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Un bon coup de pinceau

Li Xiaoyu  ·  2021-07-20  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: Beijing Africa Week

Voyage inspirant avec la deuxième exposition d’un artiste peintre érythréen à Beijing.

L’art constitue un élément indispensable aux échanges interculturels. C’est ce que confirment les programmes de la Beijing Africa Week (BAW), événement annuel proposant une série d’activités culturelles célébrant l’Afrique dans la capitale chinoise. Dans le cadre de sa deuxième édition en 2019, l’exposition Art Afrik – Sir, Where Is This Place? avait mis en vedette une sélection d’œuvres de 14 artistes contemporains africains. Cette année, le public a la chance de découvrir l’univers du fameux artiste érythréen, Woldu Afewerki, à travers une quarantaine de ses tableaux, exposés du 3 juin au 31 août à l’espace Wan Kai du Beijing Cultural Innovation Park (arrondissement de Fengtai).

Une touche narrative

Martha Woldu Afewerki. (WAN KAI SPACE)

L’art de Woldu Afewerki se caractérise par un style émotionnel, traditionnel et narratif, comme en témoigne une de ses œuvres à la byzantine, Faith. Dans cette toile, l’artiste met en scène la construction du monument historique de Belew Kelew à Matara par les habitants d’alors en l’honneur de leurs ancêtres ayant créé le Royaume d’Aksoum. Au sommet du monument sont représentés le soleil et la lune, signes de l’ancienne religion de Matara.

En plus de célébrer le voyage humain depuis des temps immémoriaux, Woldu Afewerki consacre une grande partie de ses peintures à l’illustration de son pays d’origine, l’Érythrée, dans son état actuel. Marcheur passionné, il a couvert des milliers de kilomètres du panorama érythréen, tissant une relation profonde avec la nature. Son pinceau donne alors vie aux montagnes majestueuses, couchers de soleil imposants, sentiers sinueux ou à la simplicité du quotidien.

« Les toiles de Woldu Afewerki sont fascinantes », s’exclame Miatta Momoh, co-fondatrice de Kente & Silk, entreprise d’intérêt collectif visant à améliorer les relations sino-africaines et chargée de l’organisation de la BAW. « C’est un grand conteur. Il sait créer une intrigue sur son sujet. Les paysages, les vies, les cultures et les personnages illustrés partagent magnifiquement de nouvelles perspectives nuancées de sa vision du monde. »

C’est cette admiration qui a poussé Kente & Silk à travailler en collaboration avec la famille du peintre pour permettre aux spectateurs de pénétrer son monde artistique. La présence d’une sélection d’artefacts culturels et de photographies érythréennes sert aussi à mieux faire comprendre les nombreuses muses et inspirations liées à son œuvre.

Longue marche vers la liberté

Produits artisanaux et artefacts culturels érythréens. (WAN KAI SPACE)

Comme le montre le nom de l’exposition Emotions, l’œuvre de Woldu Afewerki est révélatrice des sentiments qui l’animent intérieurement. À l’issue de la visite de l’exposition, le public partage majoritairement l’impression de se sentir plus proche de l’artiste. « Ses peintures sont comme une fenêtre ouverte sur sa propre histoire et celle de son pays », commente le spectateur chinois Chen Ning.

En réalité, son cheminement en tant qu’artiste est bien marqué par sa lutte pour l’indépendance de son pays avec ses confrères. Né en 1955 à Asmara en Érythrée, il a fait ses études élémentaires et secondaires à Addis-Abeba en Éthiopie avant de s’inscrire à l’École des beaux-arts d’Addis-Abeba en 1974. Plus tard, par désir de liberté, il a rejoint le Front de libération du peuple érythréen (EPLF). Loin de renoncer à l’art, il a su l’utiliser comme une arme efficace pour véhiculer de puissants messages et toucher beaucoup d’artistes résistants, y compris celle qui est devenue sa femme, Terhas Iyassu. Après l’indépendance de l’Érythrée, il s’est rendu à Asmara et y a travaillé comme professeur d’art professionnel à l’École des beaux-arts. Considérées comme des trésors nationaux, cinquante de ses toiles sont conservées aujourd’hui au Musée national d’Érythrée.

Transmission intergénérationnelle

Sélection de photographies érythréennes. (WAN KAI SPACE)

L’artiste n’en est pas à la première présentation de son travail au public chinois. En effet, l’exposition Between Friends qu’il a partagée avec sa fille, Martha Woldu Afewerki, s’est tenue au district d’art 798 à Beijing en 2017. Cette expérience artistique a permis aux spectateurs de percevoir son influence sur la formation et le développement des jeunes artistes comme sa fille.

De fait, Woldu Afewerki a été absent lors de ses deux expositions en Chine. C’est donc sa fille qui a joué un rôle primordial dans les processus d’organisation. C’est aussi grâce à elle qu’il a pu établir des liens avec ce pays oriental lointain à l’origine.

Ayant grandi sous l’influence de deux parents artistes, Martha Woldu Afewerki a développé un goût pour l’art dès l’âge de trois ans. Elle les regardait souvent travailler avec les artistes résistants dans leur atelier clandestin. « Tout tournait autour de l’art à la maison, mon frère et moi avons baigné dedans depuis notre plus tendre enfance, c’est comme ça que nous avons décidé de nous embarquer dans cette voie à notre tour », explique-t-elle à CHINAFRIQUE.

La visite d’un diplomate chinois chez elle pour admirer les peintures de sa mère en 2000 a marqué à jamais sa destinée. Impressionné par son talent en voyant ses tableaux, l’homme politique lui a proposé d’étudier les beaux-arts en Chine. Rêvant d’y aller depuis son enfance, elle a saisi l’opportunité sans hésitation. Fin 2004, elle a commencé son apprentissage de la peinture à l’huile à l’Académie centrale des beaux-arts de Chine, bénéficiant d’une bourse du gouvernement chinois.

Depuis lors, elle a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives, y compris celle avec son père. En parallèle, elle gère son propre atelier de peinture à Beijing.

Échanges avec la Chine

Woldu Afewerki se remémore encore l’impression profonde que sa première visite de Beijing en 2012 lui a laissée sur le pays. « Dès mon arrivée, j’ai été bouleversé. J’ai dit à ma fille que je préférais marcher pour être au contact de la population locale », raconte-t-il. « J’ai pu rencontrer beaucoup de personnes intéressantes et voir différentes formes d’art dans les rues et les galeries. Pour moi, la Chine est un grand musée d’art ! »

Malgré son absence, il se réjouit encore de la chance de présenter sa propre culture et les traditions de son pays au public chinois. Il souhaite être présent pour sa prochaine exposition à Beijing en cours de préparation qu’il annonce plus grande que les deux précédentes.

De son côté, Martha Woldu Afewerki espère que les artistes africains seront plus nombreux à pouvoir venir en Chine et y exposer leurs œuvres. « Jusqu’à présent, il y en a très peu qui ont eu cette opportunité », regrette-t-elle.

C’est aussi dans cet esprit que Kente & Silk a voulu profiter de la BAW pour présenter davantage d’artistes africains sur le marché chinois et « mettre en valeur des récits touchants qui manquent souvent dans les échanges culturels approfondis », pour reprendre l’expression de Mme Momoh.

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn

 

 
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