Quant à savoir si la Chine allait assumer le leadership dans la transition globale vers une économie à faible teneur en carbone, M. Chen a déclaré que le leadership était déterminé par l'UNFCCC et que les pays développés étaient contraints par la loi de contribuer plus à la réduction du changement climatique et de fournir des financements et un soutien technologique aux pays en développement. Il a cependant souligné que la Chine avait déployé des efforts importants dans la lutte contre le changement climatique et que le pays était l'un des premiers au monde à avoir initié un programme national sur le changement climatique. Selon lui, la Chine s'est aussi fixé d'ambitieux objectifs en termes de réduction des émissions de carbone.
Et Gu Zihua d'ajouter que la Chine n'avait pas de visée pour assumer le leadership dans les initiatives mondiales vertes, mais qu'elle était davantage disposée à apporter sa propre contribution et à encourager les autres pays à prendre une part active aux initiatives dans l'agenda global sur le changement climatique.
