Dosso Mefah Allioune, de l’entreprise commerciale Dumali, dispose les produits sur son stand de l’EECSA le 27 septembre. (Photo : Ge Lijun)

Vin, café, cacao, noix, thé, fruits de mer, huile d’olive...Voici une liste non exhaustive des produits africains présentés lors de la deuxième Exposition économique et commerciale sino-africaine (EECSA) du 26 au 29 septembre à Changsha (Hunan), lieu permanent de cet événement qui se déroule tous les deux ans. Cette année, plus de 260 entreprises issues de plus de 40 pays africains ont participé à l’exposition. COVID-19 oblige, l’ensemble des activités de l’EECSA a également été retransmis par liaison vidéo. 

La grande variété des produits, transformés ou 100 % naturels, attire toujours l’attention des visiteurs. Ces dernières années, la reconnaissance du marché chinois pour les produits africains continue de croître. De janvier à juillet, les importations en provenance d’Afrique ont augmenté de 46,3 % pour atteindre 59,3 milliards de dollars, les importations de produits agricoles tels que le caoutchouc, le coton et le café ayant doublé par rapport à la même période l’année dernière. À l’heure actuelle, la Chine est devenue la deuxième destination des exportations de produits agricoles en provenance du continent africain.

« La Chine est disposée à accroître les importations des spécialités africaines et à accélérer le processus d’accès au marché chinois pour les produits agricoles africains », a déclaré Yang Jiechi, membre du Bureau politique et directeur du Bureau pour les Affaires extérieures du Comité central du PCC, lors de la cérémonie d’ouverture de l’EECSA.

Canal de promotion

C’est la deuxième fois que l’entreprise ougandaise Green Berg Agro participe à l’EECSA. La première fois, elle avait réussi à exporter une tonne de leur café en Chine. Son fondateur, Timothy Mukisa, a monté à Kampala une équipe d’agriculteurs chargés de la plantation du café et incluant des jeunes issus de milieux défavorisés bénéficiant de cette création d’emplois stables. Il a également importé des machines chinoises pour transformer le café au niveau local. En créant sa propre marque, l’entreprise est parvenue à augmenter la valeur ajoutée du café destiné à l’exportation. « Cette fois-ci, nous recherchions de nouvelles opportunités de coopération et nous avons déjà trouvé des partenaires commerciaux potentiels », indique à CHINAFRIQUE Hu Shanshan, directrice des ventes. Elle ajoute que l’entreprise a profité de l’événement pour annoncer la commercialisation d’un nouveau produit, le gingembre en poudre.

Lors d’une conférence de presse en septembre, He Baoxiang, gouverneur adjoint du Hunan, a déclaré que l’exposition présenteraient aux entreprises et aux visiteurs chinois des produits africains de bonne qualité, en élargissant la proportion de marchandises africaines exposées pour garantir l’équilibre entre l’offre et la demande. Il s’agit d’un bon canal de promotion pour les entreprises, surtout pour celles qui sont nouvelles sur le marché chinois.

Fondée en décembre 2020, l’entreprise commerciale Dumali a bien compris l’enjeu pour faire connaître les produits ivoiriens aux Chinois de manière efficace. « Il est difficile pour les nouvelles entreprises de trouver des débouchés sur le marché chinois en raison du manque de canaux de promotion. C’est pourquoi l’ambassade nous informe au maximum des événements organisés et c’est ce qui nous a permis de nous inscrire à l’EECSA », explique à CHINAFRIQUE Dosso Mefah Allioune, fondateur de l’entreprise. Sur son stand, bouteilles de vin et produits à base de cacao sont bien rangés pour attirer l’attention des visiteurs.

Cependant, le commerce ne doit pas se limiter aux quelques jours de l’exposition. Un hall d’exposition permanent a été nouvellement installé dans le marché Gaoqiao, annexe de l’EECSA. Fort de sa surface de 10 000 m², il abrite 37 pavillons de pays africains (Afrique du Sud, Zimbabwe, Seychelles, etc.) et un pavillon regroupant 11 pays africains. Cet espace dédié aux échanges sans interruption sera une vitrine permanente des produits africains, ce qui permettra à l’EECSA de se perpétuer dans le temps.

Diverses activités de promotion se sont également déroulées tout au long de l’EECSA, telles que concours du meilleur café, présentation en streaming de produits africains, etc.

Hall des pavillons permanents du marché Gaoqiao à Changsha, au Hunan. (Photo : Ge Lijun)

Chaîne complète

En tant qu’élément essentiel de la zone pilote de libre-échange du Hunan, le marché Gaoqiao, grand marché de gros, a créé une chaîne de production réunissant l’approvisionnement en matières premières, la transformation primaire, l’entreposage et la logistique, la transformation sous douane, l’incubation des marques et la vente en ligne/hors ligne. Un centre de distribution, de vente et de transformation des produits africains y a été mis en place, concernant des produits comme le café, les noix, le cacao, le sésame et le piment. Plus de 200 entreprises commerciales s’y sont installées.

Selon M. He, le gouvernent du Hunan a mis en œuvre différentes mesures pour faciliter l’entrée à grande échelle des produits africains sur le marché chinois. En septembre, le département du commerce de la province et le Centre du commerce international de l’ONU ont conjointement lancé le Projet de partenariat pour la croissance des exportations des pays africains, afin de faciliter les produits agricoles africains à entrer sur le marché chinois de manière plus efficace et plus rapide. Actuellement, l’évaluation préliminaire a été achevée pour l’agneau de Madagascar, le bœuf d’Ouganda, la viande d’âne du Kenya, les produits aquatiques du Nigeria, les arachides de Gambie, etc.

En outre, basé sur la plateforme de l’EECSA, et en collaboration avec l’Administration générale des douanes, des consultations ont été organisées avec l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’île Maurice, et le Rwanda sur la coopération en matière de reconnaissance mutuelle d’opérateur économique agréé (OEA). Le 25 mai, la Chine et l’Ouganda ont signé un accord d’OEA, facilitant considérablement le dédouanement entre les deux pays.

Avec toutes ces mesures en vigueur, le marché Gaoqiao vise une plus grande envergure. Il prévoit de coopérer avec la zone de développement économique de Liuyang (Hunan) pour construire un parc industriel pour le café dédié à la distribution et à la transformation du café africain, ainsi que du piment séché, des noix et du cacao comme produits complémentaires. Avec une superficie de 333 000 m², la construction a démarré en août. Parallèlement, un projet d’incubation des marques sera mis en œuvre, avec un premier lot de 100 produits de marques africaines en préparation sur le marché chinois, permettant ainsi aux Chinois de « savourer » la culture africaine.

L’entreprise Sinofarms, basée à l’Anhui, a profité de l’EESCA pour présenter sa gamme de pâtes de sésame. Depuis 28 ans, elle importe du sésame éthiopien en Chine pour le transformer. Elle commercialise ensuite ses produits transformés en Europe et aux États-Unis. « Le Département du commerce du Hunan m’a invité à investir dans une usine de sésame à Yueyang (Hunan). Je vais désormais pouvoir me positionner sur le marché chinois très prometteur », confie Pan Xingshun, son directeur général à CHINAFRIQUE.

Pour vos commentaires : glj@chinafrica.cn