Les coursiers n’ont pas pris de vacances pendant la Fête du Printemps pour répondre aux besoins des clients.

Yang Lianfu en pleine livraison d’un lot de colis, le 28 janvier. (PHOTO : LI KAIZHI)

Après avoir garé son véhicule électrique en bas d’un immeuble de bureaux, Yang Lianfu, 39 ans, sort les colis dans l’ordre de livraison puis il appelle ses clients. Quelques minutes plus tard, tous les clients sont informés de leur livraison arrivée à bon port.

« Pour optimiser ma journée de travail, je dois effectuer une course contre la montre », explique M. Yang à CHINAFRIQUE. Coursier d’une succursale de l’entreprise YTO Express, basée à Shanghai, il parcourt chaque jour les rues du quartier d’affaires de Beijing, zigzagant entre les gratte-ciels, pour y livrer des colis.

Cette année, la plupart des employés non pékinois installés à Beijing ne sont pas rentrés dans leur ville natale pour célébrer la Fête du Printemps en famille du fait des mesures de contrôle et de prévention de l’épidémie. C’est le cas de M. Yang, qui n’est pas rentré à Shenyang, au Liaoning (nord-est) cette année pour les fêtes, comme à l’accoutumée. Cette situation inédite a même augmenté la charge de travail de ces livreurs. « Le nombre de colis dans notre unité dépasse les 10 000 pièces par jour, et il arrive que j’en livre plus de 250 », a-t-il précisé, le 28 janvier.

M. Yang travaille dans le domaine de la livraison express depuis une dizaine d’années, depuis son arrivée à Beijing en 2011. Sa femme et lui ont emménagé ensemble dans la capitale. « Mon épouse travaille au service client de mon entreprise », ajoute-t-il.

M. Yang a donc déjà acquis une certaine ancienneté. À l’inverse, les jeunes ne tiennent pas longtemps alors que c’est un travail qui leur convient mieux qu’à une personne de son âge. « Je marche entre 30 000 et 40 000 pas par jour. Certains bâtiments anciens n’ont pas d’ascenseur et je dois très souvent monter au cinquième ou au sixième étage », poursuit-il.

Il se rend au moins deux fois par jour au centre de tri pour y récupérer son lot de colis. Par la force des choses, certains clients lui sont même devenus familiers.

Dans le secteur des services, il lui est inévitable de rencontrer certains clients réfractaires et peu compréhensifs. Heureusement, selon lui, les clients sont en général sympathiques. « L’été dernier, j’ai livré un colis au cinquième étage et les destinataires, un vieux couple, m’ont offert une bouteille d’eau. Je ne pourrai jamais oublier leur gentillesse », confie M. Yang.

En mars 2020, la municipalité de Beijing a mis en œuvre des mesures pour assurer la reprise du travail des entreprises de livraison. Les colis peuvent désormais être livrés dans les résidences sans contact direct avec les clients grâce aux casiers à colis intelligents, entre autres.

Les entreprises ont appliqué des mesures strictes de prévention et de contrôle des épidémies pour les employés, et ont fourni du matériel antivirus aux livreurs, notamment des masques et des désinfectants.

« Au centre de tri, le désinfectant est pulvérisé sur toutes les surfaces et les emballages au moins deux fois par jour. Lors du pic de l’épidémie, nous étions tous équipés de désinfectant à utiliser sur les colis avant chaque ramassage », se souvient-il.

Le 17 janvier, M. Yang s’est fait vacciner contre la COVID-19. « Le gouvernement de l’arrondissement de Xicheng, où j’habite et travaille, a lancé une campagne de vaccination dédiée à neuf catégories de personnels à risque avec contact clientèle », indique-t-il.

Cette année, pas de grande réunion de famille pour lui et sa femme. « J’ai envoyé de l’argent et mon épouse un panier garni comme cadeaux à notre famille. Nous avons également fait un appel vidéo pendant la soirée du réveillon pour, malgré tout, partager ce moment de joie, même à distance », nous confie-t-il, positif.

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