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Texte intégral : Le choix historique de la voie de développement au Tibet

  ·  2015-08-06  ·   Source:
Mots-clés: livre;blanc;Tibet;document
 

I. L'ancien régime s'est inévitablement retiré de la scène de l'histoire du Tibet.

Dans les années 1950, alors que l'esclavage, le servage et la traite des Noirs avaient été complètement rejetés par la civilisation moderne, la société tibétaine demeurait encore et toujours sous la domination du servage féodal théocratique. Ce dernier enrayait brutalement la dignité de l'humanité, violait gravement les droits fondamentaux de l'Homme, entravait radicalement le développement social du Tibet, et allait complètement à l'encontre des tendances progressistes chinoise et mondiale.

-- Unité du temporel et du spirituel, suprématie du pouvoir religieux : un représentant typique de la théocratie

Dans l'ancien Tibet, le pouvoir religieux était suprême et à l'abri du pouvoir politique tout en contrôlant celui-ci. Ils s'associaient pour défendre ensemble la domination des trois catégories seigneuriales (dignitaires des autorités gouvernementales, nobles et moines de couches supérieures). Selon les statistiques, avant la réforme démocratique de 1959, le Tibet comptait un total de 2 676 monastères qui abritaient 114 925 moines. Ceux-ci représentaient environ un quart de la population masculine, et leur proportion, rarissime dans le monde, dépassait de loin celle du clergé médiéval européen.

Sous la théocratie, la religion était salie par le servage féodal, si bien que les temples, plutôt que d'être simplement des lieux paisibles entièrement consacrés aux services bouddhiques, étaient des bastions de domination qui endossaient de multiples rôles, dont celui de lieux de culte, celui du contrôle du pouvoir d'une localité, celui de l'exploitation économique, celui du stockage des forces armées et celui du jugement judiciaire. Certains temples allaient jusqu'à créer un tribunal illégal équipé de menottes, de chaînes, de bâtons, et autres atroces instruments de torture servant à arracher les yeux ou les tendons, et où les méthodes de punition des serfs étaient extrêmement cruelles. Selon une lettre du gouvernement local du Tibet rédigée au début des années 1950, pour fêter l'anniversaire du XIVe dalaï-lama, tout le personnel de Gyumé Dra-tsang doit réciter les canons bouddhistes. "Pour réaliser cette pratique bouddhiste, nous avons besoin en urgence d'une paire d'intestins humides, de deux crânes humains, de sang de plusieurs sortes, et d'une peau humaine pour les offrir en guise de sacrifices. Il faut nous les apporter sur-le-champ." Parmi les trois catégories de seigneurs, les moines de couches supérieures étaient ceux qui accordaient le plus de prêts à intérêt, soit environ 80% de la totalité.

Du fait qu'une grande part de la population ne procréait ni ne produisait d'une part, et faisait l'objet du pressurement par la théocratie d'une autre part, les ressources sociales souffraient d'une grave pénurie et la croissance démographique stagnait. Selon les Notes postérieures sur les événements du Tibet (Xizang Houji), un des volumes des Hauts faits militaires impériaux (Shengwuji), ouvrage rédigé au milieu du XIXe siècle, le Bureau des affaires frontalières a recensé, la 2e année du règne de l'empereur Qianlong des Qing (1737), les régions tibétaines sous la juridiction du dalaï-lama et du panchen-lama, où il dénombrait plus de 316 200 lamas, alors que la population du Tibet (sans le Qamdo d'aujourd'hui) de cette époque-là s'élevait à quelque 1,09 million de personnes. De cette année-là jusqu'au début des années 1950, la population tibétaine s'est toujours maintenue au niveau d'un million, à savoir qu'elle n'augmenta quasiment pas pendant deux siècles.

Tirer profit de la religion pour intensifier son contrôle sur la société était une caractéristique majeure de la théocratie. Li Youyi est un célèbre tibétologue qui a travaillé au Tibet dans les années 1940 en tant que fonctionnaire à l'office de la Commission des affaires mongoles et tibétaines relevant du gouvernement national à Lhasa. Dans sa mémoire Ce qui est mystérieux et ce qui ne l'est plus au Tibet, il a soupiré : "Les serfs tibétains souffrent d'une exploitation et d'une oppression tellement cruelles, alors pourquoi ne se révoltent-ils pas ? Je leur ai déjà posé la question. Mais, à ma grande surprise, ils m'ont répondu : "C'est la loi du karma." Ils sont persuadés que leur souffrance dans la vie présente est due au mal commis dans une vie antérieure et qu'elle leur permettra de purger leurs péchés et de se réincarner dans une meilleure position dans la vie postérieure. Telles sont les instructions que leur donnent les lamas. Pourtant, les Tibétains n'en doutent jamais." Selon Li Youyi, c'est ce carcan spirituel qui a fait que "les serfs accumulent des bienfaits durant toute leur vie pour leur existence postérieure et croient que les coups de fouet des nobles leur permettent de purger leurs péchés".

Le Britannique Charles Bell, qui avait vécu au Tibet, a écrit ceci dans sa Biographie du XIIIe dalaï-lama : "Est-ce que cela ne vous regarde pas si vous devenez un homme ou un cochon dans votre vie postérieure ? Le dalaï-lama vous assure une bonne réincarnation pour devenir un homme, un haut fonctionnaire, ou, encore mieux, un grand lama dans un pays gouverné par le bouddhisme." Et d'ajouter : "Sans nul doute, les lamas adoptent cette pression spirituelle dans le but de maintenir leur influence et de conserver le pouvoir entre leurs mains."

-- Hiérarchie sévère, violation des droits de l'Homme : le dernier bastion du servage féodal en Orient

Le Tibet d'avant 1959 était encore sous le régime du servage féodal. La grande aventurière française Alexandra David-Néel a entrepris successivement, entre 1916 et 1924, cinq aventures au Tibet et ses alentours. En 1953, elle a publié son ouvrage Le vieux Tibet face à la Chine nouvelle, dans lequel elle a dressé la description suivante du servage dans l'ancien Tibet : "Au Tibet, tous les paysans étaient des serfs débiteurs à vie. Il était difficile d'en trouver un parmi eux qui ait réglé ses dettes." "Afin de pouvoir vivre, les serfs étaient obligés d'emprunter de l'argent, des céréales et du bétail en payant avec usure. Or, la récolte de l'année suivante ne suffirait jamais à rembourser l'intérêt qui ne cessait de se gonfler." "A court de ressources, ils se voyaient dans l'obligation de continuer à emprunter des provisions et des semences... Et, ainsi de suite, année après année, à n'en plus finir, et jusqu'à leur mort, ils ne parvenaient pas à venir à bout de leurs dettes. Celles-ci incombaient alors à leur pauvre fils qui, dès le début de sa carrière de labour, était pressuré par ces dettes héréditaires. Quant à l'origine de celles-ci, c'était déjà quelque chose de bien lointain dans le passé et il lui était impossible de savoir à quand elles remontaient." "Ces pauvres gens n'avaient pas d'autre choix que de rester à vie sur leur terre stérile. Ils perdaient complètement toutes leurs libertés en tant qu'homme, et s'appauvrissaient au fil des ans."

Sous le servage féodal, les Tibétains étaient divisés en plusieurs classes. Le Code en 13 articles et le Code en 16 articles, mis en vigueur dans l'ancien Tibet et effectif pendant plusieurs centaines d'années, divisaient expressément les Tibétains en trois classes et en neuf catégories, légalisant ainsi la hiérarchie stricte. Les Codes précisaient que : "Les êtres humains se divisent en trois classes : supérieure, moyenne et inférieure, et chaque classe se divise en trois catégories : supérieure, moyenne et inférieure. Cette classification est définie selon les origines et les fonctions." "Etant donné la distinction de classes des êtres, le prix d'une vie est différent." "La vie des êtres de catégorie supérieure de la classe supérieure est évaluée en or selon le poids de leur corps." "La vie des êtres de catégorie inférieure de la classe inférieure n'équivaut qu'à une corde de chanvre."

Le servage féodal arriéré et la théocratie faisaient de l'ancien Tibet une société marquée par les disparités frappantes entre les riches et les pauvres. A la fin des années 1950, trois grands groupes de seigneurs (fonctionnaires, nobles et moines de couches supérieures) et leurs agents, représentant moins de 5 % de la population tibétaine, possédaient quasiment toutes les terres arables, les prés, les forêts, les monts, les rivières, les plages et la plupart des animaux domestiques. Avant la réforme démocratique de 1959, on comptait au Tibet 197 nobles héréditaires, 25 grands nobles, dont les sept ou huit premiers possédaient chacun plusieurs dizaines de domaines avec des milliers d'hectares de terres. Le clan du XIVe dalaï-lama possédait 27 domaines, 30 prairies et plus de 6 000 serfs. Le XIVe dalaï-lama, quant à lui, était en possession de 160 000 taëls d'or, de 95 millions de taëls d'argent, de plus de 20 000 pièces de bijoux et de jade, de plus de 10 000 vêtements en satin et en fourrure précieuse. Alors que les serfs et les esclaves, qui représentaient 95% de la population tibétaine, eux, se trouvaient dans une situation misérable, sans feu ni lieu, et n'avaient aucun droit. Ce qui est exprimé par un dicton : "Les parents donnent la vie, mais les fonctionnaires possèdent le corps. On ne dispose ni de sa vie ni de son corps."

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