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Publié le 22/07/2015
Le Japon doit expliquer ses excuses sélectives et réfléchir sur son passé militariste

 

Le gouvernement japonais devrait réfléchir profondément sur les atrocités que le pays a commises durant la Seconde Guerre mondiale et expliquer pourquoi la société japonaise Mitsubishi Materials a présenté des excuses exclusivement aux prisonniers de guerre américains.

Hikaru Kimura, haut responsable de Mitsubishi Materials, a présenté dimanche lors d'une cérémonie spéciale à Los Angeles des excuses à environ 900 prisonniers de guerre américains qui ont travaillé dans des mines pour Mitsubishi Mining Co., prédécesseur de la société.

"Aujourd'hui, nous nous excusons profondément des événements tragiques de notre passé (...) Nous ressentons une grande responsabilité éthique pour cette tragédie du passé", a déclaré M. Kimura.

Cependant, les excuses de M. Kimura ont été perçues comme incomplètes et trompeuses, aux yeux des pays asiatiques qui ont été envahis par le Japon durant la Seconde Guerre mondiale.

En effet, le nombre de victimes de ces pays qui ont été forcées à travailler pour Mitsubishi Mining et d'autres sociétés japonaises il y a 70 ans est bien plus élevé que celui des prisonniers de guerre américains.

Outre les prisonniers de guerre américains, le gouvernement japonais a également mobilisé des dizaines de milliers de Chinois et de Coréens pour combler la pénurie de main-d'œuvre du pays durant la guerre.

Selon un rapport publié après la guerre par le gouvernement japonais, un total de 3.765 Chinois ont été forcés à travailler dans douze mines de Mitsubishi Mining au Japon, et environ 720 d'entre eux en sont morts.

Soixante-dix ans s'étant écoulés après la guerre, aucun travailleur chinois n'a reçu d'excuse de la part de Mitsubishi Materials.

Depuis 1997, les ex-travailleurs forcés chinois et leurs familles ont intenté des procès contre la société japonaise à Tokyo et dans d'autres villes japonaises, mais toutes ces affaires ont été rejetées par les tribunaux japonais.

Un tribunal de Beijing a été saisi en février dernier pour obtenir une indemnité et des excuses de la part de Mitsubishi Materials et d'une autre société japonaise, qui n'ont pour l'heure pas répondu positivement.

Bien que Mitsubishi Mining ait fourni un exemple convaincant du travail forcé des prisonniers chinois, cela n'est qu'une partie des atrocités japonaises commises durant la guerre.

Pendant la guerre, près de 40.000 Chinois ont été forcés à travailler au Japon par l'armée et des sociétés japonaises, et 7.000 d'entre eux sont morts dans le pays.

Ironiquement, les excuses présentées dimanche par Mitsubishi Materials sont considérées par certains médias japonais comme "un nouveau pas vers la réconciliation de l'après-guerre" qui s'inscrit dans la ligne de "profonds remords" pour le passé militariste du Japon exprimés par le Premier ministre Shinzo Abe devant le Congrès américain en avril dernier.

Tout en présentant un visage contrit aux Etats-Unis, le Japon ignore avec arrogance ses voisins asiatiques, notamment la Chine et la Corée du Sud, qui ont été les deux plus grandes victimes des crimes japonais durant la guerre.

En réalité, M. Abe a évité de mentionner l'agression et le règne colonial du Japon dans son discours devant le Congrès américain, ne présentant aucune excuse pour les brutalités japonaises commises pendant la guerre.

Le monde entier commémorant le 70e anniversaire de la victoire de la Seconde Guerre mondiale, le Japon devrait en profiter pour réfléchir profondément sur son passé militariste, et ce afin de rassurer ses voisins quant à son engagement dans un avenir de coexistence pacifique.

 

Source: Xinhua

 



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