« Les médias me demandent de prédire quel sera le mot clé du rapport de travail du premier ministre Li Keqiang cette année. Sans aucun doute, ce sera la réforme, comme toujours » : c'est ce qu'a déclaré Zhou Hanmin, membre du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), vice-président de la CCPPC de Shanghai, lors d'un colloque en présence de représentants des deux sessions annuelles sur le thème de la consommation collaborative et de la participation de la population à la réforme de l'offre.  

Zhou Hanmin 

La réforme de l'offre est un sujet brûlant. L'économie chinoise connaît en effet actuellement une surcapacité et depuis l'an passé, les autorités centrales ne cessent d'insister sur l'importance de la réforme structurelle de l'offre. Elles proposent de réduire la capacité excessive de production, les stocks, l'effet de levier, d'abaisser les coûts, de remédier aux insuffisances et de réduire l'offre inefficace, et se donnent pour objectif d'accroître l'efficacité de l'offre. Dans un tel contexte, le développement de la consommation collaborative  – un modèle économique qui permet à un particulier de partager des ressources excédentaires pour en retirer un bénéfice significatif – aura à n'en point douter une influence considérable dans la réforme globale de la structure socio–économique. « L'offre et la demande ne sont pas antagonistes et la consommation collaborative est, hormis le bras du marché et le bras du gouvernement, le troisième bras qui fait son émergence », a déclaré Zhou Hanmin. L'année 2015 est considérée comme l' « année zéro de la consommation collaborative ». En tant que nouveau modèle économique qui combine en profondeur internet, la datamasse et les secteurs afférents, la consommation collaborative s'est répandue comme une traînée de poudre dans le monde. Dans ces conditions, la surcapacité n'est plus un problème insurmontable, mais au contraire, une source de matières premières et de produits manufacturés encore moins chers et plus facilement accessibles. Les coûts d'utilisation de la surcapacité sont en général plus bas que l'achat de nouvelles matières premières et de nouveaux produits manufacturés. De plus, cela permet d'économiser du temps et de l'énergie. Si la consommation collaborative ne concerne pas directement la production de biens, elle peut créer de nouveaux produits et stimuler les besoins de consommation par une nouvelle allocation des ressources. 

Li Wei 

Des propos que Li Wei, membre permanent du Comité national de la CCPPC, approuve. Durant le colloque, Li Wei, qui a été sur le terrain en tant que maire–adjoint pendant 12 ans, a partagé ses points de vue sur la réforme de l'offre et la consommation collaborative à partir d'une perspective de base. Selon lui, le « partage » est l'un des cinq grands concepts proposés dans le 13^e Plan quinquennal et la consommation collaborative est l'une des principales voies pour parvenir à développer le partage. Pour donner naissance à la consommation collaborative, deux conditions essentielles sont nécessaires : la surcapacité de production et internet mobile. C'est la raison pour laquelle dans la configuration actuelle en Chine, la consommation collaborative peut émerger du terreau du modèle économique traditionnel. Par rapport à ce dernier, il s'agit d'une innovation : les comportements microéconomiques produisent une nouvelle configuration économique qui s'accorde sur le plan macroéconomique à l' « innovation », l'un des cinq grands concepts de développement.  

Le développement de l'innovation s'attache à résoudre les problèmes de dynamisme du développement de la Chine. « Ce type d'innovation ne doit pas seulement se limiter pas à l'innovation technique et scientifique, mais aussi davantage encore prendre en considération l'innovation dans les systèmes et les mécanismes, ainsi que dans le système légal, précise Li Wei. Seule l'innovation dans les systèmes et les mécanismes pourra accroître l'enthousiasme des gens à l'égard de la réforme. » 

Beijing Information