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La frugalité, une nouvelle tendance de la génération Y

  ·  2020-06-04  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: génération Y; consommation; économie; Chine

Song Lewen, 27 ans, a toujours dépensé sans compter. Cette employée d’une entreprise publique à Shanghai vit chez ses parents et son salaire mensuel de 7 000 yuans part dans les restaurants et le shopping. Pour les achats de luxe et les voyages à l’étranger, elle utilise une de ses cartes de crédit.

La pandémie de COVID-19 a fait l’effet d’un coup de semonce, même si elle a été épargnée par les vagues de licenciements et de réductions de salaires qui ont touché des millions de Chinois. « Si je ne travaillais pas dans une entreprise publique, je serais sans doute restée au chômage pendant des mois sans aucun revenu », explique-t-elle. « Je n’aurais pas osé en parler à mes parents, et j’aurais probablement été déprimée. »

De cigale, elle est devenue fourmi. Sa mère lui a appris à faire la cuisine durant le confinement, et hormis les courses journalières, son salaire atterrit sur son compte d’épargne. « Au cours de ces deux derniers mois, j’ai économisé 10 000 yuans, ce qui me donne un sentiment de sécurité », avoue-t-elle. « J’ai également perdu 6 kilos ! »

 

Un salon de l’emploi à Qingdao, dans la province du Shandong, le 8 avril 2020. (Photo : People Visual)

De nombreux Chinois appartenant à cette génération Y, qui a grandi alors que la Chine affichait une croissance à deux chiffres, s’adapte désormais à une période d’incertitude accrue.

Comme leurs homologues en Occident, les jeunes Chinois de la génération 1990-2010 dépensent beaucoup, les apparences primant sur la stabilité. Mais ce sont eux qui ont été les plus durement touchés par le COVID-19, et beaucoup revoient leur mode de vie.

Dans une enquête menée conjointement par The Paper et l’Université des finances et d’économie de Shanghai en avril, près de 45 % des personnes interrogées âgés de 21 à 30 ans ont déclaré que leurs revenus avaient baissé pendant la pandémie, plus que tout autre catégorie d’âge.

Les experts ont par ailleurs remarqué que la génération Y fait preuve d’une frugalité remarquable. En mars, une enquête de l’institut de recherche Zhongyan sur les tendances de consommation a révélé que 57 % des personnes nées après 1990 et 63 % de celles nées après 1995 avaient l’intention de consommer de manière plus réfléchie.

Sophie Huang, qui dirige Insane Saving, un forum de conseil en finance personnelle sur la plateforme Douban, a remarqué cette tendance. Chaque mois, le forum enregistre plus de 40 000 nouveaux usagers, contre 9 000 à 15 000 en moyenne avant la pandémie. De nombreux usagers récents ont vu leurs revenus diminuer alors que les échéances de loyer ou de prêt immobilier restaient fixes, note Mme Huang. « Au cours de cette grande crise, ils ont commencé à se demander si certaines choses en valaient bien la peine », souligne-t-elle. « Après tout, pour se prémunir des risques, les gens ordinaires ne mettent-ils pas de l’argent de côté ? »

Cette tendance est un casse-tête pour le gouvernement chinois, car la consommation contribue à près de 60 % de la croissance du PIB en 2019, et la pandémie a fait chuter les ventes de biens de consommation de 19 % en glissement annuel au premier trimestre.

Beaucoup pensaient qu’avec l’assouplissement du confinement, les consommateurs se rattraperaient. Mais la reprise étant timide, les autorités ont expérimenté des mesures peu orthodoxes dans le but de stimuler la dépense. Les villes ont ainsi émis des milliards de yuans de « coupons de consommation », tandis que certains responsables ont joué les VRP pour les produits locaux en dehors de leurs heures de travail. Des politiques qui ont connu un certain succès, mais dont les effets ont quand même été atténués par la baisse du revenu des ménages.

 

Les coupons de consommation sont proposés dans un centre commercial de Kunming, chef-lieu de la province du Yunnan, le 11 avril 2020. (Photo : Liu Ranyang/People Visual)

Tang Qi, 29 ans, est l’un de ces nombreux jeunes dont les finances ont été chamboulées par la pandémie. Début janvier, il avait investi la moitié de ses économies dans un studio d’art et de photographie dans le centre-ville de Shanghai, mais quelques semaines plus tard, il s’est vu contraint de fermer boutique alors que la ville prenait des mesures strictes de distanciation sociale. Pendant près de deux mois, le studio est resté fermé alors que M. Tang continuait à payer le loyer et le salaire du personnel. Il a finalement rouvert fin mars, mais les ventes sont encore bien inférieures à ce qu’il avait prévu. « Je suis angoissé et inquiet en raison des incertitudes économiques », confie-t-il. « J’ai même commencé à douter de la signification même du travail. »

Devant rembourser 15 000 yuans de prêts chaque mois, il fait tout ce qu’il peut pour réduire ses dépenses. En avril, il a commencé à vendre des biens personnels sur Xianyu, une plateforme de produits d’occasion d’Alibaba. « En un mois, j’ai vendu une dizaine de produits, dont un appareil photo, un Mac d’occasion et un tas de tableaux », affirme-t-il.

Miranda Chang, 34 ans, et son mari réduisent également leurs dépenses. Ce couple qui travaille dans la finance à Xi’an gagnait jusqu’à 2 millions de yuans par an en commissions avant la pandémie, mais ces derniers mois, la manne financière s’est tarie. Même s’ils ont conservé leur emploi et empochent encore plus de 30 000 yuans par mois, Mme Chang a dû réduire les dépenses d’environ 60 %. « Avant, je dépensais sans compter, mais maintenant, je dois prévoir et faire plus attention. »

 

Un centre commercial à Zhongshan, dans la province du Guangdong, le 14 avril 2020. (Photo : People Visual)

Mme Chang achète désormais moins de vêtements et de produits cosmétiques. Elle ne va désormais au restaurant qu’une fois par mois et apporte son bento au bureau au lieu de commander des plats à emporter. Et elle prend le métro, plus le taxi.

Comme Mlle Song à Shanghai, Mme Chang apprécie la simplicité de son nouveau style de vie plus frugal. « Le fait d’être mise en quarantaine pendant un mois entier en raison de l’épidémie m’a fait réaliser que la vie sans faire de folies est plus épanouissante et excitante. »

Mme Wang, directrice de l’Institut Zhongyan, s’attend à ce que la dépense des jeunes de la génération Y revienne à la normale une fois que l’économie se rétablira, mais cela pourrait prendre plus de temps dans certains secteurs. « Les jeunes ont le désir et le besoin de réseautage social et de divertissement, et d’ici trois à six mois, ce type de consommation reprendra son cours normal », explique-t-elle. Cela pourrait prendre plus de temps pour les produits de luxe et autres articles coûteux, ajoute-t-elle.

Certaines personnes ont apporté des changements radicaux à leur existence. Mme He, 37 ans, de la province centrale du Henan, a sa propre entreprise, fruit de 12 années de labeur, mais elle envisage maintenant de laisser tomber. Elle gagnait jusqu’à 200 000 yuans par an dans le conseil en éducation, mais la pandémie l’a laissée avec plus de 400 000 yuans de dettes. « Je suis tellement anxieuse que je n’arrive plus à manger et à dormir, et mes cheveux tombent », dit-elle. « J’ai l’impression de rechuter dans la dépression. »

Elle a emprunté de l’argent à des amis et réduit ses dépenses personnelles à « presque zéro » pour survivre. Elle privilégie désormais la stabilité de l’emploi, quitte à gagner moins, pour éviter de revivre une telle déconvenue.

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