Baudouin Mouanda (Photo : Laurent Hou)

Les sapeurs congolais défilent  

Le Congo avait sorti le grand jeu à la Résidence de France avec un défilé des sapeurs. Pas les sapeurs barbus de la Légion étrangère mais des aspirants au sublime à l'instar de Brummell, de Barbey d'Aurevilly, et plus proche de nous, des zazous parisiens de l'Occupation et des mods londoniens des Sixties.   

Durant la Fête de la francophonie, le photographe congolais Baudouin Mouanda exposera ses œuvres sur la S.A.P.E. dans plusieurs villes de Chine pendant un mois. La Société des ambianceurs et des personnes élégantes est un mouvement né après la Seconde Guerre mondiale, avec le retour des combattants africains. Les conflits au Congo dans les années 1990 ont relancé la S.A.P.E, qui répond à la violence par le style. « Le sapeur, c'est un dandy », explique Baudouin Mouanda, reprenant ainsi Baudelaire qui écrivait : « Le dandy doit aspirer à être sublime sans interruption, il doit vivre et dormir devant un miroir ».  

La S.A.P.E en action (Photo : Laurent Hou)

Avec ses compatriotes congolais, Aly–Chrys Mantouari, un étudiant en master de l'Université des technologies de Beijing, fait vivre la S.A.P.E dans la capitale chinoise, ses codes, son langage, ses attitudes. « La S.A.P.E., c'est un style de vie, une conception de l'existence », lance–t–il avant d'expliquer les subtilités du demi–Dakar et du dépareillé au profane. Un processus initiatique où la futilité apparente sert d'antidote au tragique de l'existence et exprime de manière colorée et raffinée le désir de vivre et le besoin de liberté.  

L'exposition de Baudouin Mouanda « Les sapeurs du Bacongo » se déroulera à Beijing du 17 mars au 24 avril. Elle sera également visible à Guangzhou, Wuhan, Chengdu et Kunming.   

Beijing Information