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Les établissements de soins, un atout majeur dans l'éradication de la pauvreté |
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Sudeshna Sarkar · 2020-12-09 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: lutte contre la pauvreté; soins médicaux; santé; Chine |
Le 23 novembre, les médias ont annoncé que la pauvreté absolue avait été éradiquée en Chine, le revenu dans les neuf derniers districts pauvres étant trois fois supérieur au seuil de pauvreté national. Un grand moment pour le pays, et pour moi.
Ces districts se trouvent dans la province sud-ouest du Guizhou, un foyer de pauvreté. J’y étais allée en octobre comme envoyée spéciale avec des journalistes pour en savoir plus sur ceux qui travaillent depuis 2012 à donner à plus de 9 millions de personnes un revenu stable. Une de nos destinations était l’hôpital de Jishikang, un établissement de santé privé situé dans un village autrefois pauvre. On m’a dit qu’il recevait également des patients d’autres provinces.
Outre l’emploi, l’éducation et les infrastructures, les soins médicaux ont été essentiels dans la lutte contre la pauvreté. Un article paru en mars dans la revue britannique International Journal for Equity in Health et rédigé par trois auteurs chinois expliquait le lien entre maladie et pauvreté. Une enquête menée auprès de plus de 29 000 foyers pauvres dans les zones rurale a révélé que 51,63 % des sondés attribuaient leur pauvreté à la maladie. Plus de 60 % des foyers avaient au moins une personne malade et plus de 25 % ne pouvaient pas se permettre les frais médicaux onéreux. Les maladies rurales sont causées par un environnement insalubre, l’absence de logement décent, d’eau potable ou d’assainissement adéquat, mais aussi par le manque de personnel médical compétent dans les communautés pauvre et des prestations de mauvaise qualité, selon l’article. C’est la raison pour laquelle les autorités ont déplacé des villages entiers dans de nouvelles communautés résidentielles ou reconstruit les logements, en assainissant les cours d’eau. En outre, 80 000 professionnels de la santé ont été affectés dans les zones pauvres.
Mais je n’avais jamais fait personnellement l’expérience des traitements médicaux. C’est lors d’un séjour à Sanya, une station balnéaire de la province méridionale de Hainan, que j’ai compris. J’avais une douleur lancinante dans mon bras droit et j’ai voulu consulter un médecin.
Des médecins de Shanghai font la tournée des patients à l’Hôpital du Peuple de Xigazê, dans la région autonome du Tibet, le 15 août 2020. (Photo : Li Nan/Beijing Information)
Ma découverte de la médecine traditionnelle chinoise
J’ai pris rendez-vous dans un dispensaire. La réceptionniste a pris ma tension artérielle et m’a demandé quel était mon problème, avant de m’envoyer à l’étage avec une note. J’ai opté pour un massage traditionnel et la moxibustion.
Wang Xiaodong, un médecin de 31 ans, diplômé de l’Université de médecine chinoise du Shaanxi, avait des doigts magiques. Il a massé tous les points de pression douloureux sur la nuque, les épaules et le haut des bras. Puis j’ai pris une séance de moxibustion. C’était tellement agréable que j’ai failli m’endormir. Le médecin a allumé une bobine composée d’herbes qui ressemblait à un gros cigare blanc et l’a déplacée le long de mon bras, de plus en plus près jusqu’à ce que je ressente intensément la chaleur. On m’a aussi prescrit une séance d’acupuncture, mais j’ai prétendu par crainte que je n’avais pas le temps. J’ai également évité les ventouses, mais je me rattraperai à mon retour à Beijing avec les masseurs non-voyants.
Après m’être rhabillée, une infirmière m’a donné une tasse de tisane réconfortante et ma facture. J’ai été agréablement surprise de voir que le traitement, qui avait duré plus d’une heure, ainsi que la consultation, ne me coûtaient que 100 yuans (15,21 dollars).
Des soins abordables
Cependant, ce n’était pas la fin de mon aventure médicale à Sanya. Le dernier jour, alors que nous nous apprêtions à rentrer, un corps étranger est entré dans mon œil, me donnant une forte sensation de brûlure. A l’aéroport, on nous a dit qu’il y avait une clinique pour les urgences. La jeune femme médecin sur place m’a administré des gouttes oculaires, me soulageant complètement. Cette consultation m’a coûté 5 yuans (76 cents). Je me suis alors rappelé qu’une collègue américaine qui avait des douleurs à l’épaule m’avait déjà dit que les soins hospitaliers n’étaient pas chers, surtout par rapport à son pays.
Au cours de ces cinq dernières années, 10 millions de personnes appauvries en raison de la maladie ont été tirées d’affaire. En 1998, la Chine a lancé une réforme des soins de santé pour mettre en place le plus grand système d’assurance-maladie de base au monde, qui couvre aujourd’hui 95 % de la population. A la fin de cette année, les 5% restants devraient également bénéficier de ce filet de sécurité.