Un train bondé qui s’apprête à partir de la Gare du Sud de Beijing en direction de Shanghai à 11h05 le 26 juin, une scène rare pour un lundi matin. De nombreux passagers ont pourtant choisi ce train aléatoirement en achetant leur ticket. Ils ne savaient pas qu’ils étaient sur le point d’embarquer pour le premier voyage du tout nouveau train chinois à grande vitesse.

Le train porte le numéro G123. En apparence, il n’est pas différent des autres trains à grande vitesse qui affichent la lettre « G » suivie de trois ou quatre chiffres.

« En arrivant sur le quai, j’ai senti que ce train devait être spécial quand j’ai vu un grand nombre de personnes prendre des photos et des vidéos », a indiqué un passager nommé Du à ThePaper.cn, une plateforme d’actualités en ligne basée à Shanghai. « Je pensais qu’on y tournait un film. »

Très vite, Du a remarqué quelque chose de différent avec le train. « Il avait l’air assez neuf avec un ruban rouge attaché à l’avant du train pour son lancement », a-t-il ajouté. « La couleur du train est aussi différente de l’argenté des trains à grande vitesse que j’ai pris auparavant. C’est une combinaison entre le blanc et le rouge et c’est plus joli. »

Le train autochtone

En circulation depuis 2008 en Chine, le train à très grande vitesse et très pratique, est progressivement devenu le choix de référence pour le transport en Chine.

La ligne qui relie Beijing à Shanghai est l’une des voies à grande vitesse les plus chargées. Elle a considérablement réduit la durée du voyage de 13 à 5 heures environ. Depuis son inauguration officielle le 30 juin 2011, cette ligne a transporté 630 millions de passagers avec un record de transport journalier de 666 000 personnes enregistré le 1er mai dernier, un jour férié.

Mais des problèmes sont également survenus dans la gestion des trains à grande vitesse. Le 2 mai, Lian Xiao, un des meilleurs joueurs de Go de Chine, s’est plaint que sa place en première classe entre Beijing et Hangzhou dans la province du Zhejiang avait été rétrogradée en seconde classe après que le train habituellement utilisé ait été temporairement remplacé par un autre modèle avec moins de sièges en première classe. Lian a publié son expérience en ligne et plusieurs autres passagers ont exprimé des cas similaires.

« Au début de développement des TGV en Chine, nous avons importé quatre types de systèmes technologiques du Japon et de l’Europe. Ils ont chacun leur propre standard et sont incompatibles entre eux. Nous n’avons donc pas eu de modèle standard pour les trains à grande vitesse à ce moment-là », a expliqué Wang Yueming, chercheur en chef à l’Académie chinoise de Sciences des Chemins de Fer. « Des trains qui circulent sur la même ligne pouvaient être de différents modèles et avoir différents agencements de sièges. »

Mais de tels problèmes pourront être résolus avec le TGV nouvelle génération, nommé Fuxing ou « renouveau » en Français, développé complètement par la Chine depuis 2012. La génération précédente s’appelle Hexie ou « harmonie ».

« Les nouveaux trains ont été principalement développés selon les standards ferroviaires et les technologiques de la Chine, et ont été conçus pour être mieux adaptés à l’environnement et aux circuits ferroviaires chinois », a expliqué Lu Dongfu, directeur général de China Railway Corp., l’opérateur ferroviaire national, lors d’une cérémonie à Beijing le 25 juin.