|
|
|
|
Des Tibétains en situation précaire travaillent grâce au waji |
|
Li Xiaoyang · 2020-08-21 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: artisanat; Tibet; société |
Tsamjo travaille sur la torsion du fil de waji. (Photo : Zhang Wei/Beijing Information)
Tsamjo travaille dans une coopérative de tissage à Shannan, dans le sud du Tibet. Victime d’un accident du travail il y a une dizaine d’année, cette femme de 49 ans est handicapée. Avec l'aide des autorités locales, elle a pu reprendre une activité en apprenant le tissage du waji, appelé localement tsetie’er, un tissu de haute qualité à base de laine de mouton du Tibet. « Je peux gagner 2 800 yuans par mois et la coopérative me fournit le gîte et le couvert », explique-t-elle à Beijing Information.
De nombreux agriculteurs et éleveurs comme Tsamjo ont pu trouver un emploi dans les coopératives voisines. Aujourd’hui, 105 personnes y travaillent, dont 34 handicapés et 51 pauvres, et le revenu annuel par habitant atteint 36 000 yuans.
Foulards en waji fabriqués dans une coopérative à Shannan, dans le Tibet. (Photo : Zhang Wei/Beijing Information)
Le waji est connu pour ses tissus doux et délicats et ses méthodes de fabrication complexes. Selon la légende, c’est la princesse Wencheng, de la dynastie des Tang, qui a introduit les technologies de l’intérieur de la Chine dans l’artisanat traditionnel tibétain du pulu. Le tissage du waji est un processus long et laborieux, qui nécessite 18 étapes, du lavage de la laine à la torsion du fil, de la teinture au tissage, et finalement la broderie. En 2007, il n’y avait que 5 personnes âgées dans le village de Tsedang, situé dans le district de Nêdong, à Shannan, qui maîtrisaient ces technologies.
En 2008, pour protéger cet artisanat et créer des emplois, Pasang, un artiste peintre de Shannan, a fondé une coopérative et embauché ces vieux maîtres. Grâce à ces artisans titulaires du savoir-faire, le souvenir des étapes de sélection, de transformation et de teinture est progressivement revenu. Un an plus tard, la première reproduction de tsetie’er a été mise au point. Ce renouveau a permis de faire entrer cet artisanat ancien sur la Liste du patrimoine culturel immatériel au niveau de la région autonome du Tibet en 2010.
Une sélection de vêtements en waji fabriqués dans une coopérative à Shannan. (Photo : Zhang Wei/Beijing Information)
Ces dernières années, la coopérative de Pasang a coopéré avec l'Institut de technologie de la mode de Beijing et plusieurs entreprises de prêt-à-porter pour concevoir et fabriquer une variété de nouveaux produits qui intègrent des éléments de l’ethnie tibétaine et la mode, notamment des sacs à main, des écharpes et des vêtements. Ces nouveautés sont vendues dans tout le pays mais exportées aussi au Népal.