Augmentation des revenus et amélioration du niveau de vie dans un village isolé du Guangxi

Situé dans le district de Yizhou (ville de Hechi), dans la région autonome zhuang du Guangxi (sud), Zhadong était jusqu’à peu un village pauvre de montagne. La principale source de revenus des villageois provenait de la culture du maïs, ce qui ne leur permettait pas de subvenir décemment à leurs besoins.

Ces dernières années, le village a pris diverses mesures pour faire évoluer la situation, en diversifiant notamment les activités agricoles : culture de fruits de la passion, élevage de vers à soie et de bétail. Des mesures de relocalisation des personnes vivant dans des zones défavorisées, non favorables au développement, ont également été activement mises en œuvre. En conséquence, les chefs du village ont progressivement trouvé une voie pour venir en aide aux familles défavorisées. Zhadong devrait être retiré de la liste des villages pauvres d’ici la fin de l’année.

En quoi consistent exactement ces mesures permettant de lutter contre la pauvreté ? Comment les autochtones ont-ils pu augmenter leurs revenus et ainsi sortir de la pauvreté ?

Élévation du niveau de vie

Qin Yongfu et sa famille cueillent des feuilles de mûrier. (LI KAIZHI)

Maison à deux étages, climatiseur, réfrigérateur à trois portes, télévision LCD de 46 pouces : en entrant dans cette maison, difficile d’imaginer qu’il s’agit d’une famille sortie de la pauvreté il y a seulement quatre ans. Qin Yongfu cultive des feuilles de mûrier et élève des vers à soie depuis 17 ans.

Interrogé sur son plus grand changement de vie ces dernières années, il répond : « Avant la construction de la route, nous ne pouvions pas faire de l’élevage de grande envergure. Nous gagnons maintenant beaucoup mieux notre vie depuis que nous sommes reliés au reste du monde. »

Il n’y a pas si longtemps, son village était extrêmement pauvre et aucune route ne le traversait. « Autrefois, nous devions porter les cocons de vers à soie pendant quatre heures sur la route de montagne pour les vendre au marché. Je ne pouvais prendre que 40 kg maximum à la fois », se souvient-il. « Maintenant, la route en ciment passe devant notre porte, des lampadaires ont été installés et nous avons accès à toutes les infrastructures nécessaires. » Ces dernières années, la demande de produits en soie était telle que la capacité de production limitée de M. Qin n’a pas pu y répondre complètement.

« Je peux élever plus de 10 lots par an, ce qui signifie que j’ai des revenus presque chaque mois grâce à l’élevage de vers à soie. Les acheteurs viennent directement chez moi pour acheter des cocons », confie M. Qin en souriant.

En parallèle, il a eu l’idée de louer des terrains vagues dans le village pour y planter des mûriers, ce qui a permis de compléter ses revenus. En 2019, sa famille a réalisé un revenu net de plus de 60 000 yuans (8 880 dollars). Aujourd’hui, les 17 autres éleveurs de vers à soie du village suivent activement son exemple sur la voie de la prospérité.

Fruits de la passion

Qin Yongqiu taille les branches dans son verger de fruits de la passion. (LI KAIZHI)

Armée de sa paire de ciseaux et chaussée de sandales, Qin Yongqiu, 35 ans, coupe patiemment des branches dans son verger de fruits de la passion. Sa maison, ainsi que celle de deux autres familles, se trouve sur la partie isolée la plus dangereuse de la montagne. « Notre famille cultivait du maïs, mais nous ne gagnions pas assez d’argent », se souvient-elle. À cette époque, son logement était le seul non accessible par la route en raison du terrain difficile.

Xie Wanju, premier secrétaire du Parti communiste chinois (PCC) pour le village de Zhadong, a collecté des fonds pour la construction d’un tunnel permettant de relier les villages de cette zone. Il a contacté une équipe de construction et a encouragé les villageois à construire eux-mêmes une route. La route pavée qui passe désormais devant la maison de Qin Yongqiu a été achevée en 2019.

Cependant, il restait à définir les activités dans lesquelles s’investir. Qin Yongqiu a décidé de dédier son terrain de 15 mu (1 hectare) à la culture des fruits de la passion. « La valeur économique du fruit de la passion est bien plus importante que celle du maïs cultivé dans un même champ. Je m’occupe seulement de la récolte des fruits sans me soucier des ventes. Les clients viennent directement sur place pour faire leurs achats », explique-t-elle.

Afin de développer la filière du fruit de la passion, le village de Zhadong a accordé des subventions aux agriculteurs qui venaient de se convertir. « Les jeunes plants de fruits de la passion et les engrais chimiques sont fournis gratuitement par le village et j’ai également reçu une subvention de 8 400 yuans (1 244 dollars) », ajoute Mme Qin.

Les 1 000 arbres de son verger produisent des fruits à récolter chaque semaine. « Un fruit de bonne qualité peut être vendu 6 yuans (0,89 dollar) le kilo », indique-t-elle. L’année dernière, sa famille a réussi à atteindre le but « mineur » de se sortir de la pauvreté. Aujourd’hui, elle se rapproche progressivement de son objectif « majeur » : la prospérité.

Délocalisation nécessaire

La zone résidentielle de Tongfu a été conçue spécialement pour les familles déplacées issues des villages défavorisés appartenant au district de Yizhou. En vivant dans cette communauté, ils peuvent désormais profiter d’un bel environnement, d’installations décentes et de transports pratiques. Avant de venir ici, Bi Yonghong et sa famille vivaient dans le village de Zhadong où ils cultivaient principalement du maïs. « Nous avions de quoi manger mais nous n’avions pas d’argent et les conditions de vie étaient très dures. De temps en temps, je faisais des petits boulots à l’extérieur », explique-t-elle.

La famille de Mme Bi a emménagé dans la communauté en décembre 2018 parmi les premiers habitants du district de Yizhou à bénéficier de la politique de relocalisation afin de lutter contre la pauvreté. En septembre 2019, elle a été élue première secrétaire de la branche communautaire de réinstallation du PPC de Tongfu.

Cela représente beaucoup de travail, mais pour le moment elle se concentre sur la lutte contre la pauvreté. « Dans notre communauté, les gens viennent de 16 villages différents. Leurs accents sont très différents, donc parfois je ne comprends pas très bien ce qu’ils disent. »

Rencontrant parfois des difficultés, Mme Bi ne baisse pas les bras pour autant. « Ils m’ont choisie parce qu’ils me font confiance et je ferai de mon mieux quoi qu’il arrive », affirme-t-elle. « Bien que nous ayons beaucoup de travail, les revenus ont augmenté, sans parler de l’accès à un meilleur cadre de vie pour les familles. Je suis très contente. »

« Sans cette politique de relocalisation, nous n’aurions jamais pu quitter le village et vivre dans une si belle maison », conclut-elle avec un grand sourire.

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