Diversifier l'offre

Une catastrophe de cette envergure n'a pas ébranlé l'optimisme de Kulangsu. Une équipe d'inspection de l'UNESCO a effectué une visite positive sur l'île plus d'un mois plus tard. Le reste fait maintenant partie de l'histoire.

En gagnant un nouveau statut, Kulangsu doit endosser de nouvelles responsabilités et faire face à davantage de défis. C'est maintenant un site classé sur la liste du patrimoine mondial, et son prestige national et international va sans aucun doute s'accroître. Se pose alors la question des modalités pour bien concilier le tourisme et la préservation du patrimoine.

D'après M. Cai, le principal défi concernant la gestion et la conservation du patrimoine culturel et environnemental de Kulangsu consiste à trouver un équilibre entre le contrôle du nombre des touristes et la réduction de la pollution et des nuisances. Kulangsu a pris des mesures strictes pour contrôler les flux journaliers des visiteurs durant la saison touristique. « Un jour en 2012, nous avons reçu 120 mile touristes, un record historique. Il y avait tellement de monde que les ruelles étaient bondées. On ne pouvait plus avancer. Il y avait saturation. Cela devait cesser. »

En 2014, les autorités ont imposé un plafond quotidien de visiteurs, à 50 mille, et ont mis en place un système performant de billetterie, une initiative qui a entraîné une diminution notable des déchets, des eaux usées et du bruit. « Nous avons mis sur pied un système de surveillance qui nous permet à tout instant de connaître le nombre de visiteurs sur l'île, explique M. Cai devant un écran géant dans la salle de contrôle. Nous pouvons autoriser la présence d'un maximum 30 mille personnes à tout moment de la journée, et nous disposons d'un système d'alerte en cas de dépassement. »

« La pollution sonore est limitée à 100 décibels. Nous nous sommes débarrassés des vendeurs de rue et nous avons pris des dispositions spécifiques pour réduire le son de la musique dans les commerces », remarque–t–il. Par ailleurs, les grillades et autres barbecues en plein air sont strictement interdits pour réduire la pollution atmosphérique. « Le niveau de PM 2,5 ne dépasse pas 20 et l'indice de qualité de l'air se situe entre 20 et 50 en moyenne annuelle. »

Une autre tâche toute aussi considérable attend par ailleurs Kulangsu : il s'agit d'attirer une clientèle internationale ainsi que des touristes de la partie continentale de Chine, plus éduqués et plus fortunés, alors que la majorité des visiteurs se compose actuellement de groupes touristiques, d'excursionnistes et de routards. L'île a déjà tenté de séduire une clientèle plus diverse ces dernières années, mais il reste encore beaucoup à faire. « La prochaine étape consistera à préparer l'avenir. Nous prévoyons d'ouvrir un musée consacré à la culture de Kulangsu, explique M. Cai. Nous allons aussi organiser des conférences internationales, des rencontres culturelles et sportives internationales ainsi que des expositions. »

L'île de Kulangsu a ouvert un nouveau chapitre de son histoire, et va se concentrer davantage sur le développement durable et la qualité, et tout en étant bien plus consciente des défis qui s'annoncent, elle est désormais mieux armée pour y répondre.