Dans un monde saturé de médias sociaux, nos vies ont perdu certaines dimensions et se retrouvent immergées dans le cyberespace. Les échanges en face-à-face se sont réduits, et l'envoi, la réponse et l'attente de messages sur WeChat, l'une des plates-formes de médias sociaux les plus populaires de Chine, sont devenus un élément indispensable de la vie de beaucoup d'entre nous.

Le China Youth Daily a mené une enquête auprès de 2 000 personnes au sujet de leur utilisation de WeChat. Et étonnamment, 35,8% des répondants disent être prêts à fermer complètement leurs mises à jour WeChat. Parmi les répondants, 19,7% disent qu'ils le feront probablement dans un avenir proche, 13,8% l'ont fait dans le passé et 2,4% ont déjà chassé WeChat de leur vie. Néanmoins, la majorité, soit 64,2% des personnes interrogées, disent qu'ils ne supprimeront pas WeChat de leur téléphone mobile.

Deng Chunyang, enseignante de première année à l'Ecole primaire No 3 de Donggaodi, dans la banlieue de Beijing, dit qu'elle utilise WeChat pour communiquer avec les parents de ses élèves. « Je les ai regroupés dans un groupe WeChat et chaque fois que je dois les avertir de quelque chose, je leur envoie un message de groupe », a-t-elle précisé. « La première chose que je fais quand je me réveille le matin et après mon retour chez mois après le travail est de vérifier mon WeChat pour voir si les parents m'ont laissé des messages ».

Contrôler les nouvelles mises à jour de son WeChat comme première chose qu'on fait le matin peut sembler excessif, mais Deng Chunyang n'est pas la seule dans ce cas. La majorité des répondants (57,1%) disent qu'ils vérifient leur WeChat dès l'instant où ils ouvrent les yeux. 24,2% et 11,9% des utilisateurs disent qu'ils vont rarement, ou parfois, sur WeChat le matin, et seulement 6,8% disent qu'ils ne le font jamais.

Beaucoup de parents ont ajouté Deng Chunyang comme amie sur WeChat pour une meilleure interaction et une meilleure communication.

« Je dois beaucoup à la fonction de blocage de WeChat. Je suis comme tout le monde, je porte des pantoufles et je dîne chez les vendeurs de rue. Mais pour certains parents, ces (choses que je fais) ne correspondent pas à l'image d'un enseignant donc, parfois, je bloque certains d'entre eux pour qu'ils ne puissent pas voir mes messages », a-t-elle ajouté.

Même avec les inconvénients que WeChat peut apporter, Deng Chunyang dit qu'elle ne chassera pas complètement WeChat de sa vie.

« Je veux voir ce qui se passe dans la vie de chacun, donner quelques likes et laisser des commentaires. Je peux aussi acquérir une meilleure compréhension de mes élèves grâce aux mises à jour WeChat de leurs parents ».

Zhang Xue (pseudonyme), employé d'une société de l'Internet, a quant à lui fermé WeChat depuis plus d'un mois.

« Je n'y suis pas allé depuis un mois et quelque, et la sensation que j'en ai, c'est que ça ne me manque pas beaucoup. J'ai plus de paix. Je n'ai plus à prêter attention à savoir qui est amoureux de qui, qui appelle tout le monde à voter pour lui, et qui exhibe à nouveau ses enfants ».

Selon Zhang Xue, les êtres humains sont étonnamment adaptables.

« Avant WeChat, nous allions aussi très bien ».

Le sondage a également révélé quels types de fils sont les plus aimés et les plus détestés sur WeChat. Ceux contenant de l'humour et des photographies étonnantes sont ceux qui sont le plus transférés, avec 21,6% et 21,2%, respectivement. Les fils qui gênent le plus les utilisateurs sont des publicités (58,1%), les messages où les gens s'étalent (44,9%) et ceux des agences d'achat (38,9%).

Pour Zhang Xue, fermer les mises à jour de WeChat n'éloignera personne de ses proches, et les conserver ne raccourcira pas davantage la distance entre tout le monde.

« On n'a pas besoin de savoir les premiers ce que font les autres. J'ai retiré de ma liste d'amis un certain nombre de personnes que je ne contactais plus, et gardé seulement environ 100 amis. J'utilise le temps que j'ai économisé à ne pas être sur WeChat à lire des livres, dont plusieurs chefs-d'œuvre que je n'avais jamais eu le temps de lire », a-t-il dit.

Les utilisateurs disposant de moins de 100 contacts sur leur liste d'amis représentent 40,8%. Ceux qui en ont de 100 à 200 se situent à 35%, 200 à 300 à 16,1%, 300 à 400 à 5,56%, 400 à 500 à 1,4% et ceux qui en comptent plus de 500, 1,3%.

Selon Kuang Wenbo, professeur de médias à l'Université Renmin de Chine, les personnes qui s'occupent des enfants doivent faire preuve de plus de prudence lorsque ceux-ci utilisent WeChat, car des informations téléchargées sur la plate-forme ne sont pas filtrées et les enfants ne sont souvent pas encore en âge de juger par eux-mêmes. Dans les cas graves, M. Kuang recommande même la fermeture des mises à jour de WeChat une fois pour toutes.

« Seule une minorité de personnes peuvent arrêter de façon proactive leurs mises à jour WeChat. Qu'il soit ouvert ou fermé, tout le monde a le droit de choisir son mode de vie et ses modes d'interaction sociale. Il est essentiel de faire le choix le plus approprié », a ajouté M. Kuang.

Source : Le Quotidien du Peuple en ligne