« A la fin de l’an passé, plus de 8 500 employés de la société étaient rémunérés en totalité et le niveau des salaires était 10 % plus élevé que l'année précédente », se félicite Shi Hongbin, responsable des ressources humaines du groupe CRRC Qiqihar, spécialisé dans la fabrication de matériel ferroviaire roulant. Le chiffre d'affaires de la société a atteint plus de 6 milliards de yuans en 2018 et un plan de recrutement est prévu, avec plus de 80 étudiants cette année, pour répondre à son potentiel de développement.

Des chiffres peuvent illustrer les réussites dans l’emploi en 2018 :

– 13,61 millions de personnes : le nombre de nouveaux emplois urbains en Chine s’est élevé à 13,61 millions, soit 123,7 % de l'objectif annuel, un record, franchissant la barre des13 millions pour la sixième année consécutive.

– 3,8 % : le taux de chômage national urbain était de 3,8 %, soit le niveau le plus bas en près d’une décennie.

– 15 829 yuans : le revenu salarial moyen par habitant était de 15 829 yuans, soit une augmentation de 8,3 %.

La situation générale de l'emploi est stable et s’améliore, non seulement en raison de l'expansion du marché du travail, mais également en raison de l'optimisation de la structure de l'emploi.

Le secteur des services joue un rôle stable d’ancrage. Des statistiques préliminaires montrent que la valeur ajoutée du secteur représentait 52,2 % du PIB l'an dernier, soit une augmentation de 0,3 point de pourcentage par rapport à l'année précédente. Comparativement au secteur secondaire, c’est un secteur à forte intensité de main- d’œuvre et qui possède une plus grande capacité de création d'emplois.

L'économie privée est devenue la force principale pour la stabilité du marché du travail. En décembre dernier, l’emploi dans les entreprises privées et individuelles en zone urbaine a augmenté de 5,7 % et 6,7 % respectivement, des chiffres supérieurs de 3,4 et 4,4 points de pourcentage à la progression de l’emploi urbain.

Le centre et l’ouest du pays sont devenus un réservoir stable pour l’emploi. L'année dernière, le nombre de travailleurs migrants travaillant dans les régions orientales a diminué de 1,85 million par rapport à l'année précédente, tandis que dans les régions centrales et occidentales, il a augmenté de 3,2 % sur un an, ce qui est supérieur de 2,6 points de pourcentage à la progression nationale.

Avec le recul, Shi Hongbin a connu des moments d’inquiétude. En 2016, en raison de la forte baisse dans le transport des marchandises en vrac, les commandes avaient fortement diminué. Au cours de ces deux années de récession, quand tout allait mal, l'ensemble du personnel a été mis en chômage technique pendant 6 mois. Afin de ne pas procéder à des licenciements et de pouvoir rapidement profiter d’un redressement du marché, la société a lancé une formation multitâche afin d'améliorer l'efficacité du travail. « Nous avons reçu une prestation unique de près de 2 millions de yuans au titre de l’assurance–chômage et avons stabilisé les emplois, ce qui a rassuré les gens. »

L’année dernière, l’économie chinoise est restée globalement stable, avec une tendance s’orientant vers l’amélioration, mais il convient également de noter qu’avec la réduction de la capacité de production et le désendettement, ainsi qu’en raison de l’impact de l’environnement extérieur, la pression à la baisse sur l’économie augmentera, de même que la pression sur l’emploi.

Face à la complexité et à la gravité de cet environnement extérieur, le Bureau politique du Comité central du PCC qui s’est réuni l’an passé à deux reprises – le 31 juillet et le 31 octobre – a souligné la nécessité de stabiliser six domaines, à savoir l'emploi, les finances, le commerce extérieur, les investissements étrangers, les investissements chinois et les anticipations d’activité. La stabilité de l’emploi occupe une place plus importante dans les objectifs prioritaires de la politique macroéconomique. « Du gouvernement central jusqu’au niveau local, des mesures visant à stabiliser et à développer l'emploi ont été introduites de manière intensive, pour encourager une synergie puissante à la fois concentrée et globale, offrant une garantie fondamentale à la stabilité de l'emploi », a noté Mo Rong, vice-président de l’Académie chinoise du travail et de la sécurité sociale.

Il faut améliorer le contenu qualitatif des mesures, et faire en sorte qu’une politique de l'emploi plus active assure fermement la stabilité de l’emploi. Trois chiffres de 2018 fournissent ainsi des indices :

– 1 300 milliards de yuans : le gouvernement central a octroyé environ 1 300 milliards de yuans de réductions d'impôts et de droits divers pour aider les entreprises à faire une cure d’amincissement et à créer davantage d'emplois.

– 980 millions de yuans : une subvention pour le développement des compétences de 980 millions de yuans a été allouée et elle a bénéficié à 614 mille personnes, assurant ainsi la qualification des demandeurs d'emplois.

– 19,77 milliards de yuans : 681 mille entreprises n'ont pas ou peu procédé à des licenciements ont bénéficié en retour de 19,77 milliards de yuans au titre de l’assurance-chômage, ce qui a profité à 64,45 millions de travailleurs et renforcé la sécurité de l’emploi.

« Pour les entreprises, l’encaissement d'un centime permet de réduire le fardeau dans la même mesure et d’augmenter pareillement la confiance. » Shi Hongbin remarque que cette année, l’entreprise envisage de se servir de l'assurance-chômage dans deux domaines, à savoir pour former les techniciens polyvalents, et pour verser un complément au titre de l’assurance-chômage contributive, dans le but de dissiper les inquiétudes des employés.