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Zheng Chuanjiu, la voix des microentreprises |
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Wei Hongchen · 2020-06-01 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: PME; emploi; économie; deux sessions; Chine |
Zheng Chuanjiu, député à l’Assemblée populaire nationale
« Le gouvernement central a proposé d’excellentes mesures pour les PME et microentreprises, comme des réductions de taxes, des dégrèvements fiscaux et un soutien financier, ce qui stabilise non seulement le développement des entreprises, mais aussi l’emploi », a remarqué Zhen Chuanjiu, député à l’Assemblée populaire nationale (APN) lors d’une interview à Beijing Information pendant les « deux sessions » de 2020. Originaire de la province du Guizhou, il est maintenant PDG de la société de fabrication d’instruments de musique Shenqu.
Dans le rapport d’activité du gouvernement présenté par le premier ministre Li Keqiang le 22 mai lors de l’ouverture de la troisième session de la 13e Assemblée populaire nationale a Beijing, il est annoncé que le paiement de l’impôt sur le revenu des petites et microentreprises sera reporté à l’année prochaine, qu’un soutien financier sera accordé pour la stabilité des entreprises, et que diverses modalités ont été mises en place pour reporter le remboursement des échéances de prêts. De telles mesures ont rassuré M. Zheng, qui représente ceux qui sont rentrés au pays pour entreprendre. Celui qu’on appelle le « roi de la guitare » dirige une entreprise qui a produit 600 mille unités en 2019, exportées notamment vers les Etats-Unis, le Japon, le Brésil et l’Espagne.
Dans les années 1990, M. Zheng qui n’avait pas terminé le collège, avait quitté Zheng’an pour échapper à la pauvreté et travailler à Guangzhou. A 19 ans, il a commencé à travailler dans une lutherie, avant d’en devenir le directeur d’atelier, puis le directeur d’usine. En 2007, il créé sa propre entreprise.
Zheng’an est un xian appauvri au niveau national, l’un des 14 plongés dans l’extrême pauvreté.
En 2013, répondant à appel des autorités locales, M. Zheng a relocalisé la ligne de production de son usine à Zheng’an. Comme la plupart des matières premières sont importées, cette relocalisation n’a pas diminué les coûts des approvisionnements, mais par rapport à Guangzhou, elle a permis de bénéficier du faible coût de la main-d’œuvre, des locaux et de l’énergie. D’autres luthiers ont également investi à Zheng’an pour en faire la plus grande base de production de guitares en Chine. A l’heure actuelle, on compte 72 luthiers à Zheng’an, produisant annuellement plus de 6 millions d’unités et employant 14 000 personnes.
« En mars de cette année, Zheng’an a été retiré de la liste des xian frappés par la pauvreté », s’est réjoui M. Zheng lors de la réunion de la délégation du Guizhou de l’APN le 22 mai. « En tant que représentant des entrepreneurs de retour dans leur région natale, je suis très fier de pouvoir vivre ce moment important de l’histoire avec mes pairs, car nos lutheries font partie des acteurs. »
La fabrication d’une guitare nécessite plus de 180 procédures – la plupart à la main – et l’intensité de main-d’œuvre est importante. M. Zheng a donné la priorité à l’embauche des ménages pauvres. En 2019, la société comptait 586 employés, dont 141 personnes relevant d’un programme ciblé de lutte contre la pauvreté, avec un salaire mensuel moyen d’environ 3 500 yuans. L’entreprise alloue par ailleurs 200 yuans par mois aux ménages pauvres. « Avant, la guitare, c’était pour vivre, mais maintenant, c’est ma profession », a-t-il affirmé.
La Covid-19 a eu un impact important sur la chaîne industrielle mondiale de la lutherie. Auparavant, 90 % de la production était exportée à l’étranger, contre 20 % actuellement, et l’usine ne fonctionne actuellement qu’à 60 % de ses capacités. « Durant les pics d’activité, on pouvait fabriquer 1 500 guitares par jour, contre 700 guitares maintenant », a-t-il précisé. Il s’est donc tourné vers le marché intérieur et malgré les difficultés, 60 % des ventes sont désormais destinées au marché intérieur.
Pour répondre aux difficultés, il souhaite davantage de soutien. « Le développement des petites et microentreprises a contribué au développement de l’économie rurale, résolvant le problème du transfert de main-d’œuvre et accélérant l’urbanisation, mais il a rencontré certaines difficultés durant ce processus. »
Il a ainsi suggéré la création d’incubateurs, la présence d’entreprises compétitives dans un parc industriel pour aider les petites et microentreprises. Pour avoir un meilleur environnement commercial, il souhaite également davantage de dégrèvements fiscaux et la création de certaines associations sectorielles.