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Cultiver la coopération |
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Li Kaizhi · 2020-09-08 · Source: chinafrique | |
Mots-clés: lutte contre la pauvreté; agriculture; économie; Chine |
Un employé au travail sur la ligne de production d’huile de maïs dans l’entreprise Sanxing Group à Zouping, dans la province du Shandong (est), le 14 mars.
Le porridge de Dachazi est un aliment très populaire dans la région du nord-est de la Chine. Il se cuisine en faisant bouillir des grains de maïs entiers avec une poignée de haricots rouges. En automne, lorsque le maïs est mûr, les habitants aiment savourer chaque jour un bol de porridge de Dachazi.
« Le porridge fait du maïs de nos champs est vraiment savoureux », affirme Wang Guiyun, qui vit depuis 70 ans dans la province du Heilongjiang dans le nord-est de la Chine, l’une des principales régions productrices de maïs du pays. Mme Wang est contente de la récolte de sa famille.
Ces dernières années, grâce aux coopératives agricoles, le maïs a joué un rôle essentiel dans l’augmentation des revenus des agriculteurs et dans la réduction de la pauvreté, en plus de contribuer à la sécurité alimentaire.
Modèle coopératif
La coopérative agricole est une organisation économique d’entraide sur la base de cellule familiale. C’est une organisation fondamentale qui lie les petits agriculteurs à l’agriculture moderne.
À la fin du mois de juin, il existait plus de 2,2 millions de coopératives agricoles, englobant près de la moitié des ménages ruraux du pays, selon les données du ministère de l’Agriculture et des Affaires rurales de Chine.
Créée en août 2010 dans le district de Wenquan, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, la coopérative de maïs Xinnong est une coopérative complète, intégrant la production, la vente et le stockage.
« Cette année, 461 ménages pauvres ont transféré leurs droits fonciers à la coopérative qui prévoit de planter 20 000 mu (1 333 hectares) de maïs. Nous avons déjà reçu des commandes de maïs ensilage et de maïs cireux », a révélé He Tianshan, président de la coopérative. Il a ajouté que le système coopératif avait été adopté au fil des ans pour résoudre le problème de l’emploi des ménages et les aider à se sortir de la pauvreté.
Gao Tianping, villageois de 46 ans de Wenquan et membre de la coopérative de maïs de Xinnong, a vu ses revenus augmenter considérablement après avoir rejoint la coopérative. « J’ai un salaire mensuel de 5 000 yuans (717 dollars) et la coopérative prend également en charge nos 15 mu (1 hectare) de terres, qui rapportent environ 10 000 yuans (1 441 dollars) de dividendes chaque année. Combiné avec d’autres sources, ma famille a un revenu total de plus de 80 000 yuans (11 472 dollars) par an », a indiqué M. Gao.
Depuis 2010, 42 membres de la coopérative ont reçu des dividendes allant de 3 000 yuans (430 dollars) à 8 000 yuans (1 147 dollars) par an selon l’importance de leur contribution foncière. En outre, la coopérative fournit un emploi à plein temps à trois villageois et en embauche chaque année 2 000 de plus pour des travaux temporaires, augmentant ainsi les revenus des ménages les plus pauvres.
Début 2019, Xinnong s’est associée à quatre autres coopératives pour former un consortium industriel d’agriculture et d’élevage afin de concentrer ses efforts sur l’expansion de l’industrie du maïs. Le consortium a adopté le modèle de développement d’agriculture circulaire, qui comprend la plantation et le séchage du maïs et le traitement des engrais organiques.
« Ce n’est que lorsque l’industrie est prospère qu’il peut y avoir un moyen d’augmenter l’emploi et les revenus, et ainsi soutenir le développement global des zones rurales », a noté Tang Hu, directeur adjoint du Bureau de l’agriculture et des affaires rurales de la préfecture autonome mongole de Bortala. « Nous continuerons d’explorer activement de nouvelles voies pour le développement industriel rural, afin de remporter une victoire décisive dans la réduction de la pauvreté », a-t-il ajouté.
Un agriculteur inspecte le maïs doux qu’il a récolté dans le village de Zhangguanzhuang à Tangshan, dans la province du Hebei (nord) le 16 juillet.
Engagement des entreprises
Le bourg de Wanquan, dans la ville de Zhangjiakou au Hebei (nord), est connu sous le nom de « ceinture dorée » du maïs doux. Sur les 220 000 mu (14 667 hectares) de terres agricoles du bourg, plus du tiers est utilisé pour la plantation de maïs doux. La zone de plantation s’étend sur cinq bourgs et couvre plus de 20 000 ménages de la région.
« Le maïs sucré nécessite une technologie supérieure, mais nous avons des conseils tout au long du processus nous facilitant la tâche », a soutenu Zhang Zhenjin, un villageois de Wanquan.
L’industrie du maïs sucré de la région s’est transformée au cours des 20 dernières années. Les principales entreprises emploient des techniciens pour guider les agriculteurs tout au long du processus de plantation. Tous les intrants agricoles sont uniformément distribués par les entreprises, qui gèrent également la lutte antiparasitaire, la récolte et le traitement de la paille.
« Une grande entreprise peut utiliser un drone pour pulvériser de l’engrais ou de grandes moissonneuses pour récolter. Cela permet non seulement d’économiser des ressources de main-d’œuvre, de standardiser la gestion des champs et d’améliorer la qualité du maïs sucré, mais aussi de maximiser l’efficacité de la plantation et de la récolte pour répondre aux besoins du marché », a fait part M. Zhang.
Afin de soutenir le développement de l’industrie du maïs sucré, l’administration du bourg de Wanquan a facilité la création de l’Association du maïs sucré ainsi que du Groupe Hejiu. En tant que plus grande entreprise du bourg, Hejiu possède 65 000 mu (4 333 hectares) de maïs, impliquant plus de 1 100 ménages.
« Nous menons au moins deux sessions de formation à grande échelle et quatre à cinq séances de formation spéciales à des coopératives agricoles chaque année, dans le but de les transformer en agriculteurs technologiques », a revendiqué Zhang Zhanbing, président du Groupe Hejiu, ajoutant que, cette année, ils ont introduit une nouvelle politique de subvention en vertu de laquelle chaque ménage peut obtenir 200 yuans (28,8 dollars) d’engrais par mu (0,067 hectare) tant qu’il participe à la formation. « Nous devons inciter les agriculteurs à se joindre aux sessions », a-t-il conclu.
Grâce à ces efforts, l’industrie du maïs sucré de Wanquan a augmenté sa part de marché d’année en année. Les produits sont vendus dans plus d’une douzaine de provinces et de villes et exportés vers plus de 10 pays tels que le Japon et la République de Corée, ce qui peut augmenter le revenu de plus de 20 000 ménages de 34,8 millions de yuans (5 millions de dollars) chaque année.
« À l’avenir, la superficie de plantation du maïs doux atteindra 100 000 mu (6 667 hectares). Nous continuerons de soutenir le développement des entreprises leaders, de formuler et d’améliorer le système de toute la chaîne industrielle et de promouvoir le développement rapide et durable de l’industrie du maïs doux », a assuré Liang Zhonghe, directeur du Bureau de l’agriculture et des affaires rurales du bourg de Wanquan.
Extraction de l’huile du germe de maïs ; production d’éthanol à partir de la paille de maïs ; obtention d’acides aminés composés à l’aide de farine de maïs. En plus du maïs sucré et autres transformations primaires du maïs, un nombre croissant d’entreprises de transformation dans cette industrie contribuent également à améliorer la valeur ajoutée des produits à base de maïs et aident activement les plus pauvres à augmenter leurs revenus.
Pour vos commentaires : likaizhi@chinafrica.cn