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Un parcours hors du commun

par Li Xiaoyu  ·  2020-09-25  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: Passant Sayed; culture chinoise

L’expérience de bénévolat vécue par une étudiante égyptienne dans un village chinois renforce sa passion pour la langue et la culture chinoises

Lors du premier concours de vidéos courtes CHINAFRIQUE qui s’est terminé à la fin de l’année dernière, Passant Sayed, étudiante égyptienne de 23 ans, a décroché le premier prix. Sa vidéo a capturé l’intérêt du jury. Passant y évoquait son expérience d’enseignement de dix jours dans une école rurale en Chine. On se pourrait se demander comment une étrangère a pu accomplir une telle mission dans un environnement 100 % chinois. Cependant, pour la lauréate du 18e concours Passerelle vers le chinois qui a eu lieu au Hunan (centre) en 2019, la langue était loin d’être un souci.

La cérémonie de remise des prix du 18e concours Passerelle vers le chinois, qui s’est tenue à Changsha dans la province du Hunan (centre), le 22 août 2019. (COURTOISIE)

La seule candidate étrangère

Suivant le conseil de son père, Passant a choisi le chinois comme spécialité à l’université : peu d’Égyptiens le maîtrisaient, cela faciliterait forcément sa recherche d’emploi. Lors de sa troisième année d’études à l’Université du Caire, l’Institut Confucius lui a offert une bourse d’études en récompense de sa performance au test HSK niveau III. Ainsi, elle a pu partir étudier à l’Université du Shandong durant un an.

Puis, pendant les vacances d’hiver, Passant a entendu parler d’une association d’intérêt public appelée Pugongying (Pissenlit) qui engageait des bénévoles pour enseigner dans un village du district de Ji’an au Jiangxi (est). Voulant se familiariser avec la vie à la campagne et découvrir différentes facettes du pays, Passant a déposé sa candidature, sans grand espoir d’être sélectionnée. Beaucoup de ses amis chinois craignaient en effet qu’il y ait peu de chance qu’elle soit admise du fait de la barrière de la langue.

Lors de l’entretien d’embauche, les candidats ont été priés de dispenser un cours en simulation. Passant en a profité pour faire passer un message aux enfants : « N’ayez pas peur des étrangers ». À cet effet, elle a présenté des images de personnes venues des quatre coins du monde, en insistant sur la diversité culturelle. Sa performance a été appréciée par le jury, qui a voté à l’unanimité pour sa candidature. Elle est ainsi devenue la seule volontaire étrangère parmi les neuf membres de l’équipe.

Avant de partir en mission, elle a bien réfléchi à toutes les réponses aux questions susceptibles d’être posées par les enfants. Et pour faire plaisir aux élèves, elle a même acheté des jouets, des bonbons et du chocolat. En préparant ses cours, elle s’est également rendu compte des difficultés du métier d’enseignant.

Une expérience courte mais déterminante

Passant Sayed et un de ses élèves. (COURTOISIE)

Elle se rappelle encore à quel point elle était anxieuse avant son premier cours. Mais lorsqu’elle a vu les visages adorables des enfants, son anxiété s’est dissipée. « Je pouvais lire leurs émotions (peur, curiosité et timidité) qui se mélangeaient en me voyant pour la première fois. Ils ont pourtant été très gentils avec moi. Le cours n’était pas aussi compliqué que je l’imaginais, tout le monde était content ! »

Passant leur a demandé de deviner d’où elle venait, certains ont répondu des États-Unis et d’autres du village voisin. « Ils ne connaissaient presque rien du monde extérieur. » À ce moment-là, elle a eu l’impression que ces enfants semblaient être coincés dans ce petit village. En général, les parents travaillent dans les grandes villes et les enfants sont pris en charge par leurs grands-parents, dont la plupart n’ont jamais été scolarisés. L’écart entre générations restreint davantage l’esprit des enfants, qui sont pourtant purs et naïfs. Ce dix jours d’enseignement n’ont sûrement pas changé grand-chose, mais Passant espère quand même les avoir marqués.

Elle était responsable de neuf cours, y compris arts plastiques, musique, dance, géographie, science, etc. Pendant un cours de musique, elle a appris une chanson arabe aux élèves tout en leur montrant une chorégraphie allant de pair avec la musique. Le cours a été très apprécié par les enfants. Quelques jours plus tard, un garçon est venu la voir pour lui demander s’il chantait bien la chanson apprise. Passant a été très émue. Elle ne s’attendait pas à ce que ses élèves s’efforcent de mémoriser une chanson étrangère plusieurs jours après son cours.

Le dernier jour de la mission, une fête a été organisée avec les élèves. Tout le monde a chanté et dansé. Passant était à la fois heureuse et triste, car elle n’était pas disposée à leur dire au revoir. Elle a reçu beaucoup de cadeaux de la part de ses élèves, comme des bracelets et des colliers qu’ils fabriquaient eux-mêmes. Certains lui ont même écrit une lettre. Quand elle a entendu une fille lui dire « Madame, j’étudierai et je travaillerai dur, et lorsque je serai grande, j’irai en Égypte vous voir », elle n’a pas pu retenir ses larmes.

« Au début, j’étais un peu déçue des conditions d’enseignement sur place. Il n’y a pas d’installations modernes, pas d’ordinateur. Mais l’attitude de mes élèves m’a motivée. Au bout de dix jours, je ne voulais plus quitter le village », avoue Passant à CHINAFRIQUE. « Bien que cette expérience extraordinaire n’ait pas duré longtemps, elle restera à jamais gravée dans ma mémoire. »

Garder le cap

Cette expérience unique a même amené Passant à se décider à enseigner le chinois en Afrique. Ainsi, quand elle s’est vu offrir une autre bourse d’études par l’Institut Confucius à la fin du concours Passerelle vers le chinois, elle a choisi de poursuivre ses études à l’Université normale de Beijing, reconnue pour sa pédagogie. Elle y suit actuellement une formation d’enseignement du chinois.

Comme elle l’a indiqué dans sa vidéo, la langue chinoise a été très tendance en Égypte, en particulier après la visite du Président chinois Xi Jinping en 2016. Par la suite, de nombreuses entreprises chinoises se sont implantées dans le pays et l’apprentissage du chinois est devenu encore plus populaire par rapport au marché du travail.

Mais elle constate que la pandémie de COVID-19 a semé le doute sur les perspectives économiques et ébranlé la confiance de certains Égyptiens envers l’utilité de l’apprentissage de cette langue. Passant estime qu’il s’agit là d’une réflexion sur le court terme. « Si nous choisissons d’apprendre la langue et la culture chinoises, nous devons réfléchir à comment notre expertise pourrait un jour servir à notre pays et à l’Afrique », explique Passant. « Avec cette conviction, quelle que soit la situation en évolution, quelle que soit la difficulté à laquelle nous serons confrontés, nous resterons fidèles à notre choix initial. »

Elle est convaincue que le développement de la coopération Afrique-Chine, portée par la mise en œuvre de l’initiative « la Ceinture et la Route », apportera davantage d’opportunités aux étudiants en chinois comme elle.

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn

 

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