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Marx et Confucius

Josef Gregory Mahoney  ·  2018-05-09  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: Marx; confucius; pensée; Chine

Les critiques du marxisme affirment parfois que la Chine est aujourd'hui et peut-être depuis plus longtemps davantage confucéenne que marxiste, mais certains ont plaisanté en affirmant que Confucius était le premier marxiste chinois et que les conditions du « marché socialiste » que nous voyons aujourd'hui en Chine s’adaptent logiquement aux deux notions marxistes et confucéennes classiques de stades de développement nécessaires dans le progrès humain. 

Le marxisme a séduit la sensibilité chinoise de manières spécifiquement chinoises, dont trois méritent d’être spécialement soulignées.    

Premièrement, la vision de la justice sociale véhiculée par Karl Marx fait directement écho au concept chinois de datong shehui, traduit comme une société de la « Grande union ». Ceci exprime le but téléologique fondamental de l'humanité décrit dans le classique confucianiste du Liji ou Le Classique des Rites.   

En second lieu, cette vision, profondément influencée par le taoïsme selon les spécialistes, nécessite une lutte à la fois sur le long terme et dialectique avec le monde tel qu'il est aujourd’hui – un monde qui nécessite l'ordre, la stabilité et le développement – pour le porter sur le seuil du changement. Selon le marxisme, c’est en partie la responsabilité du capitalisme et en partie la responsabilité d'une société socialiste au stade intermédiaire qui se construit vers le communisme, mais dans le confucianisme, cela s’exprime par l’établissement d’une xiaokang shehui, une « société modérément prospère ».   

En troisième lieu, les concepts de datong et de xiaokang shehui ont fourni un outil conceptuel pour avancer en tandem avec une caractéristique définitoire de la conscience chinoise, à savoir la pensée du yin et du yang. Elle a trouvé son corollaire utile, mais moins idéaliste, dans le concept marxiste de matérialisme dialectique, qui à son tour a été davantage développé par Mao Zedong. Dans le cadre des réformes économiques lancées par Deng Xiaoping, cela a permis de guider le développement politique et économique, y compris l'engagement d'établir une xiaokang shehui d'ici à 2020, et une nation socialiste entièrement moderne d’ici à 2049.   

Bien sûr, les premiers marxistes chinois connaissaient bien le concept de datong – un concept clé avancé par Sun Yat-sen, le leader nationaliste et fondateur de la République de Chine qui est également reconnu par les communistes chinois comme l'un des principaux architectes de la Chine moderne. Le datong a également fait l'objet d'un livre influent en philosophie politique écrit par Kang Youwei, qui fut jadis un réformateur, et publié entièrement pour la première fois en 1935 et un thème de discussion publique en Chine depuis 1884, intitulé datong shu.   

Lors du XIXe Congrès du Parti communiste de Chine (PCC) en octobre 2017, suivi de la troisième session plénière du XIXe Comité central du PCC et des premières sessions de la XIIIe Assemblée populaire nationales et du XIIIe Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois, le président chinois Xi Jinping a réaffirmé l’établissement d'une xiaokang shehui d'ici à 2020 et d'une nation socialiste entièrement moderne d'ici à 2049. Par ailleurs, les appels des responsables pour faire progresser le développement et la diffusion marxistes ont augmenté et sont accompagnés de financements. De même, les départements de marxisme sont revitalisés dans les universités et les revues recherchent plus de contenus marxistes. De plus, avec le bicentenaire de la naissance de Marx le 5 mai 2018, de nombreuses activités et commémorations sont organisées et un certain nombre d’articles sont publiés dans différents médias avec des événements se déroulant partout en Chine.   

Dans cet esprit, vu la commémoration et les objectifs permanents énoncés par les dirigeants communistes chinois, une relecture du texte de Confucius sur le datong et des déclarations de Marx sur le communisme est opportune.   

Commençant par Confucius, le chapitre intitulé Liyun dans le Liji plante le décor, Confucius observant les rituels d'un petit Etat pendant la période des Printemps et Automne, qui a abouti à la période des Royaumes combattants. Confucius a répondu qu'il regrettait de ne pas pouvoir vivre pour voir se poursuivre la Grande union, qu'il a ensuite décrite comme suit :   

Sous le Grand règne de la vertu, l'empire était la chose publique. On choisissait, pour le gouverner, les hommes éminents par leur sagesse et leur capacité. On disait toujours la vérité, et on cultivait la bonne harmonie. Les hommes ne bornaient pas leurs affections aux parents, ni leurs tendresses aux enfants. Les vieillards trouvaient toujours qui les secourait jusqu'à la fin de leur carrière ; les hommes à la fleur de l'âge trouvaient qui les employait ; les jeunes gens trouvaient les moyens de devenir des hommes ; les veufs et les veuves avancés en âge, les orphelins, les vieillards sans enfants et les infirmes, trouvaient tous qui les nourrissait. Les hommes avaient leur besogne, les femmes leur ménage. Quant aux objets matériels, ceux qu'on n'aimait pas, on les abandonnait (aux personnes qui en avaient besoin), sans les mettre en réserve pour soi. Les choses dont on était capable, on regardait comme fort mauvais de ne pas les faire, alors même que ce n'était pas pour soi. Aussi, il ne se formait pas de projets coupables, et il n'y avait ni voleurs, ni malfaiteurs : la porte extérieure de la maison, même, n'était pas fermée. Voilà ce qu'on appelait la Grande union. » (Traduction de Joseph-Marie Callery)   

Ce paragraphe est richement descriptif : bien que Marx parle davantage du communisme que Confucius du datong, les descriptions du communisme par Marx sont étonnamment rares, la plupart apparaissant dans des œuvres inédites, y compris des réflexions spécifiques dans ses cahiers privés. Cela s’explique en partie par son désir d'éviter la spéculation utopique et son affirmation selon laquelle les personnes qui créeront une société communiste seront celles qui ont une conscience sociale plus développée et avancée que dans la société actuelle, et plus avancée que sa propre compréhension. Affirmer que ses idées relatives à l’avenir se montreront plus adaptées de manière spécifique serait contraire au principe marxiste consistant à éviter l'affirmation déterministe de l'idéalisme sur le matérialisme. 

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