« La Pointe du Petit Ailly » de Claude Monet a été déballée le 29 octobre au Shanghai International Bonded Artwork Service Center. (Photo : Yu Xi/Global Times)
Le déclic des appareils photo s’est fait entendre lorsque « La Pointe du Petit Ailly », une peinture de Claude Monet, a été déballée au Shanghai International Bonded Artwork Service Center – un entrepôt sous douane pour les œuvres d’art – le 29 octobre. Une clameur générale s’est élevée alors que la falaise ondulante que le maître impressionniste français a peinte en 1897 était révélée. La peinture a été contrôlée et vérifiée, tout comme celle de l’artiste chinois Zhang Daqian « Montagnes verdoyantes du Sichuan » et la sculpture de l’artiste suisse Alberto Giacometti « Buste de Diego ».
Ces œuvres ont été importées par Sotheby, la plus ancienne maison de vente aux enchères au monde, pour être présentées lors de la 4e Exposition internationale des importations de Chine (CIIE), qui se déroulera hors ligne à Shanghai du 5 au 10 novembre. Pour sa première année à la CIIE, Sotheby vient aussi avec « L’Avenue de l’Opéra » de Marc Chagall, peintre et graveur français d’origine biélorusse, et une grande sculpture en forme de citrouille, créée par l’artiste japonaise d'avant-garde Yayoi Kusama. La « citrouille » a été transportée à la CIIE le 25 octobre, devenant ainsi la première œuvre d’art sous douane à faire son entrée dans la zone d’exposition. Elle nécessite une caisse de plus de trois m3, le tout pesant plus de 1,3 tonne.
Deux douaniers vérifient une œuvre d’art étrangère qui sera exposée à la 4e CIIE. (Photo : Xinhua)
« C’est une excellente occasion pour que Sotheby puisse promouvoir les échanges culturels internationaux et développer le secteur de l’art en Chine », a déclaré Nathan Drahi, directeur général de Sotheby-Asie. Yang Jun, directrice adjointe de cette société, a de son côté souligné que l’exposition permettait aux collectionneurs de faire des acquisitions sans participer à des ventes aux enchères, et à Sotheby d’explorer davantage d’opportunités commerciales sur le marché chinois. « La Chine joue un rôle important dans les collections d’art, et le nombre de jeunes collectionneurs est en augmentation », a-t-elle remarqué, citant quelques exemples de pièces recherchées, notamment la calligraphie, les bijoux et les montres.
Cette année, la CIIE a mis en place une franchise de taxe plafonnée à cinq transactions sur les œuvres d’art et les antiquités pendant la durée de l’exposition, attirant ainsi 20 sociétés étrangères de 11 pays et régions. Pour beaucoup d’entre elles, ce sera leur première expérience de la CIIE. « C’est la première fois que les trois principales maisons de vente aux enchères du monde - Christie, Phillips et Sotheby - participent à la CIIE », a noté Chen Heng, directeur général adjoint du département marketing de la société culturelle FTZART, dans la zone de libre-échange de Shanghai. « En fait, il est très rare qu’elles participent aux expositions non spécialisées », a-t-il ajouté. « Même pour les expositions artistiques professionnelles, elles sont très pointilleuses, mais elles ont changé d’avis avec les politiques favorables et la grande influence de la CIIE. »
Zheng Yan, directrice exécutive de HENI-Chine, une société spécialisée dans l’art basée au Royaume-Uni, a abondé dans ce sens. « Ces dernières années, le secteur de l’art s’est développé à un rythme rapide en Chine. C’est formidable que la CIIE offre une plateforme pour parler face à face avec les clients chinois. » Cette société, entrée en Chine cette année, a préparé 10 œuvres de trois artistes contemporains de renom, dont Damien Hirst.
