Lors de leur réunion les 23 et 24 juillet dernier à Chengdu (province du Sichuan, sud-ouest de la Chine), les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20 ont fait de la finance verte un des thèmes majeurs au programme du prochain Sommet qui aura lieu à Hangzhou en Chine. La finance verte est devenue une importante force motrice pour la croissance verte et le développement durable dans le monde entier. Elle est aussi l'un des rares points forts de l'économie mondiale auxquels les médias ont plutôt fait référence favorablement.
La finance verte est un concept simple : en procédant à leurs opérations courantes, les institutions financières prennent pleinement en considération les profits, les risques et le coût de revient liés aux changements de l'environnement et du climat, orientant les ressources financières vers la mise au point des technologies à faible consommation énergétique et la protection de l'environnement. L'objectif est de sensibiliser d'une manière plus poussée les entreprises à l'impact de leurs activités sur l'écologie et d'orienter les consommateurs vers des comportements verts.
L'émergence de la finance verte est partiellement due au développement rapide du crédit vert, des obligations vertes et de la titrisation des actifs verts en Chine, qui devient progressivement un leader mondial dans ce domaine. Concrètement, trois domaines méritent notre attention.
Primo, un changement du concept de développement avec un soutien politique. Au début de cette année, pour promouvoir la croissance verte, optimiser la restructuration économique et accélérer le changement du modèle de développement, la Commission nationale pour le développement et la réforme (CNDR) a publié le « Principe directeur pour l'émission des obligations vertes ». Entre mars et avril, les bourses de Shanghai et de Shenzhen ont respectivement annoncé des mesures à titre d'essai concernant les obligations des sociétés vertes. A l'heure actuelle, la Chine est l'un des trois pays qui a mis en place le « système des indices du crédit vert ». Des fonds pour le développement vert ou la protection de l'environnement ont fait leur apparition en Mongolie–Intérieure, dans le Yunnan, le Hebei et le Hubei. Secundo, une participation active des acteurs chinois et étrangers. Depuis la première émission d'obligations vertes le 12 mai 2014 par le groupe CGN, spécialisé dans le nucléaire et basé dans la province méridionale du Guangdong, la Chine a lancé au total une trentaine d'émissions de ce type. Le 5 juillet 2016, les succursales de la Banque de Chine au Luxembourg et à New York ont aussi suivi de façon synchronisée l'exemple de CGN, faisant de leur listing le plus important du genre en termes de montant de la première transaction et du nombre de types d'obligations vertes. Le 18 juillet, la Banque de développement des BRICS a émis trois milliards de yuans d'obligations vertes sur une période de cinq ans au taux de 3,07 % sur le marché interbancaire chinois. De ce fait, le développement du marché chinois en la matière ne concerne pas seulement les émissions par des institutions domestiques dans le pays, mais aussi le listing de produits chinois multidevises dans les bourses étrangères, et l'entrée d'organisations financières multilatérales sur le marché chinois. Tertio, le développement du marché a été couronné de succès. Au cours du XIIIème Plan quinquennal, le volume des fonds réunis à travers l'émission d'obligations vertes devrait atteindre 8 500 à 9 000 milliards de yuans. Vers la fin juin 2016, la Chine est déjà devenue le premier marché mondial, en lançant presque 120 milliards de yuans d'obligations vertes, soit 45 % du total mondial.
La finance verte est à juste titre un nouveau moteur de croissance pour l'économie mondiale. Actuellement, la Chine peut être considérée comme un pionnier, qu'il s'agisse du soutien politique, de la participation active de ses acteurs concernés, ou de la diversification des produits financiers verts.
