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Vincent Lemarchand : trois décennies de passion chinoise

Liu Ting  ·  2021-05-06  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: Vincent Lemarchand; Rouen; Ningbo; Chine; France

« Les objectifs fixés par le gouvernement chinois notamment la construction d’une société de moyenne aisance, ont été réalisés dans cette partie de la Chine que je connais… Un pouvoir fort avec des objectifs clairs et réalisables est sans doute la bonne recette qui a permis à la Chine de retrouver la place qu’elle a occupée dans le passé », remarque Vincent Lemarchand, président du Comité Rouen-Ningbo, lors d’une interview exclusive accordée à Beijing Information. 

M. Lemarchand est arrivé pour la première fois en Chine en 1987. C’est ainsi à l’âge de 45 ans que ce pays a commencé à faire partie intégrante de sa vie, et notamment Ningbo, dans la province orientale du Zhejiang, une métropole de 8,5 millions d’habitants qui fait face à Shanghai dans la baie de Hangzhou.   

Un premier contact avec la Chine des années 1980 

Tout a commencé en 1983, alors que la Chine venait depuis peu de s’ouvrir au monde avec la politique de réforme et d’ouverture. Le pays était invité d’honneur à la Foire de Rouen et la Chambre de Commerce de cette ville normande, où M. Lemarchand travaillait à l’époque, a alors proposé l’idée d’un jumelage avec une ville chinoise partageant des similitudes avec elle. Il fallait idéalement que cette ville ait une histoire riche, qu’elle soit un port et qu’elle occupe une place régionale conséquente. 

Quelques mois plus tard, c’est Ningbo, une ville avec une forte tradition d’ouverture sur le monde extérieur, qui a été proposée par les autorités chinoises. Une ville dont M. Lemarchand n’avait jamais entendu parler, mais qui a immédiatement suscité sa curiosité. Etait-ce parce que Ningbo est de longue date une cité portuaire ouverte sur l’étranger ? Qu’elle avait vu accoster le premier navire venant de France avec des religieux français envoyés par Louis XIV auprès de l’empereur de Chine ? Qu’une grande partie des Chinois qui ont immigré en France sont originaires de la province du Zhejiang ? Sans doute, un peu de tout cela, estime M. Lemarchand.  

Une mission officielle rouennaise, à laquelle M. Lemarchand a participé, s’est finalement rendue à Ningbo en 1987. A cette époque, le trajet relevait du périple, se souvient-il. La délégation rouennaise a dû tout d’abord prendre l’avion pour Beijing et après une nuit sur place, prendre un vol à destination de Shanghai et rejoindre Ningbo par la route, soit un voyage de 2 jours. 

La foule, l’uniformité des vêtements, les artères encombrées de vélos, très peu d’étrangers … Telles ont été les premières impressions de M. Lemarchand en arrivant en Chine. « Ningbo m’est apparue à cette époque comme une ville assez sombre et moyennement développée », s’est-il rappelé, conforme à l’image qu’il se faisait de la Chine.  

Au cours de son séjour à Ningbo, M. Lemarchand a découvert la ville et certains sites remarquables comme le Pavillon Tianyi. Il a visité le port de Beilun en cours d’aménagement et dont le trafic était à cette époque identique à celui du port de Rouen. Il a également assisté à un concert de musique pop/rock qui lui paraissait tout à fait surprenant dans ce contexte d’une Chine encore en voie de développement, mais signe d’une ouverture à d’autres cultures. 

Des échanges sans cesse plus diversifiés  

En 1990, les deux villes ont été officiellement jumelées en présence de leur maire et des édiles lors d’une cérémonie à Ningbo. Depuis, les échanges dans le domaine culturel (conservatoire, bibliothèque et musée), de l’enseignement (général, technique et universitaire, et notamment en milieu hospitalier), et entre les habitants en général ne font que progresser. Ils ont pris la forme d’échanges croisés de responsables et d’experts en vue de partager leurs expériences et développer des projets gagnant-gagnant. De même, la coopération entre les autorités portuaires et les entreprises a connu un fort essor.   

En 2008, M. Lemarchand a pris sa retraite de la Chambre du Commerce de Rouen et poursuivi son action au sein du Comité Rouen-Ningbo, une association dont il a été élu président. « La motivation n’était pas d’ordre financier, car ce poste est bénévole ; en revanche, continuer à entretenir les bonnes relations devenues amicales avec le temps, avec nos partenaires de Ningbo et en faire profiter les différents organismes rouennais intéressés par la Chine a été l’élément déclencheur », confie-t-il. 

Au cours de ces dernières années, il s’est ainsi efforcé d’étendre les échanges dans la sphère juridique entre avocats des deux villes, ainsi que dans la formation professionnelle, avec un début de coopération dans la boulangerie/pâtisserie et des contacts préliminaires dans le domaine de la mode. Ces progrès lui procurent beaucoup de satisfactions en raison notamment de la reconnaissance manifestée par les « amis de Ningbo » et du soutien des membres rouennais du Comité.  

Mais M. Lemarchand a également une passion, la photographie. Il aime se balader dans Ningbo avec son appareil photo. Il affectionne principalement les pellicules en noir et blanc pour donner une dimension plus authentique aux paysages, aux scènes de la vie courante et aux gens ordinaires. Ses photos ont fait l’objet de nombreuses expositions, et certaines d’entre elles ont un arrière-plan touchant.   

 

Un couple de personnes âgées regarde des futurs jeunes mariés poser pour leurs photos de mariage (Photo : Vincent Lemarchand). 

Ainsi, un jour, alors qu’il se promenait dans un parc de Ningbo, il a surpris un couple de personnes âgées qui regardaient des futurs jeunes mariés prendre la pose pour leurs photos de mariage. M. Lemarchand y a vu à la fois de la joie et de la nostalgie et les a photographiés. Une vingtaine d’année plus tard, il a exposé ses photos à l’Université du 3ème âge de Ningbo. Jamais il n’aurait pensé que l’homme qui figurait sur cette photo serait présent. Et ce couple n’aurait jamais pensé qu’il avait été immortalisé sur la pellicule par un photographe français. Ils sont devenus amis et se voient chaque fois que M. Lemarchand se rend à Ningbo. 

 

Inauguration de l’exposition « Vincent Lemarchand et Ningbo : 30 ans d’amitié » 

Pour M. Lemarchand, Ningbo est ainsi devenue sa « seconde ville natale ». Il qualifie ses habitants de « dynamiques, audacieux, accueillants et ouverts sur le monde ». 

En 2020 a été célébré le 30ème anniversaire du jumelage. En raison de la pandémie, plusieurs activités commémoratives prévues ont été reportées. Le président du Comité Rouen-Ningbo a cependant tenu à maintenir des relations avec les partenaires de Ningbo « sur le nuage » par le biais d’échanges de messages et l’organisation de visioconférences. Ce n’est que partie remise. 

Un témoin du développement de la Chine 

 

Vincent Lemarchand à la Foire du livre de Ningbo 

Lors de ses nombreux voyages à Ningbo, M. Lemarchand a pu constater de visu à chaque fois de grands changements qui ont contribué à moderniser et embellir la ville. Tout d’abord, les infrastructures de transport ont connu une progression fulgurante. Il cite notamment la construction de l’aéroport, du métro et de la gare TGV. Le port de Beilun qu’il avait visité il y a plus de 30 ans est à l’heure actuelle le premier port mondial en volume de marchandises. Enfin, note-t-il, il ne faut plus qu’une journée pour aller de Rouen et Ningbo.  

Ensuite, la rénovation de l’habitat et la création de nouveaux quartiers dont celui des affaires où se trouvent maintenant la Mairie de Ningbo, des immeubles de bureau, la bibliothèque principale, un parc d’exposition et des musées, relèvent selon lui du prodige. Certains des bâtiments ont été conçus par des grands architectes chinois –notamment Wang Shu, reconnu internationalement par son utilisation dans ses réalisations de matériaux recyclés – et étrangers, reflétant les impératifs à la fois fonctionnels et esthétiques de Ningbo. M. Lemarchand constate que les espaces verts ne sont pas en reste, notamment avec le parc botanique qui devrait occuper à terme un espace de 360 ha, ainsi que la zone touristique du lac de Dongqian. 

Enfin, il note le dynamisme des zones industrielles, notamment celle de la baie de Hangzhou, où sont installées des entreprises du secteur automobile construisant des véhicules propres et qui accueille des entreprises chinoises et étrangères.  

« En l’espace de 30 ans, Ningbo s’est transformée en une ville moderne tout en ayant réussi à conserver un cadre de vie agréable », remarque-t-il.  

L’année 2021 est très importante pour la Chine : c’est le centenaire du Parti communiste chinois (PCC) et l’avènement d’une société de moyenne aisance, un objectif du centenaire. M. Lemarchand a suivi de près l’objectif fixé par la Chine de « construire une société modérément aisée » en étant le témoin privilégié des changements fulgurants du pays sous la direction du PCC. Il estime qu’un pouvoir fort avec des objectifs clairs et réalisables est sans doute la recette de la réussite chinoise.   

« En France, le nombre de partis est relativement important, la relative fréquence des élections permet aux citoyens de faire entendre leurs voix, privilège de la démocratie, mais ceci peut amener une certaine instabilité en raison de possibles changements de majorité. La Chine est le pays le plus peuplé du monde avec de grandes diversités – géographiques, culturelles, historiques – et pour atteindre les objectifs de développement fixés par le gouvernement, il me paraît nécessaire d’avoir un pouvoir fort garantissant une certaine stabilité», conclut-il.  

 

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