Actuellement, la Chine continue son ouverture économique, ce qui profite aux échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique.

James Kimonyo, ambassadeur du Rwanda en Chine, fait la promotion des produits de son pays sur le stand rwandais de la troisième CIIE. (Photo : Ge Lijun)

Dans la zone Produits alimentaires et agricoles de l’Exposition internationale des importations de Chine (CIIE), un stand au toit de chaume se démarque : un miel africain, commercialisé par Zambia Mpundu Wild Honey, fait sensation. L’entreprise participe à cette foire chaque année et ne raterait ce rendez-vous pour rien au monde.

Créée en Zambie en 2015 par un Chinois, c’est la seule entreprise africaine autorisée à exporter du miel en Chine. Grâce à la CIIE, elle a pu conclure avec un agent chinois un contrat à hauteur de 110 millions de yuans (16,6 millions de dollars). « Davantage de commandes implique une augmentation de la production et des revenus des employés zambiens. C’est gagnant-gagnant », indique Zhang Tongyang, chef de produit à Zambia Mpundu.

Plateforme partagée, la CIIE, qui s’est déroulée du 4 au 10 novembre, a émis un signal positif d’engagement ferme à élargir l’ouverture et à partager le gigantesque marché chinois.

Cette troisième édition de la CIIE se tient à un moment particulier. La COVID-19, survenue sans crier gare, a porté un coup dur à l’économie mondiale. « En organisant comme prévu ce grand événement international sous le signe de la sécurité sanitaire, nous dévoilons au monde notre sincère volonté de partager avec les autres pays les opportunités de marché et de promouvoir la reprise mondiale. La Chine continuera de soutenir, à travers la CIIE et d’autres plateformes d’ouverture, les entreprises étrangères dans l’élargissement de leurs activités sur le marché chinois », a déclaré le Président chinois Xi Jinping lors de la cérémonie d’ouverture.

Un marché ouvert

Winnie NatalaChibesakunda, ambassadrice de Zambie en Chine, est présente sur le stand de l’entreprise Zambia Mpundu Wild Honey lors de la troisième CIIE. (Photo : Ge Lijun)

Depuis trois ans, la CIIE a permis aux produits exposés de trouver des acquéreurs, et aux exposants de trouver des opportunités d’investissement.

Le 6 novembre, troisième jour de la CIIE, une conférence sur le commerce et les investissements à grande échelle s’est tenue dans le hall de l’exposition, où se déroulaient les négociations en ligne et hors ligne entre exposants et commerçants chinois et étrangers.

Zhang Tongyang est entré dans la salle à l’heure prévue, avec la ferme intention de trouver des acheteurs pour son miel.

Après une brève présentation, une étape de négociation rapide (moins de 10 minutes) a permis à une société du Jiangsu (est), spécialisée en nutrition et santé, d’exprimer une intention d’achat de 10 millions de yuans (1,5 million de dollars). En moins d’une heure et demie, M. Zhang a signé plusieurs bons de commande. Il ne se remet toujours pas de la surprise due à un taux de réussite aussi élevé.

Selon l’organisateur, cette conférence permet à la fois de trouver les bons partenariats commerciaux et de promouvoir les investissements bilatéraux.

Concernant les accords commerciaux, les négociations ont pu être menées en face à face dans les six zones d’exposition (services, automobile, technologies et équipements, biens de consommation, dispositifs médicaux et produits pharmaceutiques, produits alimentaires et agricoles). Au total, 674 exposants et 1 351 acheteurs issus de 64 pays et régions y ont participé et 861 intentions de coopération ont été conclues. Sur place, on a pu assister à la signature, en moins de 5 minutes, d’une lettre d’intention d’achat d’un million de dollars entre un exposant d’Afrique du Sud et un acheteur de la ville de Wuxi (province du Jiangsu).

Côté investissements, la CIIE a fourni des services aux parcs industriels chinois et étrangers pour attirer les investissements et promouvoir la coopération transfrontalière dans ce domaine. Près de 30 parcs industriels, de grandes entreprises et des organisations de commerce extérieur de Zambie, d’Australie, de Hongrie, de Thaïlande et d’autres pays ont mené des actions de promotion des investissements au moyen de vidéos enregistrées.

La troisième édition de la CIIE a su obtenir encore une fois un résultat remarquable : sur la base d’une année, les transactions cumulées prévues s’élèvent à 72,62 milliards de dollars, soit une hausse de 2,1 % par rapport à 2019.

« Le marché chinois concerne à la fois l’exportation et l’importation. Ce n’est pas seulement avantageux pour un pays, mais pour le monde entier. C’est inclusif, ouvert et plus équilibré », déclare Winnie Natala Chibesakunda, ambassadrice de Zambie en Chine, à CHINAFRIQUE.

La balance commerciale

La CIIE offre une occasion exceptionnelle pour les entreprises africaines d’explorer le marché chinois et de promouvoir leurs exportations en concluant des partenariats, mentionne Afaf Rais, directrice commerciale d’IntelCare, société marocaine de cosmétiques.

Cet environnement lui est familier puisqu’elle y participe chaque année. « L’atmosphère est propice au développement de la clientèle, car les acteurs du marché des cosmétiques tels que les distributeurs, les experts du secteur et les utilisateurs se rencontrent pour échanger des idées. En se retrouvant sur la même plateforme que d’autres sociétés internationales de cosmétiques, cela permet de mesurer les tendances du marché », explique-t-elle à l’agence de presse Xinhua.

Objectif d’IntelCare : devenir une entreprise leader dans le secteur des cosmétiques marocains et faire connaître sa marque au niveau international. Mme Rais a souligné que la CIIE offrait à son entreprise l’accès à une grande plateforme pour présenter ses produits et permettre aux consommateurs chinois de comprendre la marque afin de trouver des partenaires à long terme.

Selon François Gamet, directeur du groupe Standard Bank en Asie, la CIIE a aidé la Chine à élargir ses sources d’importation et a stimulé le commerce entre la Chine et l’Afrique.

« Pour certaines entreprises africaines, la productivité actuelle ne peut pas répondre à la demande et la seule façon d’égaler les commandes chinoises est d’augmenter la production. Vous pouvez donc imaginer les avantages apportés par la foire aux entreprises africaines », dévoile-t-il à CGTN.

Cette année, la sauce piquante rwandaise présente un nouvel emballage. Après la première édition de la CIIE en 2018, la plateforme de vente au détail du Groupe Alibaba Hema Fresh et le Rwanda Development Board, basé sur l’initiative Electronic World Trade Platform (eWTP) du groupe, ont signé un mémorandum de coopération pour promouvoir l’entrée des produits rwandais sur le marché chinois. En octobre 2019, Hema Fresh a commencé à commander des piments africains et l’engouement s’est rapidement propagé au Rwanda, favorisant la filière locale de la culture des piments. Le succès est toujours au rendez-vous sur la troisième édition de l’événement.

« La Chine s’adresse directement à nous : apportez vos produits pour les vendre sur notre marché et tirer profit de l’ouverture du marché chinois. Les investissements chinois sont primordiaux pour nous. Comment augmenter la demande ? En augmentant la production. Comment augmenter la production ? En augmentant les investissements. Comment augmenter les investissements ? En dévoilant son marché intérieur », explique James Kimonyo, ambassadeur du Rwanda en Chine, à CHINAFRIQUE.

Le CIIE est la plus grande foire d’importation au monde, offrant à tous les pays sans exception un accès au marché chinois et pour les entreprises chinoises des partenariats avec le reste de la planète, a déclaré le Président sud-africain Cyril Ramaphosa lors de la cérémonie d’ouverture.

Les données du ministère du Commerce montrent qu’en 2019, les échanges commerciaux sino-africains se sont élevés à 208,7 milliards de dollars, soit 20 fois plus qu’en 2000. La Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique, depuis déjà onze années consécutives.

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