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Aide aux seniors

par Li Xiaoyu  ·  2020-08-19  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: gériatre; senior; Chine

L’officialisation du métier de gériatre en Chine met en lumière les professionnels de l’accompagnement des personnes âgées dans une société vieillissante

Une aide-soignante accompagne une résidente lors de ses exercices de rééducation à la maison de retraite de Shijiazhuang, dans la province du Hebei (nord), le 2 juin 2020. (XINHUA)

La Chine est confrontée au vieillissement rapide de sa population. Selon les données publiées par le Bureau d’État des statistiques, le pays comptait, fin 2019, 254 millions de personnes âgées de 60 ans ou plus, soit 18,1 % de la population totale. Parmi celles-ci, pas moins de 40 millions étaient dépendantes ou semi-dépendantes, alors que le nombre de spécialistes en gériatrie n’était que de 300 000. Le plus alarmant, c’est l’écart qui ne cesse de se creuser.

Il n’est donc pas étonnant que l’intégration du gériatre dans les catégories de métiers par le ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale (MRHSS) en juillet ait fait couler beaucoup d’encre. L’officialisation de ce métier, dont le rôle consiste à évaluer les facteurs physiques, cognitifs et psychosociaux du sujet âgé, contribuerait à réduire cet écart.

Madame Wang, pouvez-vous me dessiner une horloge ?

Le rôle du gériatre consiste à évaluer les facteurs physiques, cognitifs et psychosociaux du sujet âgé. (XINHUA)

Dans une maison de retraite de l’arrondissement de Huairou, à Beijing, on trouve une salle d’évaluation, petite, mais accueillante et bien rangée. Elle est équipée d’installations telles que bureau, chaise, lit, lavabo, escaliers et toilettes.

Comme tout autre résident de cet établissement, Wang Lihe est convoquée pour passer une évaluation gériatrique. Elle est reçue par Liu Qin, gériatre. « Madame Wang, pouvez-vous vous brosser les dents toute seule ? » « Oui, bien sûr. » Tout en répondant, Mme Wang presse le dentifrice, ouvre le robinet, prend un verre d’eau et met doucement la brosse à dents dans sa bouche avant de la déplacer de haut en bas. Malgré quelques maladresses liées à son âge avancé, elle peut se débrouiller par elle-même. La gériatre lui octroie alors dix points pour cette performance.

« Madame Wang, je vous citerai trois choses que vous me répéterez ensuite, puis je vous les redemanderai dans un moment, d’accord ? » « Pomme, montre et drapeau national. » Mme Wang répète les termes sans peine. Liu Qin lui tend ensuite une feuille de papier et un stylo, lui demandant de dessiner une horloge affichant 10h45. Si la forme n’est pas parfaitement ronde, la position des aiguilles est correcte. « Eh bien, c’est super ! », se réjouit la gériatre. « Maintenant, pouvez-vous me redire quelles sont les trois choses que nous avons citées tout à l’heure ? » Mme Wang s’efforce de se les remémorer, avec succès. S’assurant de la fonction cognitive normale de celle-ci, la gériatre lui octroie dix points supplémentaires dans son formulaire d’évaluation.

Celui-ci contient plus de vingt éléments. Outre les informations de base (niveau d’éducation, état matrimonial ou source de revenu), la praticienne doit y spécifier l’ensemble des résultats obtenus lors de l’évaluation. Pour finir, un bilan doit faire état des activités de la vie quotidienne, de l’état psychologique, des perceptions, de la communication et de la participation sociale de Mme Wang.

Un test indispensable

Qu’il s’agisse des soins à domicile ou de l’hébergement dans une maison de retraite comme dans le cas de Mme Wang, la première étape consiste à passer un test gériatrique. La synthèse de tous les éléments d’évaluation permet de déterminer le niveau de dépendance d’une personne âgée et ainsi de définir sa prise en charge médicale.

Par exemple, les seniors lourdement dépendants ne peuvent effectuer quasiment aucune activité de la vie courante sans aide-soignant, tandis que pour les sujets âgés légèrement dépendants, seuls les soins quotidiens d’hygiène du corps nécessitent une intervention extérieure.

Ce bilan gérontologique s’avère extrêmement important tant pour les personnes concernées que pour leurs enfants, qui se soucient aussi de l’aspect financier d’une telle prise en charge. « Le coût est majoré en fonction du niveau de prise en charge. De leur point de vue, les enfants préfèrent que le niveau de dépendance soit revu à la baisse pour un niveau de soins inférieur. Il arrive alors qu’ils se disputent avec l’équipe médicale à ce sujet », révèle la gériatre Wei Xiaotong.

Récemment, se souvient-elle, l’établissement où elle travaille a accueilli un couple octogénaire. Suite à l’évaluation, la gériatre a constaté que la dame était dans une situation de dépendance plus importante que son mari, en meilleure santé. Elle a donc établi une prise en charge de premier niveau pour la dame, contestée par les enfants. « Notre mère est encore autonome, et même si la situation se détériore, notre père est là et peut encore s’occuper d’elle. »

Conformément à leurs exigences, le niveau de prise en charge a été modifié pour leur mère. À peine quinze jours plus tard, celle-ci est tombée en marchant et s’est fracturé la jambe. Ses enfants ont fini par comprendre l’importance de l’évaluation gériatrique et ont demandé que le niveau de prise en charge soit redéfini.

Un métier exigeant mais recherché

L’exercice de la gériatrie nécessite une approche et des compétences particulières. Liu Qin travaille dans le secteur des soins aux personnes âgées depuis de nombreuses années. Elle est aujourd’hui directrice de maison de retraite. De son côté, Wei Xiaotong s’est spécialisée en gériatrie à l’université.

Hu Lan, directrice de maison de retraite à Chengdu, dans la province du Sichuan (sud-ouest), affirme que dans son établissement, seuls les aides-soignants les plus compétents peuvent devenir gériatres. Les deux spécialistes chargées du bilan gérontologique étaient infirmières en chef dans des hôpitaux publics avant de se joindre à son équipe. Elles ont toutes les deux acquis une expérience professionnelle de plus de vingt ans.

D’après Hu Lan, la reconnaissance du gériatre comme nouveau métier par le gouvernement central amènera l’opinion publique à reconsidérer les soins aux personnes âgées et permettra à davantage de professionnels qualifiés de pourvoir des postes dans ce secteur qui recrute. De son côté, Wei Xiaotong est convaincue que l’officialisation de son métier servira à accroître la reconnaissance sociale et la crédibilité de son travail.

En 2017, on comptait 155 000 maisons de retraite en Chine. Sachant qu’un établissement devrait employer dix gériatres, le pays aurait besoin d’au moins 1,5 million de praticiens supplémentaires, alors que le pays en compte aujourd’hui moins de 100 000. De nouvelles opportunités professionnelles dans le secteur médical seront ainsi créées. Pour un gériatre expérimenté, le salaire mensuel peut atteindre plus de 10 000 yuans (1 436 dollars) dans des métropoles comme Beijing.

Or, face à l’émergence de cette nouvelle profession, les établissements d’enseignement publics ne semblent pas encore prêts. À l’heure actuelle, peu d’entre eux incluent la gérontologie dans leur cursus. Des institutions privées et des associations dispensent des cours en la matière et délivrent des certificats de formation. Mais aucune certification professionnelle officialisée par le MRHSS n’est disponible pour le moment.

Le ministère explique que l’officialisation de ce métier servira à accroître la création d’emplois, à faciliter la formation et enfin à normaliser ce secteur.

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn

 

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