Selon un expert américain influent, le groupe des BRICS, qui rassemble le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du sud, sert de « banc d'essai » pour une « gouvernance de partage » dans les affaires internationales.

« Les BRICS réalisent cette contribution au monde en apportant de la diversité, » affirme Robert Lawrence Kuhn, président de la Fondation Kuhn.

« Je pense que ce serait une erreur, compte tenu de la nature de l'humanité, de n'avoir qu'une seule organisation du type des Nations Unies... », a-t-il précisé, ajoutant qu'une diversité dans les structures semble être la formule la plus sensée à terme pour la gouvernance internationale puisque la perfection est impossible.

« Cela les (les pays des BRICS) pousse à devenir une sorte de noyau pour une plus grande interaction internationale, a dit Kuhn. Ainsi, le Brésil est en Amérique du Sud et l’Afrique du sud est évidemment en Afrique australe. Ils deviennent donc des véhicules pour l’inclusion d’une plus grande partie du monde, ce qui est positif. »

Observateur de longue date de la Chine, M. Kuhn a remarqué qu'une plus grande collaboration des cinq économies majeures émergentes avec des « caractéristiques très différentes » renforçait l'élan d'un monde multipolaire, qui est crucial pour promouvoir la stabilité mondiale.

« Je suis partisan d'un monde où tous les pays clés, que ce soit en termes économiques ou selon d'autres mécanismes, ont une plus grande participation dans les organisations (mondiales) », a affirmé M. Kuhn.

La Nouvelle banque de développement (NBD), qui a pour but de se focaliser sur des projets d'infrastructure et de développement durable, représente un bon exemple de « ce à quoi un monde avec une nouvelle forme de gouvernance ressemblerait », a-t-il dit.

« Tout le monde a un pouvoir de vote équivalent. C'est un bon signe », a-t-il ajouté au sujet de la structure particulière de la NBD qui possède une répartition absolument juste des votes parmi ses membres, ce qui diffère du système de quota d’autres institutions financières internationales basées sur le rôle d'un certain membre. Bien que possédant la plus grande économie des BRICS, la Chine « n'utilise pas ce pouvoir d'une manière agressive pour prendre le contrôle » de la NBD, a-t-il fait savoir. Je pense que c'est une bonne chose. Et cela témoigne du désir de la Chine d'une participation plus grande dans les affaires internationales.»

« Les BRICS devraient avoir « une plus grande voix au chapitre » dans l'activité financière internationale dans la Banque mondiale et dans le Fonds monétaire international (FMI) », a-t-il poursuivi.

Dans la Banque mondiale, les pays des BRICS, hébergeant 42,6 % de la population mondiale et près de la moitié des réserves de change du monde, possèdent seulement 13 % de droit de vote, alors que les Etats-Unis représentent 15 % du droit de vote.

En 2010, le FMI a accepté d'accorder un plus grand vote aux économies émergentes dans la prise de décision, mais la réforme a été bloquée par les Etats-Unis, en dépit du fait que 140 pays l'avaient approuvée.

« Cela doit être ajusté... cela ne convient pas au monde d'aujourd'hui », a-t-il dit. Depuis la première rencontre des ministres des Affaires étrangères en 2006, les BRICS ont connu 10 ans d'expansion rapide du commerce et de l'économie. Ils représentent actuellement près d'un quart de l'économie mondiale et ont contribué pour plus de la moitié de la croissance économique mondiale en 2016.

Le IXe Sommet des BRICS, prévu du 3 au 5 septembre à Xiamen dans la province du Fujian, située dans le sud-est de la Chine, va sans doute produire une déclaration qui va affirmer à la fois le progrès réalisé par les BRICS jusqu'à maintenant et leur vision pour une coopération future.

« BRICS Plus » est un modèle qui est sensé étendre le partenariat du groupe en particulier avec les pays en développement, fournissant ainsi des opportunités pour les autres économies et donnant de l'élan à la mondialisation économique. Cela va permettre de les établir comme une plate-forme influente de la coopération Sud-Sud.