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Une croissance inclusive

Dolana Msimang  ·  2018-07-25  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: BRICS; Afrique du Sud

Assumant la présidence des BRICS en 2018, l'Afrique du Sud cherche à consolider le partenariat et à favoriser une meilleure compréhension mutuelle entre ses membres. 

C'est une grande année pour l'Afrique du Sud et les BRICS. Le pays assume la présidence des BRICS du 1er janvier au 31 décembre. En outre, cette année est une étape importante puisque le 10ème sommet des BRICS aura lieu à Johannesburg les 25 et 27 juillet, précédé par de nombreux événements et réunions sectoriels au niveau ministériel des BRICS.

L'Afrique du Sud considère les BRICS comme un catalyseur pour ses grandes priorités de politique étrangère, notamment la promotion des programmes de l'Union africaine (UA) et du Programme de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030, préconisant des réformes de la gouvernance mondiale et incarnant la coopération sud-sud dans un esprit de collaboration mutuellement bénéfique. Du point de vue général des pays du sud, les BRICS sont l'un des principaux mécanismes mondiaux nés après la Seconde Guerre mondiale et la période de Bretton Woods, et répondent de manière pertinente aux besoins du pays du sud.

Les réussites des BRICS 

Au cours de la dernière décennie, les BRICS ont évolué et élargi leur mandat au-delà de l'orientation économique initiale, unissant leurs membres pour inclure les questions politiques, sécuritaires, sociales et d’autres questions pertinentes. Les BRICS ont établi leurs propres institutions financières viables, crédibles et comparables sur le plan international, à savoir l'Arrangement de réserve pour éventualités, la Nouvelle banque de développement (NBD) et le Centre régional africain (CRA) de la NBD. En fait, c'est en Afrique du Sud en 2013 que les dirigeants des BRICS ont d'abord délibéré avant d’approuver ces institutions clés. Ce que les BRICS ont réalisé dans ce contexte montre leur succès retentissant.

L'Afrique du Sud a dès le début de son adhésion aux BRICS fin 2010 aligné ses efforts sur les BRICS avec ceux du continent africain. Cela s’est vu avec le soutien des BRICS apporté aux aspirations africaines en matière de développement, notamment avec la vision africaine de l'Agenda 2063 de l'UA et des programmes continentaux concernés, pour faire progresser l'industrialisation et le développement des infrastructures sur le continent. Cela renforcera les initiatives de coopération et d'intégration économiques intra-africaines.

Un des principaux mandats du CRA de la NBD est de mobiliser des ressources pour des projets d'infrastructures et de développement durable dans les BRICS et d'autres économies émergentes et pays en développement. Le continent africain fait partie intégrante de la vision et du mandat du CRA de la NBD. Grâce à ce centre, le continent bénéficiera du financement de ses projets d'infrastructures, ainsi que de l'idée selon laquelle le CRA de la NBD servira idéalement de centre d'excellence africain spécialisé dans le renforcement des capacités et l'assistance technique.

L'Afrique du Sud est fermement convaincue que la coopération Afrique-BRICS présente de nouvelles possibilités d'intégration régionale et de développement économique sur des bases élargies grâce à des relations commerciales équilibrées au niveau international, au financement des infrastructures et aux transferts de technologies et de compétences qui sont absolument nécessaires, ainsi qu’aux échanges sociaux et culturels.

L’Afrique du Sud et la Chine 

L'Afrique du Sud accorde une grande importance à son appartenance aux BRICS car cela permet de promouvoir le développement économique grâce à un commerce et à des investissements renforcés ; cela élargit les secteurs dans lesquels l'Afrique du Sud détient un avantage comparatif et offre même des opportunités pour les investissements à l’étranger aux entreprises sud-africaines. Les BRICS offrent également à l'Afrique du Sud l'occasion d'influencer l'élaboration des politiques et l'alignement entre les pays en développement pour rendre le système économique international plus inclusif.

L'Afrique du Sud a historiquement de solides relations bilatérales avec les autres membres des BRICS. Depuis son adhésion aux BRICS, l'Afrique du Sud a vu une interaction complémentaire entre cette coopération multilatérale et la coopération bilatérale existante. À cet égard, l'Afrique du Sud et la Chine ont entretenu d'excellentes relations économiques pendant de nombreuses années, soutenues par le Partenariat stratégique global ainsi que par le Plan stratégique de coopération de 5 à 10 ans (respectivement signés en 2010 et 2014).

Les relations commerciales et d'investissements entre l'Afrique du Sud et la Chine ont connu une croissance exponentielle au cours des 20 dernières années et le commerce est passé de seulement 1,8 milliard de rands (137,9 millions de dollars) en 1994 à 318 milliards de rands (en 2017). La Chine est le premier partenaire commercial du pays depuis 2009.

Une nouvelle strate dans les relations florissantes entre l'Afrique du Sud et la Chine a été ajoutée avec le Mécanisme d'échange de haut niveau Chine-Afrique du Sud (PPEM) qui a été lancé en Afrique du Sud en 2017 par Liu Yandong, alors vice-premier ministre chinois. Le PPEM permettra aux deux pays d'échanger des informations, d'identifier des objectifs et des stratégies communs et de créer des opportunités pour les populations des deux pays pour bénéficier du partage du capital social, culturel et économique au niveau du gouvernement, des universités, des entreprises et de la société civile. La deuxième réunion du PPEM devrait avoir lieu en Chine fin 2018.

Priorités dans la présidence des BRICS 

Il convient de rappeler que l'Afrique du Sud a accueilli pour la première fois le sommet des BRICS à eThekwini (Durban) en 2013. Ce sommet a vu la création du Conseil des affaires des BRICS et a également entamé les négociations pour la création d'une banque des BRICS, qui a été le résultat principal du Sommet des BRICS de 2014 à Fortaleza, au Brésil, avec la NBD.

On rappellera également que l'Afrique du Sud a initié le mécanisme de sensibilisation des BRICS en accueillant, en marge du Sommet BRICS eThekwini, une Retraite du Forum de Dialogue des Leaders BRICS-Africains qui avait réuni douze leaders africains, représentant l'UA, le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique et les huit communautés économiques régionales de l'UA en Afrique. Ce modèle a depuis été reproduit par les hôtes suivants et l'Afrique du Sud espère poursuivre cette initiative pendant qu’elle occupe la présidence actuelle.

En assumant la présidence des BRICS, l'Afrique du Sud assurera la continuité des programmes pour les BRICS et s'engage à exécuter une centaine de réunions sectorielles, reflétant l'architecture élargie des BRICS. Une attention particulière sera accordée aux défis et opportunités présentés par la Quatrième révolution industrielle.

Le thème du 10ème Sommet des BRICS est « Les BRICS en Afrique : Collaboration pour une croissance inclusive et une prospérité partagée dans la Quatrième révolution industrielle ». Ce thème reflète les priorités fondamentales de chacun des membres des BRICS, notamment la recherche d'une société inclusive et de partenariats mondiaux qui apporteront la prospérité à toute l'humanité.

Conformément à la tradition des BRICS de sensibilisation et de coopération avec les autres économies en développement et émergentes, lancée par l'Afrique du Sud en 2013, une approche de sensibilisation à deux volets à travers le dialogue BRICS-Afrique et la coopération « BRICS Plus » pendant le sommet sera également poursuivie.

En ce qui concerne le Dialogue BRICS-Afrique, l'Afrique du Sud invitera les dirigeants du Rwanda, du Sénégal, du Gabon, de l'Ouganda, de l'Ethiopie, du Togo, du Burundi, de la Namibie et de l'Angola ainsi que le président de la Commission de l’UA.

L'Afrique du Sud entend créer une interaction significative et productive entre les BRICS et les partenaires africains, tout en essayant de contribuer au programme de renforcement des institutions des BRICS, à travers deux propositions, à savoir la création d'un groupe de travail sur le maintien de la paix. Et une plateforme de recherche virtuelle sur les vaccins. Comme en 2013, sera incorporée une session de sensibilisation des dirigeants comprenant des partenaires africains.

L'Afrique du Sud présentera également la pratique « BRICS Plus » introduite par la Chine en 2017, visant à établir des partenariats plus larges par le biais du dialogue avec d'autres pays en développement et des organisations internationales.

En tant que président des BRICS 2018, l'Afrique du Sud cherche à consolider le partenariat des BRICS et à favoriser une meilleure compréhension mutuelle entre les peuples des États membres des BRICS.

Dès le départ, l'intention a été de contribuer de manière significative et qualitative aux activités et aux institutions des BRICS. Cela se reflète dans les propositions clés présentées dans la présidence des BRICS en 2018, et il est à souhaiter que le plein appui des partenaires de l'Afrique du Sud renforcera et concrétisera ces propositions.

(L'auteur est l'ambassadrice d’Afrique du Sud en Chine)

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