Clément Piquet 

« L’ensemble de la population chinoise s’efforce de combattre le virus dans les plus brefs délais. Donc les affaires vont vite reprendre et l’économie chinoise va repartir de plus belle. » Ces propos sont ceux de Clément Piquet, directeur de deux sociétés de distribution de vins français en Chine, lors d’une interview accordée le 24 février à Beijing Information.  

M. Piquet a débuté son activité à Hong Kong en 2012 avant d’étendre ses affaires à Shanghai, Ningbo et Beijing. C’est à Yantai, dans la province orientale du Shandong, qu’il a choisi de s’installer. Spécialisées dans les grands crus classés de Bordeaux, ses sociétés distribuent également des vins de vignerons traditionnels indépendants d’autres grandes régions viticoles françaises.   

Partageant l’année entre la France et la Chine, il était en France quand l’épidémie de COVID-19 a éclaté à Wuhan en janvier 2020. L’omniprésence des reportages sur les réseaux sociaux et sur les chaînes de télévision n’a pas eu raison de son calme. En effet, compte tenu de la nature du virus et de son taux de létalité relativement faible, et informé par ses amis en Chine des mesures efficaces prises par le pays, il s’est senti rassuré. 

« La Chine a les ressources et le courage pour affronter le coronavirus, j’en suis sûr », a-t-il affirmé, sur la base de sa connaissance de la Chine. Ces ressources sont financières, matérielles et humaines. « La Chine est le seul pays capable de déployer 4 mille travailleurs en 10 jours pour construire un hôpital de 34 mille mètres carrés », remarque-t-il en faisant référence à la construction de l’hôpital Huoshenshan à Wuhan. « Un autre avantage de la Chine pour faire face à ce virus ? Le patriotisme, la fierté du pays, et l’engagement de toute la population chinoise », a-t-il ajouté.   

Mais les difficultés sont réelles. L’épidémie a un impact énorme sur ses affaires. « Je devais envoyer du vin à Guangzhou et à Shanghai mais la logistique ne fonctionne pas, et on me donne également un accès limité à mes bureaux », précise-t-il.    

L’optimisme est néanmoins palpable dans ses propos, car malgré les multiples complications, tout le monde est logé à la même enseigne. « Au moins, ça me permet de me concentrer sur mes affaires en France. » Il avait par bonheur importé de la marchandise pour alimenter ses stocks avant que la situation ne se dégrade. Une telle décision lui facilite maintenant la vie. « Je comprends tout à fait la situation. A l’heure actuelle, l’humain prime sur les affaires », dit-il avec philosophie.    

Si M. Piquet a volontiers accepté d’être interviewé, c’est parce qu’il trouve important de soutenir la population chinoise en ces moments difficiles. Dans le contexte de la mondialisation économique, aucun pays ne peut faire cavalier seul. Il observe que face à cet enjeu d’ampleur mondiale, l’impact du coronavirus sur l’économie chinoise est important tout comme les répercussions économiques sur les autres pays. Et de citer le cas de la France, qui pâtit de la fermeture des usines et des ports commerciaux en Chine pour ses échanges internationaux, ainsi que du manque à gagner dans le secteur du tourisme avec l’absence des touristes chinois. « De ce fait, nous devons prendre en compte un seul mot d’ordre : solidarité. »   

Il a donc appelé les investisseurs étrangers comme lui à rester patients et à se montrer généreux vis-à-vis de la population chinoise, cette dernière ayant su apporter son soutien à différentes reprises par le passé à d’autres pays lors de situations de crise exceptionnelles. « J’espère rapidement pouvoir reprendre mes affaires de vin avec mes amis chinois dès que possible. »