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5.Crise des réfugiés |
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Mots-clés: crise des réfugiés;bilan;monde |
La photo du corps sans vie d'un enfant syrien de 3 ans sur une plage de Turquie a choqué le monde entier. Aylan Kurdi est mort avec sa mère et son frère de 5 ans en tentant de rejoindre la Grèce avec d'autres réfugiés syriens dans une embarcation pour fuir la guerre civile.
Depuis 2014, l'Europe fait face à un afflux massif de clandestins en provenance du Moyen-Orient et d'Afrique. L'Union européenne tente de coordonner l'action des pays membres pour les accueillir, mais les résultats ne sont pas au rendez-vous en raison des différences qui les opposent.
Une conséquence de la guerre
La majorité des clandestins en Europe viennent de Syrie, d'Afghanistan, d'Irak, de Libye, de Somalie et d'Erythrée, des pays ravagés par la guerre et les conflits.
L'Afghanistan est le second pays au monde en termes de nombre de demandeurs d'asile après des décennies de guerre. Par ailleurs, au moins quatre millions de Syriens ont fui la guerre dans leur pays. Avec l'expansion des extrémistes de l'Etat islamique en Irak, près de 3 millions d'Irakiens ont quitté leur pays. En Afrique de l'Est, les conflits et la pauvreté en Somalie et en Erythrée font des milliers de sans-abri tous les mois, ces derniers allant chercher refuge en Europe.
La plupart des conflits armés à l'origine de la crise des migrants sont le résultat des politiques interventionnistes des Etats-Unis et des principales puissances européennes ces dernières années.
Après les attentats terroristes du 11 septembre 2001, le gouvernement de George W. Bush a lancé une guerre contre le terrorisme en Afghanistan. Plus de 40 pays se sont joints à la force multinationale sous la direction des Etats-Unis pour lutter contre Al-Qaeda et ses alliés talibans. Si ces derniers ont été renversés, leur puissance militaire n'a pas été éradiquée. Malgré le soutien de la communauté internationale, l'actuel gouvernement afghan reste faible. Après 14 ans de guerre, beaucoup dans le pays ont été contraints de fuir.
Après la défaite des talibans, les Etats-Unis se sont lancés dans un nouveau conflit dans le Moyen-Orient. En mars 2003, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont déclenché une guerre en Irak afin de renverser le régime de Saddam Hussein. La vacance du pouvoir a entraîné des affrontements entre les tribus, les factions religieuses et les groupes ethniques du pays. Le gouvernement irakien soutenu par les Etats-Unis a échoué dans la mise en place d'une gouvernance effective. Certains groupes terroristes ont par conséquent établi leurs bases dans le pays. Leurs exactions ont choqué le monde et déclenché un exode massif.
En 2010, une vague de soulèvements politiques, le "Printemps arabe", s'est étendue en Afrique du Nord et dans le Moyen-Orient en raison de profonds problèmes politiques, économiques et sociaux dans les pays de ces régions. Les interventions des Etats-Unis et de l'Europe ont mis de l'huile sur le feu. L'Otan, conduite par les Etats-Unis, a fourni son aide à l'opposition dans sa lutte contre les forces du gouvernement de Mouammar Kadhafi en Libye.
Les interventions de l'Occident ont accru les divisions dans les pays touchés par le Printemps arabe, notamment la Tunisie, l'Egypte, le Yémen, la Libye et la Syrie, les enfermant dans le piège des conflits irréconciliables. Aujourd'hui, la plupart de ces pays sont incapables d'y mettre fin. Certains sont en proie à la guerre civile et en passe de devenir des Etats au bord de l'effondrement. Devant cette situation, un grand nombre de leurs habitants fuient et tentent de gagner l'Europe en traversant la Méditerranée.
Le régime du président syrien Bachar el-Assad a toujours été considéré comme une menace pour les Etats-Unis et les pays arabes du golfe Persique qui ont soutenu différentes factions en Syrie, notamment certains groupes extrémistes, afin de renverser le régime. L'Etat islamique a saisi cette occasion pour renforcer ses forces et occuper un territoire s'étendant de l'est de la Syrie au nord de l'Irak. A ce jour, la guerre en Syrie a causé la mort de 250 mille personnes et quatre millions de personnes sont sans-abri.
Devant la menace réelle que pose l'Etat islamique, le président américain Barack Obama a annoncé en septembre 2014 une campagne de raids aériens. Les Etats-Unis ont aussi constitué une alliance contre cette organisation. M. Obama a cependant refusé de déployer des troupes au sol. Si l'initiative militaire concerne de nombreux pays, elle n'est cependant pas parvenue à réaliser des avancées concrètes. Alors que Washington et ses alliés continuent à concentrer leurs efforts pour lutter contre l'Etat islamique et isoler Bachar el-Assad, il est difficile d'entrevoir la fin de la guerre civile en Syrie dans un avenir proche. Les réfugiés continueront à fuir le pays pour se diriger vers l'Europe.
Les problèmes de l'Europe
La Jordanie a recueilli 629 mille réfugiés des pays voisins touchés par la guerre et sa capacité d'accueil atteint ses limites. Le Liban a aussi accepté 1,1 million de réfugiés étrangers. En Turquie, on compte plus de deux millions de réfugiés en provenance de Syrie, des Kurdes pour la plupart. Ces pays sont incapables d'absorber davantage de personnes déplacées. De plus, l'Europe est la destination de choix pour de nombreux réfugiés.
La route vers l'Europe, notamment la traversée de la Méditerranée, est dangereuse et beaucoup de migrants ont péri. L'afflux massif de réfugiés qui souhaitent se rendre en Europe a aussi été une manne pour les organisations criminelles qui organisent le trafic de personnes. Les réfugiés payent ses trafiquants mais ils mettent leur vie en grand danger car leur sécurité n'est absolument pas garantie durant le passage.
Les eaux séparant la Libye de l'Italie sont devenues meurtrières. D'après l'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union européenne (Frontex), à la date du mois d'août, l'Union européenne a sauvé 188 mille migrants de la Méditerranée. Au cours des sept premiers mois de cette année, plus de 2 mille personnes ont trouvé la mort dans des naufrages, ou par manque d'eau et de nourriture. L'an dernier, on comptait 3279 morts.
Les pays membres de l'Union européenne ont des points de vue différents sur la question de la crise des migrants. Certains s'opposent en effet à des quotas obligatoires définis par le Commission européenne. La mort d'Aylan Kurdi a pointé les projecteurs sur cette crise, et certains dirigeants européens ont exprimé leur volonté d'accepter plus de migrants. La question sera de trouver une résolution à cette crise quand l'enthousiasme sera retombé.
La question des migrants a en fait entraîné une série de problèmes politiques, sociaux et sécuritaires dans l'Union européenne. En janvier, la fusillade à Charlie Hebdo à Paris perpétrée par deux émigrés algériens a suscité une inquiétude générale sur la question des migrants. Certains pourraient ainsi se faire passer pour des migrants pour lancer des attaques en Europe.
L'économie européenne n'a par ailleurs pas encore récupéré complètement de la crise financière de 2008. Les Européens craignent que les migrants ne prennent leur emploi. Dans ce contexte, les partis politiques d'extrême droite ont accru leur action dans leur opposition contre les migrants.
Beijing Information
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