Un élevage d’alpagas à Pingli. (Photo : Xie Yuan/Xinhua)
Difficile de faire le lien entre l’alpaga andin et le plateau de lœss en Chine. Pourtant, à Pingli, un village du xian de Yangqu (province nord du Shanxi), ce camélidé s’est non seulement adapté, mais il a permis aux foyers pauvres de percevoir des revenus et de développer une chaîne industrielle en amont comme en aval. En quelques années à peine, les infrastructures du village ont été améliorées et des fermes-loisirs construites.
« Si vous aviez été travailleur migrant comme avant, vos revenus cette année auraient été affectés », lance Li Jinshuan, 54 ans, en nourrissant un alpaga. Il est maintenant employé dans une base d’élevage, ce qui lui garantit un salaire mensuel de 2 700 yuans sans qu’il ait à subir les répercussions de l’épidémie.
Cette zone montagneuse est particulièrement propice à l’élevage des alpagas. Par rapport aux bovins et aux moutons, cet animal cause moins de dégâts à la végétation. Créée en 2014, la société Qifengshan possède actuellement deux bases d’élevage dans la zone, avec plus de 2 000 alpagas et des clients dans plus de 20 provinces et villes du pays. Un parcours difficile malgré tout.
L’alpaga ayant été récemment introduit en Chine, le manque d’expérience et de technologie a été un obstacle de taille au début. Le taux de survie des nouveau-nés n’était que d’environ 50 % et le développement de l’entreprise a été difficile. Deng Xin, sa directrice, n’a cependant pas baissé les bras. Après avoir appris que Dong Changsheng, professeur à l’Université de l’agriculture du Shanxi, faisait des recherches sur l’alpaga, elle l’a contacté et suivi ses conseils sur l’alimentation. Elle a aussi embauché des vétérinaires expérimentés pour que les alpagas venus de l’autre côté de l’océan s’adaptent enfin au plateau de lœss. C’était en 2017.
« Les alpagas ont changé notre village », se réjouit Li Xiulong, responsable du comité des villageois de Pingli. Plus de 50 personnes sont embauchées, avec une augmentation du revenu annuel moyen d’environ 20 000 yuans. En outre, avec l’achat du fourrage, le développement de fermes-loisirs et l’utilisation des dividendes pour des postes d’intérêt public, ce sont plus de 500 emplois qui ont été créés. Le village était ainsi sorti de la pauvreté dès la fin de 2018. Au cours de la deuxième année, le revenu disponible par habitant du village dépassait 5 000 yuans.
Pingli a ainsi changé. Le gouvernement a investi des fonds de lutte contre la pauvreté, et près de deux millions de yuans de dividendes sont distribués chaque année aux 8 villages pauvres environnants. Un foyer pour personnes âgées a été construit, la route délabrée réparée et de plus en plus de touristes viennent découvrir la vie à la campagne. De nombreux villageois ont bâti des « yourtes » pour les accueillir dans les fermes-loisirs.
