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Publié le 07/07/2015
La mémoire de la guerre de résistance au service de l'édification nationale

Zeng Wenhui

Le 23 juin, le Bureau de l'information du Conseil des affaires d'Etat de Chine a annoncé lors d'une conférence de presse que les commémorations du 70e anniversaire de la victoire dans la guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise et dans la guerre mondiale contre le fascisme auraient lieu le 3 septembre sur la place Tian'anmen à Beijing. Selon Qu Rui, vice-directeur des opérations de l'état-major général de l'Armée populaire de libération, il s'agira de la première parade militaire thématique de ce genre organisée par la Chine, avec des troupes étrangères et des reconstitutions d'unités héroïques chinoises, comme la Huitième armée de route, la Nouvelle quatrième armée, l'Armée unie anti-japonaise du Nord-Est et l'Unité de guérilla du sud de la Chine, qui participeront au défilé pour la première fois. « Nous espérons que grâce au défilé militaire de cette année, nous pourrons relier l'histoire et l'avenir, la Chine et le monde, et qu'un message de paix et de développement pourra être envoyé », a déclaré Qu Rui.

« Vu la particularité historique et culturelle de l'Orient, notamment les tragédies causées par l'invasion japonaise en Chine pendant la Seconde Guerre mondiale, la guerre de résistance contre le Japon reste toujours un important symbole dans le discours politique et médiatique de Chine », souligne le professeur Wang Yizhou, vice-doyen de l'Institut des relations internationales de l'Université de Beijing. Selon lui, la guerre contre le Japon est le thème principal des activités commémoratives officielles en Chine.

Dans l'agenda politique des puissances émergentes comme la Chine, l'Inde et la Corée du Sud, la mémoire des blessures et de l'humiliation permet de mobiliser la société, de renforcer la confiance du peuple dans l'avenir et de réaliser le renouveau national. « Le gouvernement chinois souhaite inciter le peuple chinois à prendre une part active à la sauvegarde de la souveraineté nationale et à l'édification du pays, en commémorant la contribution de la Chine à la victoire de la guerre, au prix de sacrifices colossaux », explique Wang Yizhou.

En même temps, il a rappelé qu'il faut éviter de dépasser la mesure en entretenant un environnement mémoriel, c'est-à-dire qu'il faut freiner la propagation excessive du nationalisme pour protéger le pays de l'extrémisme préjudiciable à la stabilité sociale et éviter d'affecter la promotion et l'harmonie des relations sino-japonaises.

Pendant la guerre, sur le champ de bataille en Orient, la Chine était la principale force de résistance contre le fascisme japonais. Elle a non seulement résisté à l'invasion du Japon sur son propre territoire, mais aussi joué un rôle en instaurant le premier front en Asie. La Chine figure parmi les premiers pays victimes de la Seconde Guerre mondiale du point de vue du nombre des morts et des dégâts matériels. Durant le conflit, la sensibilisation du peuple chinois à la libération nationale, à l'indépendance du pays et à la revendication de ses propres droits s'est renforcée.

« La victoire obtenue sur le champ de bataille en Chine a donné une grande impulsion à la lutte contre l'impérialisme et au colonialisme dans toute l'Asie », précise Wang Yizhou. Au milieu du 20e siècle, un grand nombre de pays ont obtenu leur indépendance et leur libération, après la Chine. Lors de sa fondation en 1945, l'ONU ne comptait que 51 pays membres, alors qu'elle en a maintenant plus de 200. Grâce à la victoire de la guerre contre le fascisme et aux mouvements nationaux d'indépendance et de libération, la lutte contre l'impérialisme et le colonialisme à l'échelle mondiale est entrée dans une nouvelle ère.

Sur l'échiquier mondial actuel, les rapports de dialogue et coordination entre la Chine, les Etats-Unis et la Russie ont hérité dans une large mesure du soutien américain et russe à l'égard de la Chine pendant la Seconde Guerre mondiale. « Ce genre de rapport revêt une portée très importante pour l'avenir de la planète en matière de sécurité, de stabilité et de développement, continuant à jouer un rôle de pilier au service du maintien de la paix et de la sécurité dans le monde », ajoute Wang Yizhou.

A la différence des puissances européennes et des Etats-Unis, la Chine a été un pays semi-colonial avant d'être une puissance émergente. C'est pourquoi elle tient à « voler de ses propres ailes » sur la scène internationale, refusant de compter sur n'importe quel autre pays et d'adhérer à quelque alliance militaire que ce soit. C'est la leçon que la Chine tire de la Seconde Guerre mondiale.

Pour Wang Yizhou, « en examinant la Seconde Guerre mondiale et l'évolution historique depuis la fin de guerre, depuis plusieurs décennies, la Chine prend conscience de l'importance de la coopération et de la coordination entre les puissances mondiales, réalisant la nécessité d'avoir voix au chapitre et de posséder sa propre identité nationale ». « Préférant les partenaires aux alliés », la Chine souhaite établir un partenariat de dialogue et de coordination avec les autres pays, évitant d'être hostile à quelque pays que ce soit et de se ranger du côté de quelque camps militaire que ce soit. C'est là un point-clé de la diplomatie chinoise actuelle.

 

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