Les principales économies émergentes du monde ont maintenu une croissance positive en 2015 malgré des conditions économiques difficiles sur le marché mondial. Nul besoin par ailleurs de se montrer pessimiste quant à la capacité de ces économies à se développer sur le long terme, indique un rapport publié mardi par l'Académie chinoise des sciences sociales.

Le Rapport annuel sur le développement des économies émergentes 2016, dévoilé à l'occasion du Forum asiatique de Bo'ao (FAB) qui a lieu en ce moment dans la province insulaire de Hainan, au sud de la Chine, annonce que la croissance économique des onze économies émergentes principales du monde, soit le E11, a bel et bien ralenti en 2015, mais qu'elle reste supérieure à celle des économies développées.

Les onze économies en question, qui sont également membres du G20, sont l'Argentine, le Brésil, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, la Corée du Sud, le Mexique, la Russie, l'Arabie saoudite, l'Afrique du Sud et la Turquie.

Les données du Fonds monétaire international (FMI) laissent quant à elles apparaître que les agrégats économiques du groupe E11 ont totalisé 22 280 milliards de dollars en 2015, soit 30,3 % du total mondial et une croissance d'un point de pourcentage par rapport à 2014.

Si la croissance générale des onze économies émergentes principales a ralenti, elle reste toutefois impressionnante comparée à celle des économies plus avancées du G7 et de l'Union européenne, précise le rapport.

En 2015, le taux de croissance moyen du G7 et de l'UE a en effet été de 1,9 %, bien en-deçà des 4,5 % du groupe E11, même si des dynamiques différentes sont en jeu. La croissance du G7 et de l'UE apparaît en effet après une longue période de stagnation, ce qui témoigne d'une lente reprise de l'économie, tandis que la croissance des économies émergentes a ralenti face a une pression baissière.

Zhang Yuyan, directeur de l'Institut de l'économie et de la politique mondiales dépendant de l'Académie chinoise des sciences sociales, estime que le ralentissement de la croissance dans les onze économies émergentes est étroitement lié à l'approfondissement des réformes internes et des ajustements structurels, avec un léger déclin de la consommation privée, une réduction de la force motrice de l'investissement et une contraction progressive des exportations nettes.

Le thème du forum cette année est « Nouvel avenir asiatique : nouvelle dynamique, nouvelle vision ». Le FAB a lieu du 22 au 25 mars, une période durant laquelle auront lieu 51 forums, 14 tables rondes, 6 dîners à thème et 12 réunions d'entrepreneurs.

Au total, 2100 représentants, dont 1122 directeurs de sociétés mondiales et chinoises établies dans 62 pays et régions du globe, participeront au forum annuel.

« Pour les pays asiatiques, l'économie continue de croître, mais à un rythme moins soutenu, alors que la région fait face à de nouveaux défis », a expliqué Zhou Wenzhong, secrétaire général du forum.

Et ce dernier d'ajouter que la Chine, en tant que première économie de la région, va bénéficier de nouveaux facteurs positifs, tels qu'un atterrissage en douceur avec une transition d'une croissance rapide à une croissance moyenne à élevée.

La réforme axée sur la demande, qui constitue un profond changement dans le modèle économique chinois, a été mise en avant par le gouvernement central à la fin de l'année dernière. Elle comprend toute une série de politiques destinées à améliorer les services publics, la protection de l'environnement, la qualité de la production et l'ouverture au système économique mondial.

Source: French.china.org.cn