Vusi Nhlapo a eu beaucoup de mal à parcourir la section de la Grande Muraille de Mutianyu à Beijing, non pas à cause de la nature escarpée de cette fortification du XIVème siècle, mais parce que tous les mètres, cet Africain à la taille imposante était arrêté par des curieux souhaitant prendre un selfie avec lui.
C’est ce qu’a remarqué aussi Miguel Simoes, qui l’accompagnait. C’est la première fois que ce groupe composé de quatre Sud–Africains se rendait en Chine et gravissait la Grande Muraille le 13 mai. Le voyage a été organisé par Chatz Connect, un revendeur de portables de premier plan basé à Johannesburg, pour récompenser ses meilleurs vendeurs. C’était aussi l’occasion d’explorer le marché chinois. Pour ces Sud–Africains, la Grande Muraille est le symbole de la Chine, de son passé et de son avenir. « La Chine sera probablement la prochaine superpuissance. Mais si vous regardez la Grande Muraille, c’était déjà une superpuissance qui l’a construite. Ce mur est une plateforme culturelle et une grande icône », a remarqué M. Simoes.
Une histoire brève
Construit en 1368 sur les ruines des remparts érigés par une dynastie précédente, la Grande Muraille à Mutianyu, tout en étant l’une des sections les mieux préservées de la Grande Muraille, a des aspects modernes. Il y a aujourd’hui un téléphérique, un toboggan, un hôtel et un restaurant. En 2014, le district des services de la Grande Muraille à Mutianyu a été inauguré pour offrir aux touristes une meilleure expérience touristique avec un musée, un centre d’exposition de la Grande Muraille, un centre des visiteurs et une rue commerciale. Les petites chaumières rurales typiques le long de la route ont été rénovées pour fournir le gîte et le couvert. « La Grande Muraille à Mutianyu est un exemple d’un système de défense ancien bien préservé », explique Wang Zhigang, directeur général adjoint du holding Financial Street, la société–mère de la société touristique de la Grande Muraille à Mutianyu, en charge de la maintenance et du développement de cette section. « Les souverains de la dynastie Ming (1368-1644) ont mis en place un système de défense à quatre niveaux avec la muraille, des tours de signalisation, des bourgs environnants et finalement, les villes. »
La muraille compte des battements espacés de manière régulière pour les archers, qu’ils utilisaient pour tirer sur les ennemis qui s’approchaient. Selon M. Wang, il y a des tours de signalisation tous les 100 mètres. « Mutianyu n’est pas seulement la section la mieux préservée, c’est aussi la section la plus verte, dit–il avec fierté. Cette zone est recouverte de forêts à 96 %. Par ailleurs, Mutianyu est une plateforme pour les échanges internationaux. Près de 70 % des visiteurs sont des étrangers. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est venu ici ainsi que Barack et Michelle Obama. »
Grâce à cet afflux de touristes, Mutianyu génère plus de 100 millions de yuans (14,5 millions de dollars) de recettes par an. Une partie est recouverte d’une bâche où les visiteurs du monde entier peuvent laisser un message et écrire leur nom.
