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Prudence sur le plan ambitieux pour décongestionner Beijing |
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· 2016-03-12 · Source: French.china.org.cn | |
Mots-clés: plan; Beijing; Chine |
D'ici la fin 2017, près de 400 000 personnes devraient s'installer dans le district de Tongzhou, en banlieue de Beijing. En effet, les autorités de la capitale comptent y emménager leurs bureaux, dans le cadre d'un plan visant à créer de nouvelles agglomérations pour soulager la surpopulation du centre-ville. Cependant, cet objectif final ne sera probablement pas atteint sur le court terme, selon les experts.
A partir de l'année prochaine, le gouvernement municipal de Beijing, l'Assemblée législative suprême, le corps consultatif suprême et le Comité du Parti déménageront à Tongzhou, à l'est de Beijing, a annoncé lundi le maire-adjoint de la capitale, Li Shixiang.
Ainsi, 400 000 personnes devraient quitter le centre-ville pour aller travailler à Tongzhou, un chiffre modeste face aux 21,7 millions de personnes vivant à Beijing. Par ailleurs, nombre d'entre eux pourraient continuer à faire le trajet chaque jour depuis les zones résidentielles où ils habitent, ce qui ne ferait pas diminuer la congestion du trafic.
En 2014, la population de la capitale chinoise dans les six districts du centre-ville atteignait les 12,76 millions d'habitants, soit 59 % de la population totale de la ville, selon l'agence d'information Xinhua.
Pour Niu Fengrui, directeur de l'Institut d'études urbaines et environnementales de l'Académie des sciences sociales de Chine (ASSC), même si ce problème prend des années à résoudre et que le gouvernement rencontre des difficultés dans la mise en œuvre de ces mesures, la ville reste sur la bonne voie pour faire face à son problème de congestion.
Un Beijing dégagé ?
La capitale a déjà relocalisé les industries à fort besoin en main d'œuvre dans les provinces environnantes, afin de ralentir le taux de croissance de la ville. Elle a par ailleurs développé les zones périurbaines et rurales, afin d'encourager la population à vivre en-dehors du centre-ville.
Il faudra encore une autre décennie, pour savoir si ces nouvelles mesures seront couronnées de succès, estime Yin Zhi, le doyen de l'Institut d'urbanisme et de design de l'Université Tsinghua.
Ces nouvelles agglomérations devront être construites selon des standards dépassant ceux du centre-ville dans chaque aspect, avec de meilleures infrastructures, de meilleurs services publics et un meilleur environnement, afin d'encourager la population à s'y installer et à y rester.
A l'avenir, sept lignes de métro permettront de mieux connecter Beijing à Tongzhou, incluant les deux lignes déjà existantes, ainsi qu'une voie rapide connectant directement la banlieue au centre-ville.
Ce lundi, l'ancien chef de parti de Tongzhou, Wang Yunfeng, déclarait lors de la rencontre annuelle du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), que des écoles réputées - comme la Beijing No.4 High School et l'école secondaire affiliée à l'Université Renmin de Chine - déménageraient « complètement » à Tongzhou, de même que plusieurs hôpitaux de grande importance.
Les nouvelles infrastructures devront être vertes et intelligentes, avec des technologies de pointe. Cela nécessitera un soutien tant politique que financier.
En plus de l'investissement actuel de 30 milliards de yuans (4,14 milliards d'euros), plus de 100 milliards de yuans devraient être investis à Tongzhou, pour accélérer l'installation d'un centre administratif.
Pas de cité dortoir
En dehors de Tongzhou, Beijing prévoit également de construire de nouvelles villes dans ses districts périurbains de Daxing, Shunyi et Changping, afin de l'aider à soulager son problème de surpopulation, affirmait mardi le site d'information, Cnr.com.
Pour le maire-adjoint de Beijing, les plans faisant de Changping un centre éducatif, le district rural de Huairou un centre culturel, et Daxing un centre pour l'industrie haut-de-gamme, doivent également être considérés comme une priorité.
Contrairement aux villes satellites, ces nouvelles localités seront entièrement autonomes et conçues pour satisfaire les besoins en travail et en nécessités quotidiennes de la population. Les villes satellites - dans lesquelles la population réside mais ne travaille pas - sont connues sous le nom de « cités dortoir ». Pour Yin Zhi, cette séparation entre les lieux de travail et d'habitation entraîne inéluctablement la congestion du trafic entre la cité-dortoir et le centre-ville.
Les nouvelles agglomérations ne résoudront vraisemblablement pas ce problème sur le court terme, mais elles permettront au moins de partager certaines fonctions, qui sont pour l'instant concentrées en centre- ville, explique Sheng Guangyao, un chercheur de l'ASSC.
Selon lui, les conflits sont inévitables en urbanisme, notamment entre les différentes régions et les différents groupes qui souhaiteraient profiter plus largement du développement. De fait, même si les projets de Beijing sont sur la bonne voie, ce genre de conflits pourrait les compromettre lors de leur mise en œuvre.
La planification de ces nouvelles agglomérations avait commencé dès l'an 2000, mais le progrès a été lent du fait de difficultés au niveau des ressources humaines, de la planification du territoire, de la délocalisation des industries et des services publics.
Source: French.china.org.cn