A l’occasion du 55e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, et à l’initiative du président chinois Xi Jinping, en visite d’Etat en France, et de son homologue français Emmanuel Macron, a été organisé le 25 mars 2019 le Séminaire franco-chinois sur la gouvernance mondiale. L’événement a été co-organisé par le Bureau d’information du Conseil des affaires d’Etat de Chine et le ministère français des Affaires étrangères, en coopération avec le Groupe international de publication de Chine (CIPG) et le Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) du ministère français des Affaires étrangères.

Le conseiller d’Etat et ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, et le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ont prononcé chacun un discours à la cérémonie d’ouverture.

Wang Xiaohui, chef adjoint exécutif du Département de la communication du Comité central du Parti communiste chinois et président du conseil d’administration de China Top Think Tanks, et Justin Vaisse, directeur général du Forum de Paris sur la Paix, ont également prononcé un discours intervention liminaire, en présence de Jiang Jianguo, directeur adjoint du Département de la communication du Comité central du Parti communiste chinois et de Du Zhanyuan, directeur du groupe CIPG.

Pour une gouvernance mondiale plus équitable, efficace et conforme aux tendances de l'histoire

Le conseiller d'Etat chinois Wang Yi a souligné que dans les circonstances mondiales actuelles, notamment le manque de moteurs de croissance, les inégalités dans le développement, la mentalité de guerre froide et la recrudescence de l'unilatéralisme, la Chine et la France doivent davantage travailler ensemble pour promouvoir la paix et le progrès dans le monde. Il a formulé une proposition en trois points pour améliorer la gouvernance mondiale et la rendre plus équitable, efficace et conforme aux tendances de l'histoire.

M. Wang a tout d'abord appelé à des consultations franches, à une communication sincère, à des échanges approfondis, à un apprentissage mutuel entre pays afin d’améliorer la gouvernance mondiale. Il a ensuite défendu la coopération et le partenariat gagnant-gagnant, en prônant des discussions approfondies sur la coopération sino-française dans la connectivité, la réforme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et la gouvernance numérique. Il a enfin proposé de mettre en place des solutions constructives et réalisables pour parvenir à des résultats mutuellement bénéfiques et profitables. Il a appelé à une gouvernance mondiale basée sur des consultations intensives, des contributions communes et des bénéfices partagés, à défendre le multilatéralisme, préserver le système mondial basé sur les Nations unies, promouvoir conjointement la paix et le développement, et faire advenir une communauté de destin pour l'humanité.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a rappelé que la décision stratégique du général de Gaulle d'établir des relations diplomatiques avec la Chine avait témoigné de l'indépendance de la France et contribué à la création d'un système international plus équilibré. La France soutient fermement le système de l'ONU et estime que le multilatéralisme est indispensable, a-t-il remarqué, appelant la France et la Chine à unir leurs efforts, à innover, échanger leurs points de vue sur la gouvernance mondiale et relever ensemble les défis. La France soutient la concurrence loyale et la sécurité commune, et est disposée à renforcer la coopération avec la Chine, notamment dans la lutte contre les changements climatiques. Il a enfin constaté la complémentarité entre la connectivité eurasienne de l'Union européenne et l'initiative de « la Ceinture et la Route » de la Chine, exprimant le soutien de Paris à l'alignement des deux programmes et à la coopération avec la Chine sur des projets concernés.

Le séminaire, quatre thématiques

Quatre thématiques ont été abordées au cours de ce séminaire.

La première, « Connectivité et développement : défis et opportunités », a traité du développement durable en Asie et en Europe, axée sur la convergence de l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » et de la stratégie de l’Union européenne sur la connectivité Europe-Asie.

La seconde, « L’avenir du multilatéralisme et de la gouvernance mondiale », a mis l’accent sur les questions et défis propres au multilatéralisme. La Chine et la France ont proposé de renforcer le consensus autour d’un système de gouvernance mondiale fondé sur des règles, équitable et mutuellement bénéfique.

La troisième, « Les défis de la gouvernance numérique : vers un monde numérique plus sûr, plus ouvert et plus équitable », a abordé les défis de la gouvernance du cyberespace, et envisagé la mise en place d’un cadre et de règles pour un monde numérique plus sûr, plus ouvert et plus équitable.

La quatrième, « Face à l’urgence climatique et à l’effondrement de la biodiversité, une ambition mondiale pour 2020 », a fait le point sur les engagements et objectifs de lutte contre les changements climatiques, en particulier la réponse et la coopération face aux urgences climatiques. Les deux parties ont envisagé de nouvelles initiatives et se sont concertées sur le cadre stratégique post-2020 pour la biodiversité.

Des idées directrices ont émergé : le renforcement de la connectivité et le développement de l’initiative « la Ceinture et la Route » pour améliorer les perspectives économiques mondiales ; l’accentuation du multilatéralisme dans la gouvernance mondiale ; la consolidation de la gouvernance numérique ; et le renforcement de la coopération dans la lutte contre les changements climatiques et la protection de la biodiversité.

Lors de la cérémonie de clôture du séminaire au Palais de l’Elysée le 26 mars au matin, MM. Xi et Macron ont prononcé chacun un discours liminaire. Ce séminaire revêtait donc une importance considérable pour la construction en commun d’une gouvernance mondiale aux bénéfices partagés.

L’événement a rassemblé près de 300 représentants, principalement des hauts fonctionnaires, des spécialistes de think tanks, des chefs d’entreprises et des personnalités publiques venus de Chine et de France, mais également des représentants d’organisations internationales telles que les Nations unies, l’Union européenne, l’OCDE et WWF.

Un panel de représentants français ont également pris la parole à l’occasion de ce séminaire, notamment Laurent Fabius, ancien Premier ministre français, président de la COP 21 et haut référent pour l’ONU Environnement, ainsi que des représentants chinois des milieux professionnels, d’affaires et académiques notamment.