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Une culture à perpétuer |
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par Ge Lijun · 2018-11-12 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: patrimoine culturel immatériel |
Des coques pour téléphones portables décorées d’images liées aux 24 périodes solaires chinoises.
Une utilisation rationnelle
Pour garantir une bonne protection, il est aussi essentiel de mettre en place une exploitation et une utilisation rationnelles.
« Par exemple, on peut s'inspirer des styles, des motifs, des idées, des couleurs et des contenus culturels venus du passé. Que ce soit la forme, le contenu ou la connotation culturelle, tout peut être appliqué à l'industrie culturelle actuelle. La conception créative ne pose aucun problème, mais l'important est de les développer d'une façon rationnelle afin de promouvoir le développement commercial et économique », a poursuivi M. Ma.
Selon l'UNESCO, l'économie créative représente actuellement 3 % du PIB mondial et génère 29,5 millions d'emplois dans le monde. Elle est un moteur essentiel du développement durable et un élément important de la compétitivité urbaine. À Beijing, par exemple, l'industrie culturelle et créative représente 13 % du revenu industriel de la ville. Le 23 septembre 2018, Ernesto Ottone Ramirez, sous-directeur général pour la Culture de l'UNESCO, et Li Yongjun, président du Groupe d'investissement de l'industrie culturelle Yongxin Huayun, ont signé un nouvel accord de partenariat, qui stipule que les deux parties ont décidé de verser quatre millions de dollars supplémentaires dans le Fonds commun de l'UNESCO et de Yongxin Huayun au cours des cinq prochaines années. Créé en 2015, ce fonds appuie la protection du patrimoine vivant et fait la promotion d'une économie créative propice à un développement urbain durable.
« Nous devons utiliser cette dynamique pour assurer la prospérité de la protection et de la créativité du patrimoine culturel immatériel et en faire un moteur essentiel du développement durable », a souligné M. Ramirez au cours d'une visite à Qianmen.
Chen Wenjun, praticien de l'industrie de la culture créative, estime que la clé de la protection du patrimoine culturel immatériel passe par la consommation.
« Pourquoi est-il nécessaire de protéger ce patrimoine ? Parce qu'il a été séparé de la réalité, et il ne répond plus aux besoins actuels et a donc perdu son marché. Le seul patrimoine qui est véritablement protégé est celui qui est consommé. Cela correspond à un processus d'adaptation et de commercialisation en réponse aux besoins du marché », a-t-il expliqué au magazine chinois Faren.
La ville de Weifang cherche aussi à tirer son épingle du jeu : elle a promu la coopération entre ses industries des cerfs-volants, la soie de Liutuan et les xylogravures de Yangjiabu et les grandes marques de mode internationales, notamment L'Oréal, Hermès et Armani.
Cependant, certains experts mettent en garde contre une commercialisation excessive du patrimoine culturel immatériel. « Dans la province du Gansu (nord-ouest), on a créé une bande dessinée mettant en vedette les Tu'er Ye, des lapins d'argile colorés de Beijing utilisés lors des sacrifices au dieu de la Lune. Mais cette représentation n'a rien à voir avec sa connotation originale », a critiqué M. Liu Kuili, directeur adjoint du Comité national d'experts pour la protection du patrimoine culturel immatériel.
De plus, sous l'impulsion du marché, la multiplication des cas de contrefaçon et d'imitation est inévitable. À cet égard, Huang Zhongshan, chercheur de l'Académie des sciences sociales de Beijing, a proposé sa propre solution. Selon lui, les départements de la culture, les plateformes internet concernées et les grands maîtres doivent unir leurs efforts pour créer un système de certification du patrimoine culturel immatériel.
« Somme toute, l'utilisation du patrimoine culturel immatériel doit reposer sur sa valeur fondamentale originale. Sinon, on risque de l'endommager plutôt que de le protéger », rappelle M. Ma.
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