Zeng Wenhui

La Chine a apporté une contribution impérissable à la victoire de la guerre mondiale contre le fascisme. Selon les mots du président Mao Zedong : « La guerre de résistance au Japon permet à la Chine de se sauver elle-même et de s'acquitter de son grand devoir sur le front antifasciste du monde entier ».

Le 9 mai 2015, sur la Place Rouge, le président chinois Xi Jinping et d'autres dirigeants d'une vingtaine de pays et organisations internationales ont passé en revue la garde d'honneur chinoise portant le drapeau à cinq étoiles et marchant en rythme. Il s'agit de la première participation chinoise au défilé militaire sur la Place Rouge de Moscou. Ce fut également la plus grande garde d'honneur envoyée à l'étranger par l'Armée populaire de Libération (APL). Cela montre la détermination de la Chine à agir de concert avec d'autres pays du monde pour graver l'Histoire dans les mémoires, rendre hommage aux martyrs, défendre la paix et créer l'avenir.

La parade solennelle rappelle au peuple chinois ce qui s'est passé il y a 70 ans, une mémoire collective extrêmement lourde. La Guerre de résistance au Japon a duré 14 années, dont 6 années à un niveau local (1931-1937) et 8 années à l'échelle nationale (1937-1945). De la Grande Victoire de Pingxingguan à l'Offensive des cent régiments, en passant par la bataille de Taierzhuang et la bataille de Changsha, plus de 200 batailles et presque 200 000 combats ont eu lieu entre 1937 à 1945 sur le territoire chinois, pendant lesquels l'armée japonaise perdit 1,5 million de ses hommes et fut contrainte de mobiliser deux tiers de son armée de terre. Cette guerre de longue durée a forcé l'armée japonaise à mettre de côté son plan d'expédition vers le Nord, qui visait l'URSS, et à ralentir son expédition vers le Sud. Dans le même temps, elle permit de briser le complot nippon-allemand visant à « attaquer l'Union soviétique des deux côtés pour que les deux armées se joignent triomphalement au Proche-Orient ».

Selon les statistiques, la guerre a fait 35 millions de morts et blessés en Chine, qui était alors le principal champ de bataille en Orient dans la lutte mondiale contre le fascisme. Compte tenu du pouvoir d'achat en 1937, les pertes économiques directes du pays furent estimées à plus de 100 milliards de dollars américains et les pertes économiques indirectes, à 500 milliards.

Sur le rôle que joua la Chine dans la Seconde Guerre mondiale, M. Rana Mitter, professeur en histoire et politique de la Chine moderne à l'Université Oxford, estime : « La Chine était la seule force importante en Asie de l'Est et du Sud capable de résister au Japon pendant la majeure partie de la guerre. Sans sa participation, les alliés de l'Occident auraient été confrontés à une situation difficile en Asie. » On a du mal à imaginer comment l'Union soviétique aurait pu répondre aux attaques lancées sur les deux fronts Est et Ouest, si la Chine avait été rapidement vaincue, ni quand la guerre antifasciste aurait pris fin, si le Japon avait réussi à joindre l'Allemagne en frayant un passage sur le continent eurasiatique.

Cette guerre qui oppose le bien au mal, la lumière à l'ombre, et la liberté à l'esclavage, unit une cinquantaine de pays comme la Chine et la Russie dans le camp antifasciste. Dans l'intérêt général de la Guerre Mondiale contre le fascisme, l'armée chinoise, qui était alors elle-même dans une situation difficile, mena deux attaques consécutives en Birmanie avec l'armée américaine, qui permirent l'ouverture d'un pont aérien (The Hump) et portèrent un coup sérieux aux forces nippones dans l'Asie du Sud-Est. En Union Soviétique, de jeunes Chinois, comme Mao Anying et Tang Duo, se battirent ardemment contre l'armée allemande nazie. En 1945, l'armée soviétique est venue combattre l'armée japonaise dans le nord-est de la Chine, apportant un important soutien au peuple chinois dans sa victoire de la Guerre de résistance contre le Japon. De même, les alliés, tels que les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne, ont presque tous aidé la Chine sous diverses formes, que ce soit au niveau humain ou matériel.

Les liens d'amitié noués dans la lutte conjointe contre le fascisme méritent d'être chéris et transmis de génération en génération. Le 15 avril à Beijing, l'ambassadeur russe Andrei Denisov remit à 32 citoyens chinois des médailles à la mémoire du 70^e anniversaire de la victoire de la Grande Guerre Patriotique. Le 8 mai à Moscou, le président chinois Xi Jinping a aussi honoré de la même façon 18 vétérans russes, qui avaient combattu contre les envahisseurs japonais dans le Nord-Est de la Chine. Toutes ces médailles témoignent de l'amitié passée et impliquent de se servir de l'Histoire pour mieux faire face à l'avenir.

70 années se sont écoulées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le chemin est encore long et la tâche lourde dans la lutte pour sauvegarder la paix. La Chine s'efforce encore aujourd'hui de défendre fermement les fruits de cette victoire et d'agir avec les différents peuples du monde, pour chérir et maintenir cette paix obtenue au prix de grands sacrifices, et créer un avenir radieux pour l'ensemble de l'humanité.

Beijing Information