Les investissements chinois en Afrique du Sud créent des emplois dans les communautés locales. 

La Conférence sur l'investissement en Afrique du Sud, qui s'est déroulée du 25 au 27 octobre à Johannesburg, a été considérée comme un franc succès. Cet événement, le premier de son genre dans le pays, a généré des promesses d'investissement totalisant 20,1 milliards de dollars. Ce montant devrait en retour permettre de créer des milliers d'emplois pour la population sud-africaine et de rapprocher un peu plus le pays de son objectif visant à sécuriser 100 milliards de dollars d'investissements au cours des cinq prochaines années pour stimuler la croissance économique.

Selon les spécialistes, la conférence et la dynamique d'investissement ont aidé à renforcer la confiance des investisseurs et fait passer le message que l'Afrique du Sud est une destination compétitive, reconnue et immanquable pour les investissements.

Solliciter les investissements 

La conférence, qui vise à attirer plus de 100 milliards de dollars en nouveaux investissements au cours des cinq prochaines années, fait partie de la stratégie du pays pour stimuler la croissance économique et créer des emplois.

Il s'agit de l'une des trois mesures catalytiques que l'Afrique du Sud a prises pour soutenir cette stratégie, depuis que Cyril Ramaphosa est devenu le Président de l'Afrique du Sud en février 2018, les deux autres étant le Plan de soutien et de reprise économiques et le Sommet pour l'emploi.

Au cours de ces dernières années, l'Afrique du Sud a été confrontée à de sérieux défis, qui ont entravé la croissance économique.

Les chiffres de l'organisme Statistics South Africa, le service national de statistiques d'Afrique du Sud, montrent qu'au cours des dix dernières années, le taux de chômage en Afrique du Sud a augmenté de 21,5 % à près de 28 %. D'après les spécialistes, avec la croissance négative du PIB au cours de deux trimestres consécutifs, l'Afrique du Sud serait techniquement entrée en récession.

Le total annoncé de 20,1 milliards de dollars de promesses d'investissement s'ajoute aux plus de 27,7 milliards de dollars de promesses, que l'Afrique du Sud a reçues de plusieurs pays au cours des six derniers mois.

Le Plan de soutien et de reprise économiques lancé au mois de septembre aborde les problèmes, qui pourraient affecter l'investissement dans les secteurs comme l'extraction de minerais, le pétrole et le gaz naturel, ou encore le tourisme et les communications, qui sont tous considérés comme ayant un fort potentiel de croissance, selon les experts.

Le projet très débattu de Charte minière de 2017, laquelle risquerait selon la Chambre des mines d'Afrique du Sud de mettre en péril la viabilité d'un secteur se trouvant d'ores et déjà sous une pression économique significative, a été retiré et une nouvelle Charte minière a été publiée dans le Journal officiel.

Par ailleurs, de nouveaux amendements sur les visas, incluant des accords d'exemption de visa avec un plus grand nombre de pays, ont été annoncés au mois de septembre, dans un effort visant à stimuler le tourisme et les investissements.

De nombreuses opportunités 

Dans le livre The Case for Investing in South Africa (Les avantages à investir en Afrique du Sud), compilé spécialement pour la Conférence sur l'investissement, l'Afrique du Sud propose dix raisons, pour lesquelles les investisseurs devraient choisir d'investir dans le pays.

Les raisons données incluent la grande richesse du pays en ressources naturelles, une main d'œuvre jeune et capable d'être formée, une base de consommateurs relativement riche, un accès au marché favorable pour les autres pays africains et les marchés mondiaux, un système juridique mûr et accessible, des services financiers avancés, ainsi que des infrastructures et une logistique de niveau mondial.

Les investisseurs sont encouragés à investir dans l'agriculture et l'agro-transformation, l'extraction de minerais et leur valorisation, la production manufacturière, les services et les infrastructures.

Au cours de la conférence, chacune des neuf provinces sud-africaines propose différentes opportunités. Par exemple, la province du Nord-Ouest cherche à développer sa production pharmaceutique, tout en se concentrant sur l'extraction des minerais et leur valorisation.

Des subventions financières, une fiscalité avantageuse et d'autres mesures incitatives sont proposées, notamment à ceux qui investissent dans les zones économiques spéciales.

InvestSA, une division du ministère sud-africain du Commerce et de l'Industrie, est responsable de la communication et de la promotion de ces projets. Elle apporte son aide en matière d'information et de facilitation, et son service One Stop Shop apporte une assistance pour simplifier le processus de création d'entreprise.

« Le One Stop Shop consiste à apporter notre aide pour simplifier les permis de travail et les visas d'affaires, fournir des conseils sur les incitations fiscales et réduire la bureaucratie, afin de nous assurer que les entreprises sont capables de se monter à leur propre rythme », explique Leslie Fick, le directeur des Projets spéciaux d'InvestSA.

Les entreprises chinoises 

« L'Afrique du Sud est riche en ressources naturelles. Il s'agit d'un pays avec un potentiel et une dynamique de croissance énormes », note Huang Shifang, le directeur général adjoint du Comité de Shenzhen du Conseil chinois pour la promotion du commerce international (CCPIT Shenzhen).

M. Huang se trouvait en Afrique du Sud pour une conférence commerciale à Johannesburg du 27 au 28 octobre. Il faisait partie d'un groupe de 280 entrepreneurs chinois.

« L'Afrique du Sud est riche en potentiels d'investissement, ajoute Jin De, le directeur marketing pour l'Afrique du Département d'ingénierie de la société China National Cable Engineering Corporation, venu à Johannesburg pour prendre part à la Conférence sur l'investissement. Un bon environnement pour les investissements et un système juridique sain rendent cette porte d'entrée sur l'Afrique très attractive pour les entrepreneurs. »

Xu Changbin, le président du groupe China Mall, est en discussion depuis l'année dernière avec des fabricants chinois de produits ménagers et de consommation courante sur la possibilité d'investir dans les usines en Afrique du Sud.

« Comme l'Afrique du Sud propose de nombreuses mesures préférentielles et incitatives pour les investisseurs, il s'agit d'une bonne opportunité pour créer des entreprises dans le pays, afin de se préparer à entrer sur le marché sud-africain, de créer des emplois et d'aider à stimuler l'économie locale », indique-t-il.

La Chine est déjà le plus grand partenaire commercial de l'Afrique du Sud, ainsi que sa source principale en investissements étrangers et en touristes. D'après les statistiques, les entreprises chinoises ont investi plus de 25 milliards de dollars en Afrique du Sud, créant plus de 400 000 emplois locaux.

Lors de la visite du Président chinois Xi Jinping dans le pays au mois de juillet dernier, les deux parties ont signé des accords de coopération pour une valeur de 14,7 milliards de dollars. Et lorsque le Président Ramaphosa s'est rendu en Chine au mois de septembre, les deux parties ont à nouveau signé de nombreux accords de

coopération.

* Reportage d'Afrique du Sud

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