Après une série de visites d’État fructueuses effectuées fin mars par le président chinois Xi Jinping en Italie, à Monaco et en France, le Premier ministre Li Keqiang se rend à son tour en Europe du 8 au 12 avril pour la 21e réunion des dirigeants Chine-UE à Bruxelles, la huitième réunion des dirigeants de la Chine et des pays de l’Europe centrale et orientale (PECO) en Croatie et une visite officielle dans ce pays. Le président et le PM chinois ont ainsi tous deux choisi l’Europe pour leur première visite de l’année, traduisant une haute attention accordée à la relation sino-européenne.

Lors de la dernière visite du président Xi, l’Italie est devenue le premier pays du G7 à signer un mémorandum d’entente sur l’initiative de « la Ceinture et la Route » (ICR), sur laquelle le président français Emmanuel Macron a exprimé lui aussi son souhait de renforcer l’alignement de la stratégie de connectivité eurasiatique de l'UE. A l’approche du deuxième Forum de « la Ceinture et la Route », on observe que l’autre côté du continent eurasiatique embrasse avec un enthousiasme sans précédent cette initiative chinoise.

Le monde d’aujourd’hui traverse des bouleversements inédits depuis un siècle. L’Europe est frappée de plein fouet, et fait face à l’heure actuelle à trois restructurations majeures :

La première est celle de la relation transatlantique. Ces dernières années, à cause de la montée continue du protectionnisme des États-Unis dans des domaines essentiels tels que l’automobile et l’acier, le partenariat transatlantique économique et commercial se dirige vers des lendemains incertains. L’UE a donc commencé à explorer une voie autonome de développement, notamment en matière militaire et monétaire.

Deuxièmement, la restructuration du système de l’UE. Le Brexit fera perdre à l’UE le Royaume-Uni, une plaque tournante de la circulation du dollar entre l’Europe et les Etats-Unis et le système financier européen devra être réajusté.

La troisième restructuration concerne l’échiquier économique mondial. Selon les données de la composition des réserves de change officielles publiées par le Fonds monétaire international (FMI), à la fin du quatrième trimestre de 2018, la part du dollar représentait 61,69 %, celle de l’euro 20,69 % et celle du renminbi (RMB) 1,89 %. Par rapport à la composition d’il y a dix ans, la part du dollar et celle de l’euro ont toutes connu une chute évidente alors que le RMB a émergé en dépassant le dollar australien (1,62 %) et le dollar canadien (1,84 %). Cette croissance indique que le yuan devient une monnaie de facturation pour un grand nombre d’actifs dans le monde, révélant les attentes accrues des investisseurs envers la monnaie chinoise. Dans un tel contexte, davantage de pays européens confirment leur participation à l’ICR.

En réalité, on constate que les PECO ont presque simultanément choisi de rejoindre l’ICR. En avril 2012 a été officiellement lancé le format de coopération 16+1 entre la Chine et les PECO, et en 2017, les 16 PECO ont été tous inclus dans le cadre de l’ICR, marquant l’évolution du mécanisme 16+1 vers une période de maturité.

L’Italie a été l’extrémité ouest de la Route maritime de la soie, produisant de grands noms comme Marco Polo et Matteo Ricci qui ont contribué au rapprochement de l’Est et de l’Ouest; la région méditerranéenne, incluant la France et la Croatie, possèdent aussi une longue histoire d’échanges le long de la Route de la soie. Aujourd’hui, le fait que toute l’Europe se retourne vers l’Orient marque non seulement la continuation de l’histoire, mais aussi une tendance incontournable du développement.

Actuellement, le commerce Chine-UE continue à prendre de l’ampleur. Les investissements croisés connaissent une croissance stable et les domaines de la coopération économique et commerciale ne cessent de s’élargir, ce qui jette des bases considérables pour un avenir radieux pour le monde.